J'ai souvent évoqué les marais omniprésents dans la région: à Lille, Santes, Wavrin, Don, Loos etc.
Les marais sont un lieu caractéristique de notre région qui tend à disparaître.
Le nom de certains hameaux les rappellent: Noyelles, Marais de Lomme, brouck (en flamand).
Certaines vallées marécageuses sont très larges, 20 km pour celle de la Lys . L'hiver, elles étaient difficiles d'accès. Les fleuves débordaient sur les prairies et les hommes, coupés du reste du monde, devaient vivre sur leurs ressources: élevage, pêche, cueillette ou objets fabriqués le soir à la veillée.
Les terres inondées n'appartenaient à personne, donc étaient à tout le monde. On pouvait y faire paître sa vache ou son troupeau d'oies.
Le marais fournit aussi la tourbe, terre à brûler. Il peut servir à rouir le lin, à produire roseaux et joncs pour la couverture des chaumières et la litière du bétail.
Dans toutes ces vallées, les moines ont, dès le Moyen âge, participé à l'assèchement et à la canalisation des eaux croupissantes.
Les marais restent, jusqu'en 1800, la propriété de toute la communauté. Ils offrent un refuge pour la population marginale. On les sait dangereux (noyades) on les dit hantés. Ceux qui doivent les traverser prient la Vierge avant de partir...
D'après Jean Michel Lambin.