Même si Sassandra a été vendue en mai, nous sommes tout de même partis en croisière cet été mais sur un voilier de location. Pour ne pas être trop dépaysé, nous avions choisi un dériveur de la même taille que Sassandra: un Delphia 37 nommé Black Jack. Même si la construction du bateau et robuste et inspire confiance l'aménagement n'est pas aussi pratique que sur le Feeling 36. De plus il y a toujours un temps d'adaptation à un nouveau bateau qui rend les premiers jours à bord un peu plus difficiles. Ne serait-ce que la stratégie de rangement dans un bateau nécessite de l'énergie et du temps pour être mise en place.
J'avais prévu un programme de navigation un peu ambitieux vers la pointe de Bretagne mais qui a été largement revu à la baisse pour cause de météo et bateau. Il est vrai que la météo ne nous a pas aidé avec des vents d'ouest assez forts (4 à 6) qui rendait toute progression vers l'ouest pour le moins pénible. J'avais aussi largement sous-estimé le fait qu'en équipage réduit la connaissance du bateau est clef. Sur un voilier de location que l'on découvre avec personne sur qui compter pour les manœuvres, il faut savoir adapter son programme. Ce que j'ai finalement fait.
Nous sommes partis le 8 juillet dans l'après-midi direction Houat. Mouillage tranquille devant Treac'h ar Goured et petite ballade à terre avec les filles.



Black-Jack est le bateau dans le cercle.



Le jeudi 12 offrait une petite ouverture avant un coup de vent annoncé et nous en avons profité pour aller nous réfugié dans la Vilaine. Cela n'a pas été une partie de plaisir car avec 20 noeuds de vent par le travers, une mer hachée et un pilote qui refusait de garder le cap plus de 30 secondes, j'étais bloqué à la barre. Arrivé dans la Vilaine, au moins la mer c'est calmée mais la pluie a commencé à tomber dru. Étant un peu néophyte de la manœuvre dans l'écluse, nous avons eu droit à une leçon de la part du préposé d'Arzal: un grand moment de solitude! Heureusement, les autres équipages nous ont aidés sans trop tenir compte des remarques acerbes prodigués par le responsable de la manœuvre.



La météo annonçait un 4-5 d'ouest mollissant en fin de journée mais mes fichiers GRIB entre 20 et 22 Nd dans le nez en sortant du fleuve. Après une descente tranquille avec un passage d'écluse sans se faire engueuler, nous avons pris le vent du large en plein en passant au niveau de la Roche Vilaine. Retourner à Piriac semblait l'option la plus facile mais nous risquions d'y rester encore 2 jours, du coup avec 1 ris et le génois roulé, j'ai tenté de faire un cap correct vers Hoedic mais rien à faire. En désespoir de cause j'ai choisi la méthode brutale et de faire cap direct avec voile et moteur: l'équipage n'a pas vraiment apprécié. Après 3 heures à taper dans la vague avec un vent réel de 20-25 Nd (30 dans les rafales) nous sommes finalement arrivé au port de l'Argol où nous sommes revenus nous amarrer à la tonne 2.


Après une dernière nuit au mouillage et une matinée sur la plage nous avons mis cap au nord vers Le Crouesty que nous avons rejoint après 2 heurs 30 de navigation vent de travers avec tout dessus. Passage au ponton carburant pour le plein de gazole (une quarantaine de litres pour presque 2 semaine à bord) et fin de la croisière.

La carte de notre croisière tracée avec ScanNav

