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Spec Ops : The Line (PC)

Publié le 10 août 2012 par Meidievil @gamerslive

Spec Ops : The Line (PC)Les reboots et autres épisodes censés redonner un petit coup de jeune aux licences vieillissantes ne sont plus chose rare de nos jours. C’est d’ailleurs le chemin choisi par Spec Ops. Apparu pour la toute première fois en 1998, la série accueillit un petit nombre d’épisodes tout d’abord sur PC avant de se voir également adapter sur Playstation puis Dreamcast. Dix années ce sont écoulées depuis Spec Ops: Airborne Commando et voilà que la franchise nous revient sur PC, Playstation 3 et Xbox 360 dans Spec Ops : The Line.

La franchise Spec Ops aura voyagé de main en main à maintes reprises au long de son existence. Après Spec Ops censé sortir sur PS2 avec les soins de Rockstar Vancouver – qui fut au final annulé – c’est au tour du studio allemand Yager Development de prendre les choses en main avec Monsieur François Coulon aux manettes. Le bonhomme n’est point inconnu car il fut le concepteur et producteur du tout premier Splinter Cell sorti maintenant en 2001. Si une chose est sûre, Spec Ops aura flirté avec le bon et le très mauvais de 1998 à 2002, le dernier épisode développé par Big Brug lui ayant mis le coup de grâce. Yager Development parviendra-t-il à redorer le blason de cette série ? C’est ce que nous allons voir dès maintenant.

Mais où est donc passée la 33ème compagnie ?
Spec Ops : The Line (PC)

Bienvenue à Dubaï, Messieurs. Ville née du pétrole et l’un des lieux de vacances préféré des businessmen les plus fortunés. Du moins, voici comment Dubaï nous est habituellement présenté. Cependant, la vérité est tout autre depuis que mère nature a repris ses droits, ensevelissant la ville sous des amas de sables, donnant à Dubaï des airs de cité post-apocalyptique où les survivants tentent tant bien que mal de s’en sortir, où l’eau devient peu à peu une ressource rare et où la lutte entraîne la création de factions « terroristes ».

Cependant, ces mésaventures ne concernent pas seulement les habitants de Dubaï. En effet, le 33ème régiment du corps des US Marines et leur Colonel John Konrad sont eux aussi portés disparus suite à la tempête ayant ravagé la ville. Seul un unique message audio atteste de la survie du Colonel Konrad, mais pour combien de temps encore ? C’est ainsi que vous débarquez à Dubaï, vous Capitaine Martin Walker, rescapé d’Afghanistan, en compagnie du Lieutenant Adams – sosie de l’acteur Michael Jai White – et du Sergent Lugo, chacun de vos coéquipiers ayant ses propres spécificités. Vous ne le savez pas encore mais vous venez déjà de descendre la première marche vers les enfers.

Au cœur de l’action
Spec Ops : The Line (PC)

Après avoir choisi son mode de difficulté entre les quatre proposés, le titre commence en fanfare avec une séquence de rail-shooting dont les testeurs de la démo se souviendront. Il s’agit là en réalité d’un moment situé quasi à la fin du jeu et que vous rejouerez une seconde fois. D’ailleurs, Walker n’hésitera pas à sortir une petite « joke » sur ce fait. Comme déjà mentionné dans la preview de Spec Ops : The Line, cette phase de relève d’aucun challenge particulier, son seul intérêt n’étant qu’une petite mise en bouche. Une fois ceci passé, vous serez éjecté quelques heures plus tôt aux portes de Dubaï – un autre niveau présent dans la demo Steam au passage. Ce premier chapitre fait clairement office de tutoriel et on se rend vite compte que Spec Ops : The Line n’est pas du tout un TPS innovant en matière de gameplay.

Tout d’abord, on peut s’accorder à dire que Spec Ops : The Line possède une prise en main correcte même sur PC. On pestera par moment avec le système de couverture un peu capricieux de temps à autre mais sinon ça marche pas mal. Mais la grosse déception n’est pas là. Elle réside dans sa tactique peu, voire quasi inexistante. Effectivement, qui dit trio de soldats d’élites peut tout de suite faire penser à un système tel Rainbow Six : Advanced Warfighter ou encore Vegas. Ici, on ne se cantonne qu’au minimum syndical, l’I.A. prendra en compte le reste – et parfois pas toujours pour le meilleur des cas. Si vous vous attendiez à détenir un système d’ordres, la possibilité de placer vos unités à des points stratégiques pour prendre l’ennemi en tenaille, vous vous trompez. C’est même plutôt vos hommes qui vous dirons quoi faire, ce qui est tout de même paradoxal quand on est le plus gradé. Les seuls ordres que vous pourrez donner à vos coéquipiers sont l’envoi d’une flashbang pour étourdir l’ennemi ou alors de cibler une unité en priorité. C’est tout. Le reste du temps, Adams et Lugo vous suivront, iront se mettre à couvert d’eux-mêmes lors de gunfights et parfois même daigneront envoyer une grenade histoire de faire le ménage dans les rangs de l’adversaire.

Les gunfights justement parlons-en puisque qu’ils constituent 90% de Spec Ops : The Line. Si le titre essaie d’apporter un peu d’innovation en proposant des phases d’infiltrations très brèves à certains moments, l’action bourrine reste le cœur de ce TPS. Un tantinet long à démarrer et sans réel challenge au début face aux insurgés locaux, ils deviennent un peu plus intéressant en avançant dans l’aventure face aux US Marines. Cependant, et même dans les niveaux de difficultés les plus raisonnables, certains passages se révèlent assez ardus et demanderont de répéter l’action plusieurs fois tel un Hard&Retry afin de passer la séquence sans erreur. Il en est de même avec certaines scènes scriptées, notamment un passage où il faut fuir l’attaque d’un hélicoptère, la moindre demi-seconde de retard vous étant fatale. Heureusement que les checkpoints sont relativement bien placés, ce qui diminue la frustration. Un autre point important de ces gunfights réside dans la gestion des munitions. Ces dernières fondent comme neige au soleil et n’est pas rare de se retrouver à court avec encore un paquet d’ennemis dans les environs.

Si on peut trouver des caisses de munitions disséminées un peu partout à travers les maps, il est également possible de ramasser les armes de vos défunts adversaires, ce qui s’avère fort utile. En tout, une petite dizaine d’armes pourront être utilisées, mais vous ne pourrez en transporter que deux sur vous. Il faudra donc abandonner une arme pour une autre. En plus de vos armes à feu, vous pourrez dénicher des grenades via d’autres styles de caisses. Il existe trois styles de grenades à, si possible, utiliser à bonne escient : la grenade à fragmentation, la flashbang et une grenade collante capable de s’agripper à n’importe quelle paroi. L’autre différence de cette grenade est qu’elle possède un minuteur et n’explose qu’après trois secondes.

Une réalisation bancale
Spec Ops : The Line (PC)

Tournant sur l’Unreal Engine, le moteur commence clairement à montrer ses faiblesses. Sans être laid, Spec Ops : The Line affiche des textures moyennes et un aliasing parfois désagréable et ce même avec toutes les options poussées à fond. De légers freezes sont également à déplorer à certains moments, notamment lors des passages de checkpoints ou alors au lancement d’une séquence cinématique. Cela mis de côté, Spec Ops offre par moment un travail artistique saisissant, particulièrement quand on surplombe Dubaï dévasté depuis les derniers étages d’un building. Le character design est tout aussi intéressant en offrant des personnages principaux charismatiques et finement détaillés jusque dans les expressions faciales par rapport à votre niveau de santé. Dommage que les ennemis et autres personnages « figurants » ne possèdent pas toujours ce même soin, mais là je chipote. Les effets d’explosions, quant à eux, sont tout bonnement ridicules.

La version française, elle aussi, n’est pas l’une des meilleures que l’on ait pu recevoir. Si le doublage de Martin Walker est convaincant, on ne peut pas en dire autant de celle d’Adams par exemple. Si vous n’êtes pas anglophobe, je vous conseille vivement cette version à la VF. Version anglaise dans laquelle Nolan North (doubleur anglophone de Drake) double le Capitaine Martin Walker avec brio. Heureusement, les thèmes musicaux sauvent la mise. Spec Ops parvient à marier habilement des sonorités rock des années 70 à certains moments et de la musique classique à d’autres, le Requiem de Verdi lorsque vous tentez d’échapper l’attaque d’un hélicoptère restant le plus épique. Le reste du temps, il s’agira de gros riffs de guitares mêlés à une atmosphère partiellement orientale lors des combats.

Voyage au bout de l’enfer
Spec Ops : The Line (PC)

Si Spec Ops : The Line ne brille pas par son gameplay repompé à droite à gauche et sa réalisation globale, le titre a tout de même le mérite de proposer un scénario intéressant sur les horreurs de la guerre et le poids des responsabilités. Plus on avance dans l’histoire et plus on se demande quel est le véritable rôle de Walker et son équipe, si leurs choix ont été judicieux. Le point noir au tableau provient des choix dits « moraux ». Yager en faisait tout un patraque – comme les scripts liés au sable, d’ailleurs – mais ils ne servent absolument à rien. On ne sera confronté à ces choix seulement deux ou trois fois dans le jeu mais ils n’influent en rien sur le cours de histoire, ni même au moment du grand final, ce qui s’avère frustrant. Néanmoins, quatre fins attendent le joueur, toutes emplies d’une certaine psychologie dérangeante mais efficace.

Il vous faudra entre six et huit heures environ pour boucler le soft, ce qui est la moyenne des jeux actuels. La rejouabilité du titre est très mince car, avec la sélection de chapitre intégrée, on peut aisément charger le dernier chapitre encore et encore afin de débloquer toutes les fins. Cependant, divers objets sont cachés un peu partout dans les niveaux et sont à collecter. Ils n’apporteront rien si ce n’est un peu plus d’informations sur les événements. S’ajoute à ça un multi sympathique mais tout ce qu’il y a de plus conventionnel. Pas de coop de la trame solo au programme, ce qui est fort dommage.

Conclusion : 6,5/10

En temps que reboot d’une série en plein déclin, Spec Ops : The Line arrive à s’imposer en TPS sympathique mais qui ne révolutionne en rien le genre. Offrant un gameplay basique et une réalisation bancale, le titre en vaut la chandelle surtout pour son ambiance et son scénario bien ficelé. Il est regrettable, cependant, que les choix moraux ne soient au final que de bon gros gadgets et rien de plus. Le mode multijoueurs, sympathique, permettra de dépoussiérer le soft de temps en temps, mais avec la concurrence déjà sur le marché, pas sûr que Spec Ops : The Line fasse de vieux jours. Dommage.

Spec Ops : The Line (PC), 8.3 out of 10 based on 3 ratings

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