Madrigal // Hazard Pay // Fifty-One
2 290 000 tlsp. // 2 200 000 tslp. // 2 290 000 tlsp.
// //
Madrigal. Après un Season Premiere de qualité mais peu surprenant, Breaking Bad passe à la vitesse supérieure avec un second épisode absolument brillant, en majeure partie centré sur Mike, ce bon vieux Mike, un personnage arrivé en cours de route mais qui s'est parfaitement intégré à la série, au point de devenir presque aussi attachant qu'un Jesse ou qu'un Hank. Tout l'objet de l'épisode est de savoir s'il va accepter, oui ou non, de rejoindre le business d'Heisenberg. On se doute fortement de la réponse, mais cela n'empêche pas de suivre avec grand intérêt ce qui va le motiver à prendre sa décision. Et là, le parallèle avec Walt est on ne peut plus intéressant : lui aussi a besoin d'argent, lui aussi est prêt à tout pour protéger sa famille -ce que l'on nous dévoile de manière furtive, avec pudeur- mais la différence, c'est que lui ne s'en sert pas comme d'une excuse pour justifier sa soif de pouvoir. Mike est un meurtrier, Mike n'est pas quelqu'un de bien, mais Mike n'est pas et ne sera jamais Walt. Mike est plutôt génial, en fait. Du coup, on adore Mike. Et on adore encore plus sa confrontation avec Hank, assez jouissive.
Après la mort de Fring, il fallait s'attendre à ce que de nouveaux joueurs entrent en scène et les scénaristes ont trouvé un excellent moyen d'en introduire. Nom de code : Madrigal. Activité : société allemande à qui la franchise de restaurants "Los Pollos Hermanos" appartient. Deux visages en faisant partie nous sont présentés : d'abord Mr Schuler, un exécutif, qui, dans l'énorme teaser, mange du poulet goulûment en testant des sauces avant de se suicider avec un défibrilateur dans les toilettes -du grand Breaking Bad- puis une certaine Lydia, dont on ne connait pas bien la position au sein de la compagnie mais qui a fourni à Fring un ingrédient crucial pour la préparation de la meth. En clair : Walt va avoir besoin d'elle et c'est Mike qui va faire la connexion. Je suis déjà fan de cette femme, assez proche de Fring d'ailleurs dans l'esprit : froide, méticuleuse et profondément mauvaise. On sent toutefois qu'il est facile de la destabiliser. Elle aussi a une famille... Walt et Jesse sont un peu plus en retrait dans cet épisode mais leur recherche commune de LA cigarette dans l'appartement du plus jeune était très fun. Quand on commence à comprendre la dernière manipulation en date de Walt, c'est le moment que Jesse choisit pour littéralement s'effrondrer. Un grand moment. Walt n'en a que faire... Walt a tout prévu. Walt est une putain d'ordure !
Hazard Pay. Je serai plus bref sur cet épisode, qui m'a néanmoins bien emballé lui aussi. En fait, je suis absolument fou amoureux de cette idée de couverture pour les activités de Walt et Jesse : une société spécialisée dans la fumigation qui recouvre les maisons d'une toile colorée. J'adore parce que, quand même, il fallait y penser et ça reste dans l'esprit de la série, mais aussi parce que c'est propice à offrir de superbes images -le réalisateur s'est donc fait plaisir- et enfin parce que c'est -je suppose en tout cas- une référence au meilleur épisode toutes saisons confondues de X-Files : Prometheus Post-Moderne (saison 5, épisode 5), écrit et réalisé par Chris Carter. Je rappelle au passage pour ceux qui l'igorent peut-être que Vince Gilligan, le créateur de Breaking Bad, a fait ses armes sur la série culte. Ceci explique cela. Au-delà de ça, les auteurs ne perdent pas de temps pour mettre en place la réorganisation de la petite entreprise de Walter White, explictant les postes et les missions de chacun. Mike est extrêmement important pour son bon fonctionnement, son speech aux employés de l'entreprise de fumigation étant d'ailleurs assez éloquent. Jesse Plemmons (Friday Night Lights, Battleship) incarne l'un d'entre eux : je suppose qu'il aura son importance par la suite. On nous montre déjà qu'il n'est pas bête du tout et pourrait être d'une grande utilité en cas de besoin. Et du besoin, il y en aura forcément ! En parallèle, Jesse quitte Andrea, ce qui est indéniablement un pas en avant vers sa rédemption. C'était la bonne décision à prendre. Il pourra toujours la retrouver le moment venu, à condition que ce moment existe un jour. Et puis sinon, ça ne va vraiment pas fort pour Skyler....
Fifty-One. ... et c'est tout l'objet de ce quatrième épisode, qui marque aussi le milieu de cette cinquième saison. Oui, déjà ! J'ai toujours été un fervent défenseur du personnage de Skyler pendant que bon nombre d'entre vous lui crachiez franchement à la gueule, la jugeant hyper "casse-couilles" et psycho-rigide. Ce qui n'était pas faux en soi, mais un peu réducteur, surtout vu sa situation. Mais ça, c'était avant. C'était à une époque où Walt pouvait encore été considéré comme un héros et qu'on l'aimait beaucoup malgré ses agissements plus que douteux. Aujourd'hui, la tendance s'est inversée. On adore le détester et on prend pitié pour Skyler, qui n'a vraiment pas mérité tout ça. On est à la limite de la violence domestique, Walt est à deux doigts de lui en mettre une. Et, à vrai dire, son attitude insinueuse est encore plus ravageuse. Le mal n'est pas -encore- physique, il est intérieur et il la ronge. Il ne s'agit plus seulement de culpabilité vis à vis de Ted. C'est toute sa vie qu'elle remet en question. A-t-elle envie de mourir ? Non. A-t-elle envie que Walt meurt ? Oui ! Et elle le dit très clairement. Elle espère que son cancer va revenir et l'emporter. En attendant, elle est seule au monde. Elle ne peut parler à personne, même pas à sa soeur qui ne comprendrait pas et qui a de toute façon la langue bien trop pendue, comme elle nous le prouve à nouveau (j'adore de plus en plus Marie au passage, elle est un excellent élément comique). Anna Gunn délivre une performance incroyable, sa meilleure en date. Je souhaite vivement qu'elle soit récompensée pour ça dans les futures cérémonies. Ce ne serait que justice. La scène de la piscine était extraordinairement brillante. La réalisation y est aussi pour beaucoup. Elle était d'ailleurs au top dès le teaser, avec Walt et Walt Jr. qui prennent du bon temps au volant de bolides. Le drame familial, le jour des 51 ans de Walt, était au coeur de ce Fifty-One, et c'est clairement ce qu'il avait de mieux à offrir, mais le trio Jesse/Lydia/Mike n'était pas en reste. J'aime de plus en plus cette femme. J'espère qu'elle ne va pas mourir tout de suite...
// Bilan // La saison 5 de Breaking Bad est peut-être courte mais elle est aussi intense, très intense. Deux de ces trois épisodes étaient vraiment exceptionnels, et l'autre était très bon. Autant dire qu'à mi-chemin, le bilan est plus que positif ! Il est inespéré.
J'ai lu que, l'année prochaine, ce sera encore la saison 5. Elle est juste diffusée sur deux ans. D'ailleurs il me semble même qu'ils tournent tout d'un coup.