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Pourquoi nous ne rembourserons jamais nos dettes publiques?

Publié le 19 août 2012 par Rcoutouly

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Dans les milieux économiques, il est de bon ton de défendre ce que l'on appelle des politiques contracycliques. Qu'est-ce que cela signifie?

Il s'agit, dans les périodes de faible activité économique ou de crise de relancer l'économie par l'investissement public puis de renflouer les dettes en période de forte croissance. "Une politique budgétaire contracyclique est une politique dans laquelle l'État s'active à relancer l'économie lorsque la croissance économique est inférieure à la croissance potentielle, et à améliorer l'état de ses finances lorsque la croissance est forte." (wikipédia).

Or, cette belle mécanique ne fonctionne pas puisque les pays "développés" ont accumulé, depuis 30 ans, des déficits abyssaux:  La France accumule 1700 milliards d'euros de dette, l'Allemagne dépasse les 2000 milliards et les Etats-Unis les 14000 milliards de dollars.

Dans la mécanique contracyclique, les périodes de "bonnes" conjonctures sont utilisées pour "engranger" des recettes fiscales ou réduire la dette. Or, depuis les années 70, ces pays n'arrivent pas à utiliser ces bonnes périodes.

Pour comprendre ce qui se passe, il faut aller voir le magnifique schéma que présente Olivier Berruyer sur son blog "les crises". En lissant par décennie le PIB par Français, il démontre que celui-ci n'a cessé de baisser, se rapprochant progressivement de 0.

Ce phénomène  illustre ce que l'économiste Kenneth Rogoff appelle "l'âge des rendements décroissants": plus on avance, plus les économies développées semblent incapables de fabriquer de la croissance.

Le même schéma pourrait exister pour la Grande-Bretagne ou les Etats-Unis.  C'est pour cela que les politiques contracycliques ne marchent pas : les périodes fastes étant trop peu nombreuses, nos Etats ont abusé de la relance par des politiques budgétaires expansionnistes qui n'ont pas atteint leur objectif.

Et pourquoi ne l'ont-elles pas atteint?

Les économistes classiques ont bien du mal à expliquer ce phénomène mais un indice doit nous servir de révélateur. C'est à partir de 74 que la baisse de croissance apparaît, c'est-à-dire au moment où une ressource vitale pour nos sociétés  commence à coûter très cher : le pétrole.

Or, depuis, progressivement toutes les ressources ont vu leur prix augmenter au fur et à mesure que la mondialisation et le développement de nombreux pays ont accru les tensions entre l'offre et la demande. Terres agricoles,  hydrocarbures, minerais, terrains à bâtir, denrées agricoles, eaux: toutes nos ressources sont devenues rares et chères. C'est principalement pour cette raison que la croissance se rapproche de 0: nous sommes en train d'atteindre les limites de notre planète: c'est la crise écologique.

C'est pourquoi les politiques contracycliques qui espèrent de nouvelles périodes de croissance sont une illusion dangereuse: nous ne rembourserons jamais nos dettes. 


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