La loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des harkis reconnaît officiellement la tragédie de la guerre d'Algérie et le drame du rapatriement. Elle rend hommage aux victimes civiles, aux disparus et à leurs familles. Elle reconnaît également les massacres de harkis et les exactions commises après le 19 mars 1962.
Mais, la loi 2005-158 du 23 février 2005 ne reconnaît pas officiellement la Responsabilitévolontaire de la France dans l'abandon et le massacre de harkis. Depuis, force est de constater que rien n'a été fait en ce domaine.
Nous attirons l'attention de M. Kader Arif Ministre délégué auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens Combattants sur la demande des harkis visant à ce que soit inscrit à l'ordre du jour du Parlement la question de la responsabilité et de la reconnaissance officielle par la France dans le traitement infligé à notre communauté.
A l'époque de la campagne présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy avait déclaré dans un discours du 31 mars 2007 : « Je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre de harkis ». Rien n'a été fait.
Aujourd'hui, François Hollande s'engage à « reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis ».
Depuis 2001, la reconnaissance s'exprime par la mémoire, la gratitude et le respect. La mémoire est un devoir de vérité envers les harkis et cette vérité doit être mieux connue de l'ensemble des français.
C'est pourquoi le législateur a souhaité la création d'une Fondation pour la mémoire de la guerre d'Algérie. Actuellement, cette fondation n'a aucun représentant ni aucune personne de la communauté harkie au Conseil d’administration ou au Conseil scientifique de cette institution qui constitue une attitude indécente au yeux des harkis.
Aussi, le législateur a souhaité la gratitude envers les harkis en termes sociaux et économiques. La première mesure était le plan emploi en faveur des enfants de harkis dont les résultats de ce plan a été décriés par toutes les associations de harkis par son inefficacité. La seconde mesure est relative à l'attribution de l'allocation de reconnaissance aux enfants d'anciens supplétifs dont les parents bénéficiaires sont décédés entre le 23 février 2005, date de publication de la loi, et la date butoir du 1er octobre 2005, sans avoir pu choisir entre les trois options prévues par la loi. N'oublions pas, aussi, les veuves d’anciens harkis qui sont aujourd’hui en attente du versement de cette allocation au prétexte qu’elles n’ont pas soixante ans. Cette situation est discriminatoire et injuste qu'il conviendrait de le régler assez rapidement.
Enfin, le législateur a souhaité le respect envers les harkis se traduit par le refus de les laisser insulter parce qu'ils sont harkis. Mais, malheureusement, depuis la première affaire et jusqu'au 30 juin 2012 ou se tenait un colloque au Sénat, sauf erreur de ma part, les auteurs des injures envers les harkis n’ont jamais été inquiétés.
Cette situation, qui dure ainsi depuis 50 ans, est indigne de la France et la blessure infligée aux anciens harkis et à leurs familles reste béante. Or, depuis, aucun geste, aucune décision, ni prise de parole officielle ne sont venus confirmer ces promesses. Actuellement, un tel silence sur la question des harkis n'est pas sans soulever des interrogations au sein des différentes association de harkis qui auront forcement le sentiment qu'il ne s'agissait là que de promesses électorales sans lendemain et se sentiront encore une fois n'est pas coutume trahies.
Nous demandons, quelles mesures concrètes le Gouvernement entend prendre dans les prochains mois en faveur de la communauté harkie et dans quels délais il envisage un débat au Parlement ?
Lors de la journée d'hommage aux harkis, le 25 septembre 2012, le Président de la République sera t-il là afin de mettre en acte ses engagements pour donner sa juste place à l'histoire et à la mémoire des harkis ?