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Élections provinciales 2012: le vrai visage du PLQ, de la CAQ et comment voter stratégiquement

Publié le 14 août 2012 par Ecoactualite @ecoactualite
Coalition Avenir Québec, Environnement, Intentions de vote par comté, Parti libéral du Québec, Vote stratégique. Nous sommes en période électorale depuis 12 jours et les enjeux sont beaucoup trop importants pour ne pas en parler. Effectivement, voulons-nous, comme peuple, accepter d'augmenter de 75 % les frais de scolarité1; des frais que plus de 7 000 étudiants ne pourront plus se permettre de payer?2 Voulons-nous concéder un prêt de 58 millions de dollars3 à une société privée pour l'exploitation de l'amiante, un matériel cancérigène qui tue plus de 100 000 personnes dans le monde chaque année?4 Voulons-nous investir entre 16 et 23 milliards de dollars dans un Plan Nord qui pourrait représenter un déficit de 8,45 milliards de dollars pour les Québécois d'ici 25 ans?5
Ce ne sont que quelques exemples, mais c'est bel et bien dans cette direction que nous allons avec le gouvernement libéral de Jean Charest. Si vous êtes doté le moindrement de bon sens, vous vous devez de réaliser que ce serait catastrophique. 
Intentions de vote actuelles
Deux sites web simulent les intentions de vote à travers les comtés en prenant en considération tous les sondages publiés (Si la tendance se maintient et ThreeHundredEight). Si des élections avaient lieu aujourd'hui, voici de quoi aurait l'air la répartition des sièges à l'Assemblée Nationale:
  • Coalition Avenir Québec (CAQ): 22,7 - 24,4 % // 16 - 18 sièges
  • Option Nationale (ON): 1 - 1,4 % // 0 - 1 siège
  • Parti Libéral du Québec (PLQ): 30,9 -  32,7 % // 46 - 47 sièges
  • Parti Québécois (PQ): 32,8 - 34,5 % // 58 - 62 sièges
  • Parti Vert du Québec (PVQ): 2 - 2,6 % // 0 siège
  • Québec Solidaire (QS): 5,8 - 6,5 % // 1-2 sièges

Force est de constater que les intentions de vote sont très serrées entre les partis et que votre vote fera une différence
En 9 ans, les libéraux ont fait du dégât Le site Libéraux.net explique de façon très détaillée plus de 90 scandales crées de toutes pièces par les libéraux. La recherche effectuée par Geneviève L'obstineuse est impressionnante. Je me permets de vous partager certaines de ces aberrations pour vous rafraîchir la mémoire:
(cliquez sur les sujets pour dévoiler leur contenu)
Le vol du siècle : Anticosti et Gaspésie
Avant de céder au secteur privé l'ensemble des permis d'exploration gazière et pétrolière qu'elle possédait, Hydro-Québec prévoyait investir plus de 330 millions $ entre 2002 et 2010 afin d'évaluer le potentiel en énergies fossiles du sous-sol québécois et du golfe du Saint-Laurent. Les libéraux ont toutefois mis fin aux activités de la division Pétrole et gaz de la Société d'État, un choix qui revient à avoir bradé les ressources en hydrocarbures du Québec.
Hydro-Québec a cédé les droits de l'Ile d’Anticosti et de la Gaspesie à Pétrolia et Junex, sous prétexte qu'il ignorait le potentiel pétrolier de 40 milliards de barils (100$ le baril = 4000 milliards $). Coincidence? Plusieurs des membres du CA de Pétrolia et Junex sont d'ex-employés d'HQ qui ont fait la prospection, dont Érick Adam. L’ancien PDG d’HQ, André Caillé (52), siège au CA de Junex depuis 2008. Jean-Yves Lavoie, cofondateur de Junex, a travaillé à la SOQUIP de 1974 à 1980 à titre d’ingénieur pétrolier. Un autre membre du CA, Jacques Aubert, a été membre de la haute direction puis président de la SOQUIP à la fin des années 1990. Le chef des opérations de Junex, Peter Dorrins, a occupé le poste de chef de la division Pétrole et gaz d’HQ de 2003 à 2006. D'ailleurs, le porte-parole du groupe Maitres chez nous - 21e siècle, Daniel Breton, a déposé une plainte à la SQ contre le gouvernement Charest, qu'il accuse d'avoir perpétré le «vol du siècle».  
En ce qui concerne Junex, elle contrôle cinq permis sur l'île d'Anticosti. Ceux-ci ont été délivrés en octobre 2007, selon ce qu'indiquent les documents officiels du ministère des Ressources naturelles et de la Faune. L'entreprise doit pour le moment débourser 9440,30 $ par année pour payer ses permis d'exploration, à raison de 10 ¢ l'hectare. Junex réalisera des relevés sismiques sur l'île d'Anticosti sur une distance de 250 km de façon à déterminer où devraient être forés des puits d'exploration dès 2013. Junex a d'ailleurs demandé un permis au ministère des Ressources naturelles afin de déboiser 3 mètres sur 150 kilomètres afin de réaliser les relevés sismiques. Ceci représente 450 000 mètres carrés qui seront déboisés à l'été 2012. Pour effectuer les levées sismiques, des trous seront forés aux 60 mètres à une profondeur de 8 mètres.  
Certains économistes prétendent que l'exploitation ne se réalisera pas sous prétexte que, si c'était réellement faisable, les titres (actions) de Pétrolia et Junex grimperaient en flèche. Un rapport publié par Pétrolia démontre clairement que la baisse ou la stagnation de la valeur des titres n'est aucunement liée à la faisabilité d'exploitation, mais plutôt à de la spéculation. À la question suivante:
"La performance du titre est-elle un mouvement spéculatif ou reflet du potentiel de la Société?"
Le président de Pétrolia, André Proulx, a répondu:
"Quant à moi, si ce nétait de l'incertitude qui règne au Québec relativement aux activités pétrolières et gazières et à la réputation qu'a le Québec sur les marchés, l'action de Pétrolia aurait sans doute poursuivi sa montée. À tout le moins, elle naurait pas entrepris la descente à laquelle nous assistons depuis quelques mois. Comme je l'ai dit plus tôt, l'incertitude politique était un des facteurs expliquant la baisse du cours de notre action. Le fait est que le marché interprète les actions gouvernementales de la dernière année comme l'imposition d'un moratoire sur les activités pétrolières et gazières. D'autres ont le sentiment que le Québec est tout simplement opposé à l'exploitation de ses ressources."
Des citoyens québécois ont notamment lancé une pétition damandant un moratoire  immédiat afin d'éviter des dommages environnementaux irréversibles (lien de la pétition en référence ci-dessous).

Exploration et exploitation des gaz de schiste
Le gouvernement québécois a vendu à rabais des permis d'exploration du sous-sol à des sociétés gazières en grande partie étrangères au Québec sans que la population soit informée. La très vaste majorité de ces permis ont été cédés moyennant un coût annuel de 10¢ l'hectare (ha). À compter de l'année fiscale 2014-2015, les frais des permis d'exploration passeront de 0,10 $ à 0,50 $ par ha, ou 50 $ par kilomètre carré, pour les cinq premières années d'exploration, et de 0,50 $ à 1,50 $ par ha pour les cinq années suivantes. 
Le territoire touché par les permis d'exploration dans les basses terres équivaut à 3 781 564 ha pour un total de 9 062 873 ha au total pour le Québec. Vingt-six compagnies gazières se partagent le territoire québécois, dont six procèdaient, en 2010, à des activités de forage. En 2010, plus de 500 permis étaient accordés dans les basses terres du Saint-Laurent, soit la région où est concentrée la majorité de la population et les meilleures terres agricoles de la province. Selon les données fournies par le ministère des Ressources naturelles et de la Faune, pour l'ensemble des permis émis, Québec aurait touché 887 123,75 $ pour l'exercice 2010-2011. Pour 2009-2010, le montant perçu pour les quelque 8 200 000 ha assujettis à un permis s'est élevé à 807 519,42 $, un chiffre similaire à celui pour 2006-2007. Donc, moins d'un million $ par année jusqu'à maintenant.
Sur les 21 mémoires présentés lors d'une des audiences publiques sur l'environnement (BAPE), un seul, hormis celui de l'APGQ, allait dans le sens des intérêts de l'industrie des gaz de schiste, tandis que la majorité réclamait un moratoire (comme en France). Devant la commission du BAPE, en plus des faibles redevances, il a aussi été question des risques pour l’environnement que pourrait poser l’exploitation à grande échelle du gaz de schiste. Gaëtan Carrier, expert invité par le ministère de la Santé et des services sociaux du Québec (MSSS), a raconté que des cas de contamination de la nappe phréatique lors de la fracturation du roc sont survenus à plusieurs reprises aux États-Unis. Le MSSS a également relevé des risques de contamination de l’air et des « risques technologiques » tels des explosions, des incendies, des fuites et des déversements. Notons par ailleurs l'utilisation de très grandes quantités d'eau potable et le traitement des eaux usées (soupe chimique) ainsi que les risques liés à la perte de revenus fonciers causée par la construction de puits à proximité des résidences. D'ailleurs, des centaines de citoyens et municipalités ont vu (et qui voient toujours) débarquer avec stupéfaction des entreprises dans leur cour arrière sans avoir aucun recours, puisque ces entreprises ont précédemment obtenu des permis du gouvernement. Exemple de contestation, plus de 20 000 propriétaires fonciers de la vallée du Saint-Laurent ont interdit à l'industrie du gaz de schiste l'accès à leurs terrains.
Au mépris de la loi sur la qualité de l'environnement, le gouvernement Charest tolère notamment des fracturations hydrauliques pratiquées dans des puits de gaz de schiste. Selon les données fournies par l'opposition, le Québec compte 18 puits fracturés alors que seulement deux puits de gaz de schiste (ceux de Gentilly et Bécancour) ont obtenu un certificat d'autorisation pour la fracturation hydraulique. De plus, des 31 puits inspectés par le ministère des Ressources naturelles, 19 laissaient échapper des «émanations de gaz naturel». Ces puits ont été forés par Talisman Energy, Gastem, Canbriam, Questerre et Canadian Forest Oil depuis 2006.
Malgré que le gouvernement Charest et les tenors de l'industrie répètent depuis des mois que le gaz de schiste représente une manne économique fabuleuse pour le Québec, le commissaire affirme que rien ne permet de conclure que l'effet de l'exploitation de cette source d'énergie fossile sera positif. Selon lui, « Les travaux relatifs aux retombées économiques et aux redevances attendues ne permettent pas de démontrer de façon satisfaisante que les bénéfices sont supérieurs aux coûts pour la société québécoise ».
Malgré un rapport du vérificateur général accablant déposé en 2011, la technologie inadaptée, les faibles redevances et les inquiétudes justifiées de la population, le gouvernement Charest continu d'aller de l'avant et trouve même "intéressant" d'investir dans cette industrie controversée. En effet, à la lumière du budget Bachand, il apparaît d'ailleurs clair que le gouvernement n'a pas fait un trait sur l'exploitation des schistes gazéifères au Québec.
Voir les références sur Libéraux.net
Le Suroît et centrale de Bécancour
En 2004, le gouvernement annonce qu'il annule le projet du Suroît ; il annonce du même coup que la centrale thermique de Bécancour sera construite. Le contrat est octroyé et comme cette nouvelle centrale se construit en plein parc industriel à risques élevés (près de la centrale nucléaire Gentilly), il n'y a pas de contestation organisée. Cinq ans plus tard, on apprend que cette centrale s'est avérée inutile et qu'Hydro-Québec doit malgré tout payer un montant annuel de 150 millions $ à Trans Canada Energy, même si la centrale ne fait pas d'électricité. Pire, on apprend de la bouche du président d'Hydro-Québec Distribution que la hausse des tarifs d'électricité est en partie le résultat de cette dépense dont ils avaient pourtant été avertis de l'inutilité.
De plus, le ministre Clément Gignac s'est résigné à laisser filer quelque 1,8 milliard $ au cours des prochaines années. Une somme qui s'ajoutera aux 800 millions $ déjà payés par Hydro-Québec pour dédommager la multinationale TransCanada Energy.
Stornoway - Mine de diamants
Investissement public de +/- 300 millions $ pour une route qui mènera à une mine de diamant au nord de Chibougamau. Le gouvernement assumera la majeure partie de la facture en investissant pas moins de 287,6 millions $ dans le projet, soit 8 millions de plus que ce qui était inscrit dans le document présentant les investissements en infrastructures dans le cadre du Plan Nord, un gisement dont la valeur pourrait dépasser les 5 milliards $ (aucune transformation au Québec). Selon les prévisions budgétaires, la construction de cette route de 243 kilomètres coutera 331,6 millions $, soit 1,4 million du kilomètre. 
Voir Références sur Libéraux.net
La CAQ, un nouveau parti avec des vieilles idées François Legault fut pendant longtemps un membre vedette du Parti Québécois. Ce n'est un secret pour personne. Le mystère est plutôt dans sa démission et la création de son parti politique, la CAQ.
Dans son livre Le mirage François Legault, Gilles Toupin fait le point sur ces questions:

Élections provinciales 2012: le vrai visage du PLQ, de la CAQ et comment voter stratégiquement

La CAQ:  « On verra »

« Quand il était député du Parti québécois (PQ), François Legault affirmait que « le Québec, comme province, est ingouvernable » et que, par conséquent, « le choix, il est entre le statu quo ingouvernable et une souveraineté payante ». [...] Aujourd’hui, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) affirme que le Québec doit d’abord régler ses problèmes en santé, en éducation et en économie avant de songer à peut-être faire l’indépendance. Il martèle qu’il faut s’occuper des « vraies affaires » et mettre de côté, pour au moins dix ans, le projet de souveraineté. Comme le constate le journaliste Gilles Toupin, « la transformation d’un souverainiste fougueux et pressé de faire l’indépendance du Québec en homme politique décidé à y renoncer au profit d’un soi-disant [sic] pragmatisme éclairé par le “ gros bon sens ” a quelque chose d’invraisemblable ». »
« À l’Assemblée nationale, Legault dénonce avec énergie les apparences de conflits d’intérêts dans la gestion des Fonds d’intervention économique régionale (FIER). Il reçoit alors une mise en demeure de la part de certains investisseurs qu’il met en cause et est pris de panique. Toupin cite un des collaborateurs de Legault qui affirme que ce dernier « avait peur pour son portefeuille ; pour sa fortune personnelle ».
Quand il apprend, ensuite, que Charles Sirois est un « acteur central des FIER », Legault s’écrase complètement, selon Toupin. Il décrète que critiquer le gouvernement engendre le cynisme, est une mauvaise stratégie et qu’il faut plutôt proposer des solutions constructives, comme il l’affirmait un an auparavant. En juin 2009, il annonce son retrait de la vie politique. À peine un an plus tard, il réapparaît sur la scène publique, aux côtés de Charles Sirois, avec son projet de parti politique « lucide » et vaguement autonomiste. »6
Couplez ceci avec un lobbyiste voulant faire travailler encore plus les médecins au lieu d'en former plus, une candidate qui ne connait pas son comté, un candidat qui ne semble pas comprendre la différence entre les séparatistes et les racistes et un autre qui se fait renvoyer parce qu'il ne rapporte pas assez à la caisse électorale. Bref, la CAQ est un parti qui manque de professionnalisme et de convictions. Ne pensez surtout pas obtenir du changement positif en votant pour François Legault et son équipe. 
Voter de façon stratégique Vous êtes indécis, mais voulez voter pour un meilleur Québec? Il suffit de voter contre les libéraux et la CAQ:
  1. Trouvez votre compté:  http://www.electionsquebec.qc.ca/francais/provincial/carte-electorale/trouvez-votre-circonscription-2011.php?
  2. Observez les intentions de vote dans votre comté:    https://docs.google.com/file/d/0B9hKZEGlI3lXRjN6Sy1iQ3JIQmM/view?pli=1&sle=true
  3. Si les libéraux ou la CAQ représentent une menace dans votre comté, votez stratégiquement!
  4. Si les libéraux ou la CAQ ne représentent pas une menace dans votre comté, votez avec votre coeur! (Ça devrait toujours être comme ça, mais les enjeux sont trop importants...)

Bref, les libéraux menacent la santé économique et environnementale du Québec et la présente élection sera cruciale pour notre futur. De même, la CAQ de François Legault n'est plus ni moins une pâle imitation des libéraux et se fera un plaisir d'accepter les enveloppes brunes à leur place une fois en poste. Renseignez-vous, renseignez vos proches et surtout, allez voter!
Références:
  1. https://www.assnat.qc.ca/es/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-2597/index.html
  2. http://www.ledevoir.com/societe/education/332034/droits-de-scolarite-une-etude-chiffre-l-impact-de-la-hausse
  3. http://www.lapresse.ca/dossiers/la-controverse-de-lamiante/201206/30/01-4539736-mine-jeffrey-le-quebec-va-financer-le-cancer.php
  4. http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs343/fr/index.html
  5. http://www.iris-recherche.qc.ca/wp-content/uploads/2012/04/Note-Plan-Nord-web-3.pdf
  6. http://www.ledevoir.com/culture/livres/356007/une-charge-contre-legault

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