Des icônes qui suscitent en nous des émotions de beauté et de grâce… !
Une rencontre avec une œuvre habitées par la magie.
La soirée verra la participation exceptionnelle du poète Paul HenriLersenqui nous donnera à entendre une lecture des poèmes de son dernier recueil,
accompagné par ses amis musiciens Frédérique Ligier et IvanNavaï
Maria Saltos
Maria Saltos n’attend pas que les métaux mûrissent dans les filons des pierres. Elle parsème d’argent et d’or les sépultures du bois où gît le symbole, où
paraissent les éclatantes couleurs du prisme alchimique : le bleu (elle y revient toujours), le rouge (on y brûle le jaune), et le blanc qui se pose en un voile de craie, avec douceur, sur
quelques fragments égarés de l’argile des choses. L’émeraude côtoie la rouille en d’aventureuses girations, ouvrant les croix et les portes pour que l’arc-en-ciel en absorbe ou en
réfléchisse l’esprit. La lumière joue au clair-obscur avec ses fanions d’argent et d’or.
Ce qui traverse l’épaisseur est une densité tenace, une fibrillation de formes sculptant la lumière ou sculptées par elle. Ce qui ouvre les yeux est au-delà de la vue, contre elle. La
matière s’accroche au pendu du ciel, incitant l’abusive évidence du secret. La couleur danse en la finesse de ses effeuillements.
Il vient alors au jour quelque chose d’universel qui traduit, par ce jaillissement du concret vers la forme, un au-delà de la représentation, éveillant le cadre aux diverses
directions de l’espace, tout en donnant à ce dernier son centre et son apaisement. L’icône apparaît comme un masque qui transmet des énergies, par l’œil c’est évident, mais dont la
perception est du domaine du ressenti, non de la simple vision. Partout des yeux de voyants s’offrent au regard, divisant, morcelant, multipliant les effets de matière pour qu’effleure
l’invisible du visible, et l’étonnante prouesse du visible forgeant l’invisible.
C’est ce qu’on peut nommer « l’illusion du masque » : tel un miroir, ou plus sûrement un mandala, l’icône invite à la connaissance de soi-même.
L’illusion de matière n’est pas métamorphose illusoire: chacun s’y reconnaît avec émerveillement ou effroi, ici et maintenant, par une sorte de médiumnité qui naît de la rencontre
entre l’eau, la glaise et les pépites de la lumière.
Paul Henri Lersen
Enseignant dans le domaine de l'esthétique vocale, docteur d'état en théâtre, il a fondé en 1994 le groupe LesPoémiens, au sein duquel il met en voix et en
espace, les textes de poètes tels que Garcia Lorca,RafaëlAlberti, Kateb Yacine,NourredineAba, etc.,
Particulièrement attentif aux inspirations du double dont il a choisi le pseudonyme en poésie, BernardBénechs'exerce aux possibilités poétiques de la voix
humaine.
Ses poèmes ont été traduits en plusieurs langues.
Sa préoccupation de poète est avant toute chose cette interrogation incessante du corps des langues, autrement dit de la dimension fondamentale de l'homme qui est d'être une voix dans
un corps. Une verticalité parlante en réponse et en résonance à cet univers dont nous ne sommes qu'un fragment passager.
Les titres de ses recueils suggèrent cette dimension sacrée dont les sons des voix sont seuls à révéler de manière authentique : Tanagra,Maât, Muse, Les
sandales d'Orphée, Les semelles de vent, Passe d'ange, etAxieros
La poésie de Paul HenriLersendepuis les premiers mots a cherché dans le verbe rendu à ses forces sonores d'évocation, un pur déchiffrement du réel en
l'instant conscient.
Sa préoccupation de poète est avant toute chose cette interrogation incessante du corps des langues en leurs échos de liberté, autrement dit la dimension fondamentale de l'homme qui
est d'être une voix dans un corps, une verticalité parlante en réponse et en résonance à cet univers dont nous ne sommes qu'un fragment passager.
Des enregistrements, parfois multilingues, de poèmes de ses recueils ont été réalisés sur CD :