Qu’on soit ignorant ou doctime,
Haillons que l’on porte ou pourpoint,
Devant quiconque, en quelque point,
Il surgit, tyran, légitime.
Mais quand ses ordres il intime,
Que de son dur foudre il nous point,
Aucune voix ne nous dit point
Sur quel autel être victime.
Le saint périt et le soldat,
Pour le ciel comme pour l’état,
Et le poète pour un livre.
Sait-on sacrifices plus beaux
Que ceux par quoi l’on se délivre,
Ô Nuit, pâture des flambeaux !
Vincent MUSELLI (1879-1956).
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