David Hu, chercheur au département d'ingénierie mécanique et de biologie à Atlanta (Etats-Unis), explique avoir eu l'idée de son projet de recherche un soir d'été lorsque, sur le porche de sa
maison, il vit que son fils de six mois, venait d'être méchamment piqué au front par l'un de ces satanés moustiques alors qu'il pleuvait à verse. Il voulut alors comprendre pourquoi ces frêles
insectes se jouent de lourdes gouttes d'eau qui devraient les écraser. Sachant qu'un moustique de 3 millimètres a une masse de 2 milligrammes et que celle d'une goutte de pluie pèse entre 4 et
100 milligrammes, cette dernière a donc une masse de 2 à 50 fois plus grande que celle d'un moustique. Utilisant des caméras qui filmaient à 4000 images seconde, il s'est rendu compte qu'une
collision avec un moustique propulsait l'insecte à une distance équivalente à 13 fois sa longueur, au terme de laquelle il parvenait à se détacher de la goutte avant de toucher le fond du
récipient, en prenant la tangente pour atterrir sans encombre sur les parois de la boîte. Les six moustiques ayant participé à cette expérience ont tous survécus.
En définitive, si l'affreux moustique survit à l'impact d'une goutte, il le doit surtout à sa faible masse. Tout se passe comme si l'insecte choisissait non pas d'éviter la goutte, mais de se
déplacer passivement avec elle plutôt que de lui résister. Il semble aussi que le moustique utilise ses longues ailes et ses pattes pour faire pivoter le "couple" qu'il forme avec la goutte pour
s'en libérer.
Grâce à son "exosquelette" qui soutient et protège son corps, il peut encaisser des forces compressives de 1000 autres moustiques sur sa tête et être capable de revoler.