Cet été, l’AC Milan a touché le fond. Et pour nous, les tifosi, la souffrance est triple. On subit cette humiliation et on ne peut qu’assister impuissants à ce spectacle pendant que les dirigeants agissent à l’envers et nous méprisent. Inutile de revenir sur l’affaire Thiago Silva – Ibrahimovic, le sommet de la (non) communication du club. Après le choc, la colère et l’incompréhension, on avait repris espoir. On pensait que Milan avait touché le fond et ne pouvait que se relever, se renforcer, reprendre du poil de la bête et surtout retrouver un peu de crédibilité. Visiblement on se trompait…
On pensait aussi que Milan tenterait d’améliorer un peu son image, jusqu’à ce qu’on apprenne le transfert annulé de Didac Vilà à Valence car le joueur souffre de pubalgie : les dirigeants ont essayé de jouer aux plus fourbes en refilant un joueur souffrant d’un problème très handicapant. Avant cela, le mystère restait entier : le joueur ne s’entrainait pas, n’était pas convoqué et les tifosi réclamaient haut et fort qu’il soit confirmé, qu’on mise sur lui, lui qui incarne la fraicheur, la jeunesse, il est le symbole d’une équipe qui se tourne vers le futur et mise sur des jeunes. Maintenant on a compris. Milan a essayé de rouler Valence dans la farine! Ça n’a pas fonctionné. Par contre, on imagine bien la réaction des dirigeants de Valence et ainsi que celle de tous les dirigeants de clubs maintenant que l’affaire a été rendue publique.
Pour nous les tifosi de Milan, ce n’est qu’une affaire parmi tant d’autres, ça ne nous étonne plus. Il suffit de se rappeler de Cissokho, renvoyé à Porto pour un problème dentaire fictif juste pour éviter de payer un transfert bouclé mais considéré comme trop cher par le président (sauf que la saison suivante, il a joué tous les matches et a remporté la Ligue 1 avec Lyon). Certes, c’est de l’histoire ancienne mais c’était le début du ridicule à Milan, la mère de toutes les conneries. Toutes les autres ont suivi. Le cirque Tevez, celui de Maxi Lopez planqué une semaine dans un hotel, celui de Thiago Silva ou encore celui d’Aquilani, qui n’a plus joué pour ne pas provoquer l’obligation d’achat, quitte même à renoncer au Scudetto en alignant des vieux joueurs carbonisés à sa place!
Les autres clubs pensent au futur : certains achètent d’excellent joueurs dans le silence, sans les négociations médiatiques (comme c’est le cas à Milan avec des live etc.); d’autres misent sur des projets bien définis : entraineurs et joueurs qui conviennent au projet, à la tactique et à l’idée de jeu; d’autres encore, bien qu’ils soient ridicules sur le terrain, préparent le futur et leur stade de propriété en s’associant avec des Chinois. Et nous, on prépare le passé en pensant au retour Kakà. On nous parle d’un Milan jeune, avec des couts moins élevés (mais on voulait Balzaretti, Dossena et Di Natale), on a besoin d’un défenseur central, d’un milieu défensif et d’un attaquant de pointe et Galliani pense uniquement à ramener Kakà. En prêt, bien évidemment, puisque c’est devenu la seule formule utilisée par Milan pour engager des joueurs. Les stratégies du club sont : implorer la pitié en espérant des cadeaux de notre président Preziosi ou bien mendier (car c’est le terme précis) des joueurs inaccessibles, qui même parfois ne nous servent à rien.
Alors que Mexès coute 9M par an, Milan a offert 6M pour Yanga Mbiwa, sans possibilité de négocier. Si c’est un joueur utile à notre jeu et au projet et on fait tout pour l’avoir. A Milan c’est différent, on ne raisonne pas en terme de projet et sur le long terme, soit on fait l’affaire du siècle, soit on laisse tomber. C’est un mercato aléatoire. Il y a deux mois, Tassotti avait même avoué ne pas connaitre Traoré. Lui aussi, a été pris car il était gratuit et a, semble-t-il, énormément de mal à s’adapter (préparation trop dure pour lui) et à trouver sa place, au sein de l’effectif mais aussi tactiquement, sur le terrain (selon des avis de Milanello, ce n’est pas moi qui l’invente). En gros, il n’a rien à faire à Milan. Mesbah a également été engagé car son contrat expirait 6 mois plus tard, sans oublier Taiwo… Milan recrute ces joueurs car ils sont gratuits, le reste on s’en fout. C’est la ligne directrice du mercato. Généralement, ces joueurs ne valent pas grand chose, à quelques exceptions près, mais s’il faut 5 chèvres pour 1 bon joueur, on n’est pas sorti de l’auberge. Peu importe, l’important pour Milan est de bien étudier la liste des joueurs gratuits en espérant trouver un joueur décent et avoir la chance qu’il apportera quelque chose ou au pire le revendre la saison suivante.
Avec ces grands joueurs, Milan pris une manita du Real Madrid. Pas très étonnant si on compare les deux équipes, sauf pour ceux qui croient encore que Milan est un top club. Pour eux c’est la surprise. C’est le cas de Galliani, incroyablement furieux contre Allegri pour ce résultat : « Mais il se rend compte? Neuf changements contre le Real Madrid? Quand on joue contre le Real, il ne faut pas penser de cette manière. On est à New York devant 60 000 spectateurs, des millions de personnes devant la TV. Neuf changements, c’est une très grave erreur, je suis très énervé! Les tifosi doivent être respectés! » Traduction : « Mais comment Allegri ose-t-il démontrer à tout le monde qu’on a construit une équipe en carton? Alors que moi je suis le génie du mercato?! » Mais Galliani a-t-il encore un peu de dignité? Ose-t-il encore parler du respect des tifosi??? Maintenant c’est trop facile de s’en prendre à Allegri alors qu’avec cette équipe, on ne peut objectivement pas faire mieux (et le Real en a fait 11 de changements…). L’équipe est ce qu’elle est et les limites sont évidentes. Il est évident que s’il y a bien quelqu’un qui a manqué de respect aux tifosi mais aussi à l’entraineur et aux joueurs, c’est bien Galliani (et les dirigeants en général). C’est aussi de la faute à l’entraineur si on n’a plus de place pour un extracommunautaire après avoir utilisé la première place pour un troisième gardien brésilien? L’équipe avait le besoin fondamental d’un top player en attaque et un autre devant la défense, sans oublier de régler le problème à gauche. Sans parler des défenseurs centraux, qui mis tous ensemble, n’arrivent même pas à la cheville de Thiago Silva à lui seul. Galliani ne peut pas demander du respect pour les tifosi si lui-même n’en a aucun! Car actuellement, les tifosi ne sont pas respectés, ils sont piétinés par les dirigeants! Quelle honte! Et ce sera le refrain de toute la saison : Allegri sera le bouc émissaire, l’attention et les critiques lui seront dirigées pour dévier l’attention des dirigeants qui construisent une équipe de m****.
Pour rappel l’objectif de la saison est le podium de Serie A. La Champions League, personne n’en parle mais l’objectif est de passer le premier tour (comme APOEL Nicosie et Bâle en 2012). Nous, les tifosi qui avons ouvert les yeux et qui réfléchissons encore avec notre propre cerveau, sans suivre comme des moutons des dirigeants qui se foutent de nous, cela faisait longtemps qu’on avait tiré un trait sur le Milan des grands exploits européens. En Italie (surtout grâce au niveau de plus en plus médiocre) on a peut être encore nos chances, dans un championnat bientôt dépassé par les championnats français et portugais, avec des équipes qui sabrent le champagne quand elles passent en huitièmes de finale de Champions League.
C’est une réalité difficile à avouer et à accepter, surtout pour des tifosi de Milan, habitués au top depuis toujours mais aussi par la manière dont nous y faisons face. Avec des dirigeants ridicules qui nuisent à l’image du club. Avec la gestion catastrophique du club ces dernières années, c’est-à-dire l’immobilisme, l’attente d’une échéance inéluctable, sans essayer d’agir pour limiter les dégats mais au contraire, en empirant la situation, notamment en renouvelant des contrats et sans chercher des solutions pour s’en sortir, comme par exemple lancer des jeunes de la Primavera, recruter d’autres jeunes pour prendre la relève… Aujourd’hui, on fait face, impuissants, au déclin du club. Ambrosini l’a avoué : « On est tristes pour la raclée contre le Real mais il faut souligner qu’ils sont plus forts. Cette saison, une équipe comme le Real ne peut pas être mise sur le même plan que Milan. On est conscients d’être un voire deux niveaux plus bas. » Et pendant ce temps là, le club, via un article sur le site officiel, se « vante » que « seulement » 72 tifosi ont demandé le remboursement de leur abonnement. C’est vrai 72 c’est peu, mais par rapport à 0, c’est énorme.
Galliani est totalement dépassé par la situation (à partir des déclarations sur Ibra et Thiago qui restent) et commence à montrer des signes évidents d’agacement. Et nous les tifosi, on assiste stupéfaits à cette attitude et ces agissements incompréhensibles, irrationnels. Depuis l’arrivée de Ricardo Oliveira, le « roi du mercato », Adriano Galliani n’a plus réussi à conclure une affaire (digne de ce nom) positivement (mis à part Ibra et Robinho). Il voulait absolument Ronaldo mais a du se contenter d’Oliveira. Puis il y a eu Dzeko, Fabregas, Hamsik, Diarra et Kakà, avec des tentatives infinies. Et puis les divers Adebayor, Tevez, Balzaretti, Rolando, Yanga Mbiwa, N’koublou, Di Natale, Astori, Destro, Strootman etc. etc. etc. mais l’incompétence de l’administrateur délégué ne se limite pas aux achats, pour vendre c’est encore pire, deux exemples : Merkel et Taiwo.
Bref, passons et revenons au mercato en entrée : est-il vraiment impossible d’acheter un joueur normalement, avec un budget réel? Même pas pour un défenseur communautaire? Tout ça parce qu’on veut du gratuit. Et voilà l’idée génialissime d’occuper la dernière place d’extracommunautaire pour Zapata, qui, je vous l’accorde, est toujours mieux que Umunegbu. Ces places de E-C sont très précieuses : Milan en a droit à 2 par saison. Galliani était le premier à se plaindre quand on pouvait n’en prendre qu’un seul mais cela fait quelques années qu’il grille ses places inutilement, ou presque (Umunegbu, Adiyiah, Mattioni, Cardacio, Viudez…). Cette année encore, Milan a réussi à épater (!) tout le monde en engageant un gardien brésilien inconnu dès le 2 juillet. Engager un troisième gardien en juin et occuper une place d’extracommunautaire pour lui, c’est de auto-flagellation. Tant pis, disions-nous, il reste une place et comme tous les attaquants intéressants sont E-C, il devient évident que la place sera pour le top player en attaque. Voilà que Zapata arrive et on n’a même pas le temps d’être satisfait du transfert qu’on apprend qu’il utilisera la place d’E-C : douche froide, tous les rêves de grand joueur s’envolent. Pourquoi? Pourquoi utiliser deux places si précieuses pour Gabriel et Zapata (qui sera probablement renvoyé à Villarreal pour éviter de payer les 6M et engager Yanga Mbiwa gratuitement…)? Un troisième gardien inconnu et un défenseur relégué du Villarreal. Des choix absurdes pour deux slots si précieux sans la possibilité d’en utiliser un en fin de mercato sur une éventuelle bonne affaire.
Comment est-ce possible que Milan n’ait plus la capacité d’acheter un joueur qui ne soit pas gratuit ou en prêt? Pourquoi Galliani ne change-t-il pas sa méthode très discutable d’engager un joueur? Lors d’un transfert normal, un club X contacte un club Y pour acheter Z. Galliani contacte l’agent de Z, trouve un accord et puis met pression sur le club Y. Pour que ça fonctionne, le joueur doit avoir une personnalité très forte et doit prendre le risque de se mettre son club (et ses tifosi) à dos sans être certain de partir! Et le club Y lui doit être assez faible pour laisser partir son joueur aux conditions imposées par Milan. Ça ne marche pas toujours (Mbiwa, Tevez…), ça agace les autres clubs et Milan passe de plus en plus pour un club de morts de faim.
Non seulement la gestion sportive est un échec mais la gestion économique l’est encore plus! Alors en quoi Galliani est le meilleur dirigeant italien?!?! Le cout de la masse salariale avait atteint 75-80% du total du chiffre d’affaires annuel! Un taux complètement fou. De la folie. Et ce n’était pas la première fois puisque déjà en 2009, il avait fallu vendre Kakà pour les mêmes raisons. Apprendra-t-il un jour de ses erreurs ou retombera-t-il toujours dans ses travers? Il vend nos top players (notre solidité et notre seul attaquant qui marque) sans rien préparer derrière (idem pour les sénateurs)! Tout cela en mentant ouvertement aux tifosi. On s’en fout d’eux, ils sont juste là pour acheter le maillot et l’abonnement. Il ne pense qu’à Kakà alors qu’on a besoin d’un milieu défensif (Poli par exemple? Mieux que rien non?) et d’un attaquant. Il n’a même pas réussi à profiter de son amitié avec notre président Preziosi pour engager Destro, qui a filé à la Roma. Et aujourd’hui les pistes sont Borriello et Matri pour le même prix que Destro?! (attention Del Piero est toujours sans contrat!) Pendant ce temps là, la Fiorentina engage Aquilani pour une bouchée de pain (mieux qu’un Traoré ou pas?), la Sampdoria engage Maxi Lopez malgré un budget transfert serré, l’Inter recrute Silvestre en prêt avec option d’achat de 7M payable en 3 ans! C’est la crise pour tout le monde mais Galliani doit essayer de s’en sortir au mieux au lieu de faire croire que l’immobilisme du club ne dépend pas de lui! Alors le « roi du mercato » on se réveille ou quoi?!
C’est donc un été difficile pour les tifosi de Milan, en tout cas pour ceux qui pensent, qui ne veulent pas être des moutons. Malheureusement on parle d’une catégorie de tifosi discriminée, puisqu’à partir du moment où on critique, on est étiqueté comme faux tifosi, des ingrats (car on devrait être reconnaissant à vie pour les 20 ans de succès?). En effet, des gens considèrent comme des faux tifosi ceux qui n’acceptent pas d’être pris pour des cons, ceux qui se font entendre. Apparemment, les tifosi n’ont pas le droit d’avoir un esprit critique! Ceux là, ce sont des faux tifosi! Mais d’après les spécialistes, les « vrais tifosi », les joueurs passent, le club reste. Ils devraient cependant savoir que cela vaut également pour les dirigeants. Alors respect pour l’équipe (qu’elle soit forte ou médiocre), zéro respect pour les dirigeants. Les joueurs sont excusables et ce n’est pas de leur faute s’ils sont médiocres mais les dirigeants, eux, n’ont aucune excuse. Ils ont juste à reconnaitre leur faiblesse et leur incompétence.
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