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Sepharade – Elliet Abecassis

Par Nada @nada

Elliet Abecassis, Sépharade, Ashkenazes, judaïsme, roman, exil, inquisition, Israël,

Je vais certainement en faire sourire plus d’un(e) mais la première fois que j’ai entendu parler des sépharades et ashkenazes c’est dans le film « La vérité si je mens » mais grâce à madame Abecassis me voila devenue plus cultivée, du moins concernant le judaïsme.

Elliet Abecassis se défend d’avoir fait un roman autobiographique, toutefois selon ses dires, le personnage d’Esther est souvent inspiré par ses propres états d’âme.

Esther, issue d’une famille juive marocaine pratiquante,  est née à Strasbourg. Cette brillante trentenaire ne réussit pas à se libérer du joug familial et de ses traditions. Partagée entre son désir d’indépendance et son attachement viscéral à la famille, elle aborde la vie tantôt en française, tantôt en sépharade, sans jamais savoir où est vraiment sa place.

‘’Dès qu’elle manifestait une volonté d’indépendance, sa mère la rappelait à l’ordre, soit en l’impressionnant par des menaces, soit en la culpabilisant, soit par le chantage, en lui assurant qu’elle allait mourir.’’

Pour échapper à cette domination, elle choisit l’amour et le mariage, mais contre toute attente les portes du passé vont s’ouvrir pour l’ensevelir. Sortilèges, mauvais œil et secrets, sortiront de l’ombre la veille de ses noces.

Avant tout il faut saluer l’auteure pour son  travail d’historienne.  Elliet Abecassis  nous conte l’histoire passionnante des sépharades du XVe siècle à nos jours, l’exil d’Espagne vers le Maroc durant l’Inquisition, l’expatriation en France, au Canada et en Israël de tout un peuple persécuté. C’est pour moi la partie la plus passionnante de ce livre.

Les Sépharades de Mogador, Meknès,  Fès ou encore  Marrakech ne s’entendent pas et ne se font pas de cadeaux, pour preuve les histoires que se racontent les mogadoriens  entre eux, citées dans le roman.

‘’Qu’est-ce que des griffes sur un comptoir ? Un meknassi qui a repris sa monnaie.’’

‘’Pourquoi n’y a-t-il pas de pigeons à Meknès ? Parce qu’il n’y a pas de miettes.’’

Les personnages de ce roman sont truculents et attachants, comme la mère d’Esther, ses tantes, ou encore Charles Tolédano son fiancé, marocain exilé au canada, artiste vivant de ses spectacles one man show (tiens ça me rappelle quelqu’un …)

Quant à Esther, je la trouve assez agaçante avec ses états d’âme continuels, sa quête d’identité, ses amours… Parlons-en de ses amours, mauvaise volonté ou poisse ? Des pages entières de questionnement. En dehors de ça, sa rhétorique de l’amour ferait brûler les banquises.

‘’Ô sépharade, à la fois fort, brutal, en sa mâle assurance, et assurément tendre. Violent dans la douceur, sucré dans le salé, puissant dans sa fragilité. A la fois maître et serviteur, enseignant et disciple, qui dans l’acte d’amour excelle, car l’amour n’est rien d’autre que la générosité.  Fier d’être un homme, aimant les femmes, protecteur et dominateur, surplombant l’amoureuse de son ombre apaisante, le sépharade. ’’

Ce livre est parfait dans la forme, très bien écrit, vraiment bien documenté, une belle fresque sur l’histoire des sépharades. Le seul bémol, ce fameux secret dont on parle dès les premières pages et le mauvais œil, qui font plutôt historiettes. Très beau roman que je vous conseille de lire, surtout  pour ceux qui comme moi ne connaissent pas cette culture d’hier et d’aujourd’hui, car semble t-il les traditions se perdent …


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