Rassurez-vous, ma garde-robe n’est pas pathologique. Elle n’est pas tout à fait malade au vrai sens psychiatrique du terme. Elle a peut-être juste ses petits problèmes…comme tout le monde. A chaque déménagement, c’est-à-dire, à chaque fois que je dois rentrer mes six tonnes de vêtements, mes deux cargaisons de souliers et mon camion semi-remorque de sacoches dans des boîtes, je fais le même constat: J’ai trop de choses.
Après une évaluation rigoureuse de ma garde-robe, j’en suis arrivée à plusieurs hypothèses cliniques pouvant expliquer la situation. Tout d’abord, j’ai pensé à un trouble amnésique. Parce qu’en trouvant trois camisoles exactement de la même couleur, de la même taille et provenant de la même place, je me suis dit: qui peut bien acheter la même affaire trois fois en pleine conscience et en ayant toute sa tête? Côté pratico pratique, il est TOUT À FAIT justifié d’avoir deux camisoles identiques, s’il y en a une au lavage, on va mettre l’autre évidemment hen, mais…trois? C’est clair que la poussière qui persiste à pousser dans ma chambre, aussi toxique qu’elle soit, a dû entraîner une affection médicale générale et provoquer des dommages cognitifs…c’est certain! Ensuite, quand j’ai aperçu un t-shirt datant de la 6e année du primaire (on se souvient ici que je suis maintenant à la maîtrise), j’ai tout de suite compris, qu’il était plutôt question d’un trouble d’anxiété de séparation. Non, mais je peux comprendre que pour ma garde-robe il est difficile de se séparer de son plus vieux t-shirt et qu’il est normal d’avoir peur à chaque fois qu’il va au lavage, que celui-ci soit kidnappé ou jeté accidentellement dans la poubelle. Par contre, quand celui-ci a maintenant autant de tâches d’eau de javel que de sa couleur d’origine…Il est peut-être temps qu’il lui arrive malheur. J’ai aussi trouvé beaucoup trop de vêtements noirs qui m’ont laissé croire à une dépression majeure ou à une surexposition au slogan du yogourt Silhouette «Vous devriez essayer le noir Madame, ça aminci!», des vêtements jamais portés qui s’explique peut-être par une phobie sociale et la peur de ces vêtements d’être exposés à l’éventuelle observation d’autrui. C’est vrai, qu’être une paire de short jaune fluo, je serais plutôt embêtée d’aller me promener sur le Boulevard et bien qu’elles soient magnifiques, les photos du National Geographic ça ne va pas sur un t-shirt blanc…
Cet après-midi, ma garde-robe a fait un petit tour dans le bureau du Dr. Lefebvre et le pronostic est sorti: Ma garde-robe n’est peut-être pas malade mentalement, mais a certainement besoin de restructuration cognitive…ou d’un BON ménage!