Alors, on carafe ou on carafe pas ?
Ce week-end, des amis. Une bouteille de Phelan-Ségur 1978. Et la discussion commence. “Tiens, tu ne carafes pas cette bouteille-là ?” s’étonnent-ils. “Pourtant pour les autres …” “Et oui”, réponds-je avec assertivité, “les vins précédents étaient plus jeunes. Là, il s’agit d’un vin emprisonné depuis 34 ans dans sa bouteille”. Et là, je crois qu’il est nécessaire que je rappelle ce qu’est le carafage et son utilité. Et me voilà parti, expliquant à mes amis impatients de déguster ce St Estèphe.
Le carafage consiste à verser le vin dans une carafe (cqfd) afin de – comme précise le sommelier Emmanuel Delmas – ‘l’assagir’, de le rendre plus ‘accueillant’. L’objectif est de l’aérer, car au contact de l’air, le vin va s’ouvrir, s’oxygéner, mûrir. Vous allez bonifier les arômes de vos vins jeunes (un vieillissement accéléré).
Le principe est simple. On verse délicatement, lentement le vin (rouge ou blanc) dans une carafe à col large, à l’assise, elle aussi, large. Cette phase d’oxydation offrira de la maturité à votre vin (jeune ou fermé).
“Oui, mais … Et les vins vieux” ? s’agitent les impatients. Erreur, horreur, malheur ! Ne vous y risquez pas. Vous risqueriez de les dénaturer, de les choquer, voire de les tuer, confirme Emmanuel Delmas. Un vin vieux mérite calme et respect. L’oxydation d’un vin âgé cassera totalement votre vin et en à peine une demi-heure vous risquerez de ne plus reconnaître ce que vous buvez.
Alors. Vous avez retenu la leçon ? Très bien. Et pendant que j’y suis, j’ajouterai que d’ouvrir la bouteille même une heure avant de la consommer ne serre strictement à rien (vue l’ouverture du goulot, l’oxydation ne risque pas d’être efficace).
Bon, filez vite vous acheter une belle carafe et … Amusez-vous. Y’a plein d’astuces à apprendre sur le carafage. Le web est fait pour ça aussi.
Le site de Emmanuel Delmas : le vin accessible à tous