La découverte, pour nous, d'un grand sculpteur du XXème siècle.
Une oeuvre sensuelle, soyeuse, somptueuse, totémique et hors du temps, dans un cadre exceptionnel ... Le château de Biron accueille dans ses différents espaces les sculptures d'Agustin Cárdenas (1927 - 2011), qui évoquent celles de Arp, Brancusi et Henry Moore ... Toutes en rondeurs, comme un contraire à l'oeuvre de Zadkine ...
Agustín Cárdenas arrive de Cuba en 1955 et très vite il est révélé par André Breton. Il intègre rapidement le dernier groupe surréaliste. Cette rencontre à Paris avec le surréalisme lui ouvre les portes de sa mémoire. Son talent comme libéré laisse surgir ses oeuvres de son esprit. Il abandonne sa formation classique (Bourdelle enseigné à l’Académie de Cuba) et retrouve ses racines africaines. Ainsi, il peut donner libre cours à l’érotisation de son oeuvre. Le lyrisme sensuel de ses sculptures lié aux légendes africaines et au primitivisme des origines se mêlant aux rites animistes, encore en cours à Cuba, donnent à son oeuvre un langage universel. La sensualité exaltée de ses sculptures, tout en arrondis lisses et courbes évocatrices des formes féminines, laisse voir la force des symboles.
Son art, synthèse de la culture de trois continents, laisse la place à tous les rêves pour le spectateur attentif. L’extraordinaire habileté du sculpteur, la richesse des matériaux utilisés, donnent à cette exposition rétrospective une intense énergie.
Bois, bois brûlés, marbre, pierre, céramique, bronze… les matières utilisées par Cárdenas sont prétexte à toutes les virtuosités qui vont redonner au Château de Biron les enlacements sensuels des vies antérieures qui l’ont habité si noblement.
J'ai particulièrement apprécié les belles sculptures de marbre exposées sur la terrasse du château : irrésistiblement, on caresse le velouté de ces seins dressés qui vous posent la QUESTION, ou cette dentelle posée devant l'immense vue ...
Au château de Biron (Dordogne), jusqu'au 16 septembre, 7€