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Mitt Romney, candidat républicain à la présidence : un drôle de zigotto !

Publié le 19 août 2012 par Kamizole

Mitt Romney, candidat républicain à la présidence : un drôle de zigotto !

Jusqu’à présent, je me suis fort peu intéressée aux élections présidentielles qui auront lieu cette année et comme à l’accou-tumée le premier mardi de novembre. Je ne savais pas qu’il fût mormon ou plus exactement fidèle de l'Eglise de Jésus- Christ des Saints des Derniers Jours, la LDS (Latter Day Saints) ce que j’appris la nuit dernière en écoutant une émission sur France Culture. Je n’y aurais peut-être pas prêté attention si ces derniers jours je n’avais passer deux titres assez fendards concernant Mitt Romney sur la Une de Reuters dans la rubrique « insolite ». Je n’avais pas eu jusqu’ici le temps d’ouvrir les articles. Incontestablement, il devrait avoir pour surnom « The Blunderer » (La Gaffe).

Ainsi, le 11 août il s’est signalé par une bourde en présentant son colistier comme le prochain président  (Reuters 11 août 2012). Cela se passait sur le pont du cuirassé "USS Wisconsin" à Norfolk, dans le Wisconsin et il lança à son auditoire : « Saluez avec moi le prochain président des Etats-Unis d'Amérique, Paul Ryan ». Revenant quelques minutes plus tard, il déclara « m'arrive de temps en temps de commettre des erreurs. Mais je ne me suis pas trompé à propos de ce gars »… Ah ! Bon ? Et rectifia le tir en prédisant un avenir de "prochain vice-président" au représentant républicain du Wisconsin… Il suffit d’y croire mais encore faudra-t-il que les Américains fassent confiance à un mec qui ne sait pas ce qu’il dit.

Sans doute plus grave car témoignant d’un manque de jugeotte politique ce deuxième épisode Mitt Romney se trompe de restau-rant à Miami (Reuters 14 août 2012). En voyant le titre, je pensai qu’il s’était trompé d’adresse mais c’est bien pire que cela.

Cherchant à séduire l’électorat cubain car les Cubains exilés sont très nombreux en Floride, relativement proche de l’île de Fidel Castro, il a organisé une rencontre au El Palacio de los Jugos, réputé pour ses cocktails de jus de fruits et boissons exotiques ainsi que pour sa nourriture d'inspiration cubaine.

Jusque là rien d’anormal mais - et c’est que le bât blesse - il s’avère (documents judiciaires à l’appui) que Reinaldo Bermudez, le proprié-taire de l'établissement, a plaidé coupable en 1997 dans une affaire de revente de cocaïne et qu’il a été condamné à trois de prison, son statut d’ancien repris de justice lui interdisant de voter lors de l’élection présidentielle du 6 novembre 2012. « Le choix de ce restaurant par l’équipe de campagne a surpris plusieurs obser-vateurs de la vie politique ». Cela la fiche plutôt mal pour le candidat républicain.

Quant au fait qu’il soit Mormon, il est possible que ce ne soit pas vraiment non plus tout à fait du goût des électeurs américains. En effet, je lis sur un article déjà ancien de Natacha Tatu correspondante du Nouvel Observateur Mitt Romney : un mormon à la Maison-Blanche ? (11 avril 2012) que dans leur grande majorité les Américains se méfient de « cette religion secrète, avec ses temples sacrés interdits aux non-initiés, ses croyances étranges, ses baptêmes post mortem et son prosélytisme forcené ». Mais encore faudrait-il qu’ils sachent que Mitt Romney est mormon puisqu’il se garde bien d’en faire état et que la moitié des Américains l’ignoreraient.

La LDS fut fondée aux Etats-Unis il y a cent quatre-vingts ans par Joseph Smith, un adolescent de Palmyra (Etat de New York) : « un ange lui aurait indiqué l'existence de plaques d'or sur lesquelles serait gravée la parole divine. Il les traduit en anglais grâce à deux pierres magiques : c'est le "Livre de Mormon", sorte d'Evangiles qui prônent le retour à la pureté originelle de l'Eglise ». Ils ont renoncé à la polygamie il y a un peu plus d’un siècle. Joseph Smith avait 30 épouses !

Autant vous dire que je n’éprouve aucune sympathie pour cette secte dont l’article confirme l’essentiel de ce que je savais déjà à leur sujet, à savoir notamment qu’ils exercent un contrôle des plus stricts sur leurs membres : « C'est une Eglise qui s'immisce dans tous les aspects de votre vie, dans votre sexualité, vos finances, vos loisirs et qui vous empêche de dépenser par vous-même, se mêlant de tout ce qui concerne leur vie privée » résume Helen Radkey, une historienne, ex-membre de l'Eglise mormone qui en est devenue une farouche opposante et prévient « Ne vous fiez pas à leurs grands sourires, ils sont redoutables »

Pour sa part, Jennifer qui a fini par « ne plus supporter les positions sectaires de l’Eglise et s’est sentie mise au banc de la commu-nauté » affirme « Tu acceptes tout en bloc ou tu t’en vas et c’est très difficile »… C’est le mode de fonctionnement de toutes les sectes et des organisations ou régimes totalitaires qui prétendent avoir réponse à tous les problèmes de la vie.

Les valeurs qu’ils défendent sont ultraconservatrices : « chasteté jusqu'au mariage, interdiction de se marier hors de l'Eglise, refus de l'avortement (sauf en cas d'inceste ou de viol), tolérance zéro pour l'homosexualité ». Le travail des femmes n‘est pas encouragé, l‘accent étant mis sur la famille. Les familles de 10 enfants n‘étant pas rares dans les petites villes et les campagnes. « Les mères célibataires sont encouragées à confer leur bébé à l'adoption et l'adultère est sanctionné par l'excommunication ».

Outre tout cela, une raison pour laquelle je ne risque pas d’embrasser quelque jour la religion mormone : « jamais d'alcool, de tabac, de thé ou de café : strictement interdits ». Je fume, je ne crache ni sur la bière ni sur le vin et le café est mon habituel carburant. Mais il n’est point étonnant que Mitt Romney qui occupa de très hautes fonctions dans la LDS - il fut bishop (évêque) pendant 10 ans - les respectât très scrupuleusement : « il est le descendant direct, à la septième génération, d'un des apôtres fondateurs qui avait une quinzaine d'épouses, fils d'un gouverneur du Michigan qui a lui-même occupé les plus hautes fonctions dans l'Eglise ».

Je n’ai fait ici que reprendre quelques aspects qui m’ont paru essentiels de l’article très long et fourni de Natacha Tatu dont je ne saurais trop vous recommander la lecture. Notamment au sujet des rapports avec l’argent de cette église richissime. Mitt Romney - qui est extrêmement riche : il fut patron du fonds d'investissement Bain - a ainsi « fait un chèque de 4 millions de dollars juste pour les deux dernières années, et versé plusieurs dizaines de millions au total ».


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