La France, comme d’autres pays du Tiers Monde, pardon, en voie de (sous) développement, organise l’accueil de riches étrangers pour les soigner moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.
Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Dans ce joli tableau du tourisme médical, voici qu’apparaît un nouvel acteur. L’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris). C’est un de ses directeurs qui vient d’en faire l’annonce à l’AFP. Les hôpitaux parisiens, dans la logique des pays sus-cités, misent sur l’accueil payant de patients étrangers pour renflouer leurs 20M€ de déficit. Oh, bien sûr, « on » tient à rassurer les publics : il s’agit d’une activité qui ne devrait pas peser sur la qualité et les délais des soins prodigués aux Français, car elle ne devrait pas dépasser 1% des patients. Tout le monde sait, en particulier les accidentés qui font dix fois le tour du périphérique dans une ambulance du SAMU en attendant qu’une place se libère, qu’il y a 1% de places en trop dans les hôpitaux parisiens… Sans compter que de toute manière, 1% des lits dans leur globalité représenteront quel pourcentage des spécialités concernées ? Il est clair qu’un certain nombre de services seront amputés d’une part importante de leur capacité. Et puis tiens, d’ailleurs, quelqu’un peut-il m’expliquer comment 1% des patients vont générer 20M€ de MARGE (et non de CA) quand il faut 99% des autres patients pour les générer en déficit… Soit l’AP a trouvé un super filon d’actes facturés à prix d’or soit « on » se moque de nous et il faudra sérieusement plus que 1% des places pour générer ce bénéfice.
Néanmoins, dernière étape avant l’appel à Médecins Sans Frontières, l’AP-HP se lance dans le tourisme social et s’organise pour accueillir de riches étrangers . Le premier accord vient d’être signé avec Globemed, un partenaire d’Axa basé au Liban et qui gère des programmes de couverture-santé pour les salariés de grandes entreprises locales au Moyen-Orient. D’autres partenariats sont en cours de négociation, visant l’Asie et la Russie.
Ce doit être ça, avoir des ambitions « normales », non ?
----
Sur le web.