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U.S. Demo Tour

Publié le 17 août 2012 par Toulouseweb
U.S. Demo TourLe X3 a séduit les Américains
C’est une image symbolique, sans précédent : un démonstrateur technologique français photographié devant le Pentagone, à quelques pas de Washington. Il s’agit du X3 d’Eurocopter qui vient d’accomplir une tournée très remarquée aux États-Unis : une opération de relations publiques, de prestige, en même temps qu’une affirmation de savoir-faire. Le X3, en effet, n’est pas à vendre mais il préfigure certainement un appareil opérationnel qui apparaîtra sans doute dans quelques années.
Cet appareil hybride, mi-hélicoptère, mi-avion, vole à 430 km/h, ce qui est tout simplement remarquable. Et ce n’est pas une limite, il sera possible de faire encore mieux, a fait remarquer Lutz Bertling, président exécutif d’Eurocopter, qui avait fait le voyage outre-Atlantique pour donner le coup d’envoi du U.S. Demo Tour. Dès sa première présentation en vol américaine, le X3 a suscité l’enthousiasme. Et ce n’est pas l’industriel qui l’affirme mais Vertiflite, organe officiel de la puissante American Helicopter Society.
De là à imaginer des développements importants, tout à la fois techniques et commerciaux, il n’y a plus qu’un pas à franchir. D’autant qu’Eurocopter (ou plus exactement American Eurocopter) est solidement implanté outre-Atlantique, de longue date, grâce à des succès répétés, civils et militaires, soutenus par une présence très solide à Grand Prairie, au Texas. Du Super Puma canal historique au UH-72A Lakota de l’U.S. Army, le MH-65 Dolphin de l’U.S. Coast Guard, etc., et des dizaines d’utilisateurs privés ou «parapublics», Eurocopter fait partie du paysage aéronautique américain.
Développé en un temps record, le X3 tient du Meccano dans la mesure où il fait appel à des composants de Dauphin EC155 et AS365, d’éléments empruntés à l’EC175 tandis que sa propulsion est celle du NH-90 multinational, à savoir deux Rolls-Royce/Turbomeca RTM322, au demeurant surpuissants. Du coup, approcher des 500 km/h est probablement à la portée du X3.
En élargissant le débat, force est de constater que le formidable coup de pub qu’a constitué cet U.S. Demo Tour constitue aussi une démonstration de puissance d’Eurocopter, numéro 1 mondial sur le marché «ouvert» de l’hélicoptère, en même temps qu’une manière élégante d’afficher de grandes ambitions. Lesquelles sont celles du groupe EADS tout entier dont la vocation résolument mondiale est assumée sans qu’il soit pour autant question d’adopter la neutralité d’une entreprise qui risquerait de devenir en quelque sorte apatride.
En revanche, American Eurocopter a éloquemment prouvé que le patriotisme économico-politique ne constitue pas un obstacle infranchissable d’un point de vue européen. Et cela en regardant au-delà des leçons qui ont été tirées de l’échec américain d’EADS/Airbus sur le marché des ravitailleurs en vol. Les commentaires entendus à cette occasion n’étaient pas toujours judicieux et, qui plus est, cette grosse commande de KC-X a été négociée dans des circonstances particulières. En d’autres termes, EADS conserve toutes ses chances d’aller loin aux Etats-Unis, non seulement avec la gamme civile Airbus (qui sera bientôt, pour partie, davantage américanisée), les propositions à venir d’Eurocopter pour rajeunir un parc militaire vieillissant ou encore, tôt ou tard, d’A400M. Sous sa forme actuelle ou, lui aussi, dûment américanisé.
D’où l’image forte, mémorable, du X3 posé sur la pelouse impeccable du Pentagone. Un symbole de la crédibilité des Européens en même temps qu’une vision volontariste d’un monde militaro-industriel totalement mondialisé.
Pierre Sparaco-AeroMorning

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