Depuis le début de l'été, avec la ferme remontée des prix à la pompe, la promesse électorale de François Hollande de geler les prix de l'essence pendant quelques mois ne cesse de remonter à la surface de l'actualité.
La majorité des Français sait que cette promesse électorale est une fantaisie. Dans nos économies déréglementées, un Etat n'a plus le pouvoir de fixer et de bloquer les prix. Certes, les profits des multinationales pétrolières sont tellement importants qu'ils pourraient payer pendant quelques mois mais les règles du marché reprendront vite leurs droits.
L'important dans cette question du prix de l'essence est ailleurs. Avec notre périurbanisation à outrance, une partie des Français dépend tellement de sa voiture que les budgets essence explose. L'illusion d'un pétrole à bas prix s'éloigne inexorablement. Le "peak oil" est là, les exploitants doivent aller chercher des hydrocarbures de plus en plus loin et cela coûte de plus en plus cher.
Il faut donc faire le deuil du pétrole à bas prix. Il faut que les particuliers et les entreprises cherchent rapidement des issues pour limiter leur dépendance. Il faut mettre en place des stratégies de sevrage qui passeront par des solutions différentes : co-voiturage, transport en commun, flotte électrique d'entreprise, ...
Pour cela, nous n'avons pas besoin d'un prix à la pompe limité mais, bien au contraire, d'un prix à la pompe fort, de plus en plus fort, qui anticipe sur l'évolution des prix du marché. Et pour faciliter cette transition, il faut que la fiscalité sur les hydrocarbures augmente. Pas de manière brutale, mais d'une façon progressive et connue pour permettre aux acteurs économiques et institutionnelles de prendre des décisions rationnelles. L'argent de ces augmentations fiscales doit servir uniquement à financer la transition vers des usages moins consommateur d'hydrocarbures.
Il faut donc renverser le fantasme du bloçage des prix et celui de la "taxation" néfaste. Nous avons au contraire besoin d'une politique volontariste qui permette de sortir de l'impasse ruineux de notre économie basée exclusivement sur le pétrole.