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Nour-Eddine Gezzar, dopé mais pas content d’être suspendu

Publié le 01 août 2012 par Kamizole

Le dopage est - avec la violence dans les stades - la plaie du sport. Ceux qui y recourent plaident en général que tous les sportifs étant chargés comme des mules - voire - il n’y aurait pas de distorsion de concurrence, bien au contraire. L’argument ne tient pas la route car au-delà de la compétition se posent des problèmes de santé autrement graves. Qui ne se souvient, entre autres exemples de Marco Pantani - ex champion cycliste et grimpeur hors pair - crevant comme un chien. Seul. Dans un hôtel minable. D’une overdose. Car aux produits dopants proprement dits, s’ajoutent souvent de la cocaïne - le fameux « pot belge »… Que nos amis d’Outre-quiévrain ne s’en offusquent pas, c’est ainsi que l’on nomma dans le milieu cycliste ce cocktail de produits plus dangereux les uns que les autres qui fit fureur.

Y compris chez les amateurs, avais-je appris il y a déjà longtemps à la lecture d’un article. Littéralement sidérée. La concurrence est rude parmi ceux qui ont l’ambition d’accéder au circuit professionnel. Beaucoup d’appelés, peu d’élus. D’autant que toutes les équipes professionnelles ne jouent pas dans la cour des grands, celles qui sont invitées à participer aux plus grandes compétitions. Tour de France, Giro (Tour d’Italie) et Vuelta (Tour d’Espagne) ni aux grandes classiques d’un jour. Lors du Tour de France qui s’est achevé il y a peu, deux cyclistes ont été contrôlés positif et ont dû faire prématu-rément leurs bagages.

Aux Etats-Unis, Lance Armstrong est gravement mis en cause par certains anciens coéquipiers et risquerait d’être dépossédé de toutes les victoires acquises lors des nombreux Tours de France auxquels il a participé. Bigre !

L’athlétisme n’échappe pas non plus au dopage. Je ne remonterais pas jusqu’à l’an 40... De nombreux sportifs de très haut niveau ont été souventes fois convaincus de dopage et de même façon dépossédés de leurs titres et interdits de compétition pour une durée plus ou moins longue par les instances officielles. La satisfaction de ceux qui sont déclarés véritables vainqueurs par la suite ne saurait compenser réellement l’honneur et l’émotion de monter sur la plus haute marche du podium à l’issue de l’épreuve.

S’agissant de Nour-Eddine Gezzar, il a été suspendu le 20 juillet 2012 après un contrôle positif à l’EPO lors des championnats de France qui se sont déroulés à Angers en juin dernier. Il a annoncé faire appel de cette décision et entend prendre le départ des séries du 3.000 mètres steeple le 3 août, alors que la Fédération française d’athlétisme (FFA) soutient que « la suspension à titre conservatoire est prononcée jusqu’à la prochaine réunion de la commission de discipline qui n’aura lieu que le 28 août ».

Nour-Eddine Gezzar qui conteste les modalités du contrôle des urines pointant des incohérences graves dans le procès-verbal : une différence de 10 ml en plus entre les deux prélèvements - erreur de retranscription ou ajout d’urine qui ne serait pas la sienne ? - a décidé de faire appel de cette suspension devant le tribunal administratif. En effet, sur le plan juridique les fédérations sportives exerçant au nom de l’Etat des compétences en matière d’organisation du service public sportif, leurs décisions - notamment sélection pour les épreuves et sanctions - relèvent du juge administratif. L’audience en référé devant le Tribunal administratif de Paris est prévue le 2 août.

Sans préjuger du résultat du référé ni d’un jugement définitif sur le fond, il importe cependant de savoir que si Nour-Eddine Gezzar était particulièrement surveillé (il a fait l’objet de 5 contrôles entre le 21 avril et le 10 juillet 2012) et ciblé de surcroît par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) c’est en raison d’un contrôle positif en 2006 qui lui valut une suspension de deux ans. S’il devait être convaincu à nouveau de dopage, il risque désormais d‘être banni à vie des pistes d‘athlétisme. L’on pardonne une fois mais pas deux.

Quelle que fût l’issue du procès prévu (en référé aussi bien que sur le fond) l’on comprend qu’il se batte comme un beau diable : à 32 ans et n’ayant pu prendre part à ceux de Pékin pour cause de suspension, c’est sans doute sa dernière chance de participer à des Jeux olympiques.


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