[Critique Ciné] The Dark Knight Rises

Durant l’année maudite 1997, un malheur absolu s’est abattu dans les salles de cinéma. Son nom : Batman et Robin ! Cette adaptation catastrophique du héros masqué concluait la tétralogie pourtant bien débutée par Tim Burton huit ans auparavant. Violé, flagellé et anéanti, le héros masqué n’avait d’autre choix que de partir en exile, loin des salles obscure. Et il aura fallu attendre huit ans avant que quelqu’un le sorte de sa torpeur. Ce quelqu’un, c’est Christopher Nolan. Et plutôt que de fournir une suite, ce dernier décida de faire table rase du passé et de fournir sa propre interprétation de l’ascension du chevalier noir. Batman Begins a donc vu le jour porté cette fois-ci par Christian Bale. Plus sombre et plus réaliste dans son approche, le film est un succès autant critique que publique et il est donc tout à fait logique qu’une suite soit mis en chantier pour ne sortir que trois ans plus tard. Et là, ce fut une claque magistrale que les spectateurs ont reçu avec le fantastique The Dark Knight. Encore plus sombre et surtout extrêmement intelligent, le second épisode de cette trilogie a surtout marqué par l’interprétation exceptionnelle du Joker, livrée par le regretté Heath Ledger. Quatre années ont passées et le chevalier noir s’apprête à faire un dernier tour de piste sous la houlette de Nolan. Mais The Dark Knight Rises est attendu au tournant et se doit de frapper fort afin de clore comme il se doit cette trilogie magnifiquement amorcé. Le pari est-t-il réussi, ou est-ce que la tragédie perpétrée il y a quinze ans maintenant s’est-elle renouvelée ?

Vous l’aurez compris grâce à cette introduction quelque peu étrange : je vais aujourd’hui vous proposer ma critique du très attendu The Dark Knight Rises. Mais avant cela, je vais vous parler un peu de la séance à laquelle j’ai eu la chance d’assister samedi soir. En effet, même si le film sort aujourd’hui et même si je n’ai pas publié mon article avant, j’ai eu la chance de pouvoir assister à l’avant-première qui s’est déroulée samedi dernier au Grand-Rex. Et pourtant, à la base ce n’était pas gagné car, à cause de l’atroce fusillade qui a eu lieu la semaine de dernière, l’équipe du film a annulé toutes ses apparitions publiques et la projection de vendredi soir sur les Champs-Elysées n’a pas eu lieu. Pourtant, le Grand-Rex et Warner ont tenu à préserver la séance du samedi afin de faire plaisir aux fans. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y avait de l’ambiance. Tout le monde hurlait et applaudissait dès qu’il y avait une scène intéressante. Et que dire de l’ovation à la fin du film. Bref, j’ai donc pu assister à une séance d’exception et ce, même si l’équipe du film n’était pas présente (en plus, Mag et moi avons chacun eu un joli petit cadeau). Allez, sur ce, place à la critique !

Synopsis : Il y a huit ans, Batman a disparu dans la nuit : lui qui était un héros est alors devenu un fugitif. S’accusant de la mort du procureur-adjoint Harvey Dent, le Chevalier Noir a tout sacrifié au nom de ce que le commissaire Gordon et lui-même considéraient être une noble cause. Et leurs actions conjointes se sont avérées efficaces pour un temps puisque la criminalité a été éradiquée à Gotham City grâce à l’arsenal de lois répressif initié par Dent.
Mais c’est un chat – aux intentions obscures – aussi rusé que voleur qui va tout bouleverser. À moins que ce ne soit l’arrivée à Gotham de Bane, terroriste masqué, qui compte bien arracher Bruce à l’exil qu’il s’est imposé. Pourtant, même si ce dernier est prêt à endosser de nouveau la cape et le casque du Chevalier Noir, Batman n’est peut-être plus de taille à affronter Bane…

Pour tout vous dire, j’avoue avoir eu un peu peur durant la première heure du film. Le début est difficile à comprendre puisque Nolan nous refait le coup de nous donner des réponses avant même de poser les questions, et surtout, l’intrigue est longue à se mettre en place. En fait, la première heure du film ne sert finalement qu’à nous présenter les nouveaux personnages et à nous expliquer que Bruce Wayne est au fond du gouffre depuis huit ans. D’ailleurs, le côté un peu trop mélodramatique de ce début film commençait sérieusement à m’agacer. Mais après une heure, tout se met en place et là, la puissance du scénario des frères Nolan m’a véritablement explosé au visage. Alors d’accord, le plan de Bane est moins intelligent et plus prévisible que celui du Joker, mais franchement, ça reste tout bonnement énorme. C’est simple, tout est là pour que le fan des précédents opus soit contenté. On a donc droit à des clins d’œil, des caméos ainsi qu’à des scènes que l’on attendait depuis le premier opus et qui auront la bonne idée de vous faire pleurer de bonheur. Finalement, le seul petit reproche qu’on peut faire au scénario, c’est qu’il est assez loin des comics, que ce soit au niveau des personnages ou de certaines situations. Mais bon, les fans ne devraient pas être étonnés car ce fut déjà le cas dans les deux précédents opus.

Le casting est une fois de plus quasiment impeccable. L’équipe originale composée de Christian Bale, Morgan Freeman, Gary Oldman et Micheal Caine est de retour plus en forme et ils sont rejoint par une troupe de petits nouveaux qui n’ont rien à leur envier. Anne Hathaway m’a vraiment impressionné dans le rôle de Selina Kyle (ou Catwoman si vous préférez) quant à Tom Hardy, il incarne un Bane assez imposant même si le fait de jouer masquer tout le long du film ne permet pas de se rendre compte de son véritable talent. Mais le plus intéressant reste Joseph Gordon-Lewitt dont le jeu est décidément très juste. Par contre, Marion Cotillard ne brille pas vraiment par son talent. Alors d’accord, je suis dur puisque la française ne gâche pas totalement le peu de scènes dans lesquelles elle joue. Cependant, si vous arrivez à me dire que vous n’avez pas eu de rictus ou de soulèvement de sourcils lors de sa dernière apparition dans le film, alors je vous tirerai mon chapeau.

Pour ce qui est des effets spéciaux et visuels, encore une fois Nolan impressionne tout en sachant rester sobre. C’est tellement bien fait, que tout nous paraît naturel. Les effets de lumières sont magnifiques, les explosions assurent et les deux véhicules de Batman sont vraiment bien mis en avant. Le Batpod est d’ailleurs beaucoup plus classe que dans The Dark Knight, surtout avec Catwoman au volant qui n’a, à priori, pas eu besoin de prendre de leçon. Quant à The Bat… Bien j’avoue être quelque peu mitigé car l’engin a beau envoyer niveau voltige et calibre, il ressemble tout de même plus à une grosse blatte qu’à une chauve-souris.

Bon, inutile d’aller plus loin dans cette critique, vous aurez tout à fait compris que j’ai adoré The Dark Knight Rises. Il est peut-être un peu longuet sur le début, mais au final, on assiste à un grand spectacle plein de scène exceptionnellement jouissive. Et la fin ! Que dire de cette fin qui clôt magistralement l’histoire que le réalisateur souhaitait raconter, tout en laissant entrouverte une petite porte qui pourrait très bien être exploité à l’avenir. Finalement, Christopher Nolan nous aura offert avec ses adaptations de Batman, une magnifique trilogie qui restera pour moi un des meilleurs moments cinématographiques que j’ai eu de ma vie, rien que ça !