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Le rang de la France

Publié le 13 août 2012 par Alteroueb

Les Jeux sont finis. Ce grand miroir aux alouettes où tout le monde est grand, beau, gentil et sympa, est retourné se cacher dans son carton pour renaître dans 1300 jours au Brésil. Mais on n’a pas attendu l’extinction de la flamme pour faire le bilan de la quinzaine en terme de trophées : pas une heure n’a passé sans qu’on nous rappelle le fameux classement des médailles.

Ce n’est pas nouveau, notre monde se trouve entièrement centré sur le seul principe de compétition généralisée. Absolument tout est évalué, observé, mesuré, comparé, optimisé, classé. Rien n’y échappe, même des choses simples et insignifiantes ont droit à leur hiérarchie… On arrive à produire des choses assez incroyables : même les blogueurs ont leur classement, et à mon boulot, on en arrive à faire des évaluations et des stats de statistiques… C’en est même devenu une science tout à fait officielle : la taxinomie ou taxonomie.

Felix Sanchez, médaille d'or du 400m haies, terrassé par l'émotion. Belle image...
Je ne suis pas loin de considérer l’activité humaine et le vivant comme une immense compétition où seuls les premiers profiteraient. Et pourtant, c’est bien ce qui se passe : Il y a certes quelques «méritants» dans le peloton de tête, mais il y a aussi une sacré bande de voyous, d’escrocs et de profiteurs que rien n’arrête. En sport, on appelle ces éléments des tricheurs. Dans la vraie vie, ce sont les argentiers de la planete.

Y échapper ? Vous n’y pensez pas, et d’autant plus sous nos régimes ultralibéraux qui ne fonctionnent qu’avec des marqueurs, des indicateurs, des indices, des graphes. Même les médailles olympiques se mesurent. A vrai dire, dans le cadre d’une compétition sportive, c’est un peu normal de chercher à déterminer l’ordre d’arrivée d’une discipline, c’est l’essence même du sport. Vitus, Altus, Fortus… Mais classer ensuite les nations par médaille, ce jeu à «quikalaplusgrosse» me semble stupide au possible. Pour les nations impérialistes, cela peut se comprendre : les Etats-Unis, et la Chine ne sortent pas indemnes de ce genre de guerre, parce que c’en est une. La suprématie mondiale passe aussi par le sport.

Mais que la France s’enorgueillisse de sa place, et disserte sur ses objectifs réalisés ne cesse pas de m’agacer. De toute manière, le constat finit toujours par être positif, dans la mesure où l’on fait dire aux chiffres ce qu’on veut. Oui, 34, c’est moins bien que les 41 attendues, mais 11 titres olympiques, c’est mieux que les 7 conquis à Pékin. Ensuite, que fait-on de ces chiffres, à quoi servent-ils à part se monter le bourrichon en paradant dans les salons ministériels ?

Franchement, c’est un peu lamentable. Mais au fond, je m’en fiche. En dehors de la grande messe économique, je ne veux retenir de ces 15 jours, que certaines images de vrai sport, d’émotion sans simulation, de dépassement de soi jusqu’à l’épuisement, de courage, de sincérité, d’amitié. Les Jeux, c’est d’abord la rencontre et le mélange fraternel de tous les peuples du monde. Lors de la cérémonie de clôture, j’y ai vu des participants heureux, mais triste de se quitter…

C’est triste de se quitter. Pensées et bises à @trublyonne.


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