« La France me paraît plus menacée que l’Italie parce que la France ne fait rien de ce qu’elle devrait faire », déclare Anthony de Jasay dans une interview de Nouvelles de France. Au cours d'une libre conversation sans langue de bois avec Philippe Simmonot, le philosophe et économiste passe en revue la crise de l'eurozone, l'économie américaine, la France de Hollande et la Hongrie de Viktor Orbán.
La France me paraît plus menacée que l’Italie parce que la France ne fait rien de ce qu’elle devrait faire. En Italie, un gouvernement de techniciens s’est attaqué au code du travail. En France, on ne peut même pas parler de ce sujet. On sait seulement augmenter les impôts. Si j’étais gérant d’un Fonds d’obligations à taux fixes, je me débarrasserais de mes bons du Trésor français, et j’achèterais du papier italien. Mais il faut garder Monti jusqu’aux prochaines élections législatives de mai 2013 et que le gouvernement qui en sortira ne soit pas pire. Les Italiens sont très intelligents et ne sont pas incultes en économie comme le sont les Français. Et ils ne répéteront pas l’erreur de renommer Berlusconi Premier ministre avec sa bande d’idiots et de salauds. L’Italie est un pays plus sérieux que la France : son industrie est admirable, son épargne est forte. C’est une société encore fondée sur des liens familiaux, pas comme la France des bobos. J’ai beaucoup de respect pour les entreprises moyennes italiennes. En France, il y a cette imbécillité de l’impôt à 75%. Personne ne le paiera, ni les stars de la pop, ni les champions de foot, ni les amis du pouvoir. C’est un geste anticapitaliste accompli pour faire plaisir à Benoît Hamon et à Harlem Désir. Du coup, les PME françaises n’investiront plus et essaieront de faire sortir le maximum d’argent de France. Cet impôt ne rapportera rien et aura un énorme effet négatif sur le moral des entrepreneurs.
Interview complète à lire sur le site de Nouvelles de France.
Anthony de Jasay est un penseur indépendant vivant en France. Il a reçu une formation d’économiste en Australie, puis a été research fellow à l’Université d’Oxford. Il a ensuite vécu à Paris où il travaillait dans la finance. Maintenant à la retraite, il reste actif en tant qu’expert indépendant. Parmi ses livres, traduits dans une demi-douzaine de langues, on note particulièrement The State, Justice and its Surroundings, et Social Contract, Free Ride.