Aux Jardins Sothys, la gourmandise est de mise

Publié le 28 juillet 2012 par Les Assiettes De Juliette @AssiettesdeJu

La Corrèze est à la mode, alors ne nous privons pas de célèbrer ce département délaissé à tort des foules vacancières, à l’exception peut-être des caravanes hollandaises. La Corrèze, c’est un peu un archipel d’îles mystérieuses. Ussel, Egletons, Brive, Tulle, Argentat…beaucoup en parlent mais peu y sont vraiment allés à moins d’avoir été résistant en 1943 ou d’une erreur d’aiguillage sur l’A20 en 2012. Dommage (certains diront tant mieux), car le 19 est un pays de très bon mangeurs, un terroir où le goût des bonnes choses se transmet de générations en générations, un pré vert où les bêtes, y compris politiques, aiment à prendre des forces avant de passer à l’abattoir. Bref, la Corrèze, c’est un peu la diagonale du bide dans la diagonale du vide.

@JardinsSothys

Dans le canton de Saint-Privat se cache Auriac, long chapelet de hameaux qui égraine les belles maisons, une église du XVème, un lac, des bois, des vaches… et les Jardins Sothys, folie zen d’un enfant du pays qui a fait fortune dans les cosmétiques de luxe de manière assez confidentielle. (De) pardon, mais en Xaintrie la réussite ne s’affiche pas en 1 par 1 comme dans toutes les mairies de France… Souhaitant revenir aux sources en commençant par les siennes, Monsieur Mas y a crée son jardin des merveilles et ouvert un excellent restaurant où la qualité n’accepte aucun compromis de volume. L’élitisme a ses mérites.

@JardinsSothys

Sans cosmétique, les Jardins Sothys offrent une cuisine qui réussit la parfaite synthèse entre le goût de la cuisine traditionnelle et le chic d’une présentation presque … parisienne (sans les prix qui sont ici quasi philantropiques). En gros comme au détail, les assiettes se plaisent à vous séduire, les yeux d’abord, les papilles ensuite.

En entrée, un foie gras brioche, un paté de cochon tout rond et une salade de tomates anciennes succèdent habilement à un amuse bouche de gaspacho à l’huile d’olive noire maison. Les plats respectent le temps de pause avant de présenter une jolie canette à la cerise ou de vous tendre un filet de perche à la crème.

Au dessert, vous resterez coi devant le baba au rhum qui ne s’est pas fait en un jour, ni en deux, mais en trois, le temps de mariner dans le breuvage. Il a le moelleux d’un coussin et la mélodie d’un bon refrain.

Tout ça est digne des grandes tables, mais surtout digne d’admiration. Le service, simple, discret, prévenant, est presque familial sans l’intimité trop rapide des réunions patronymiques. On se sent bien à Auriac, et on y reviendra. Sans hasard cette fois.

Où : Le bourg, 19220 Auriac – 05 55 91 96 89

Quand : en été pour la terrasse, en hiver pour la grange réhabilitée (16 mars au 11 novembre). Réservez, les couverts se comptent sur les doigts de quatre mains

Avec qui : des célébrités locales (Suzanne, Jean-Louis, votre jeunesse de 101 ans, Denis Tillinac qui vient en voisin) et Valérie, fan de Sothys en 140 signes 

Dans votre magnétophone : Bruyères correziennes, André Verchuren

A vos pieds: des ballerines un peu usées

www.lesjardinssothys.com