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Copé-Fillon, les deux faces du Sarkozysme

Publié le 21 août 2012 par Hmoreigne

Copé-Fillon, les deux faces du SarkozysmeLa porte vient à peine de se refermer derrière Nicolas Sarkozy que Jean-François Copé (JFC) et François Fillon s'écharpent pour prendre la direction de l'UMP considérée comme le marchepied de la présidentielle de 2017. Différents comme la main gauche et la main droite de l'ancien président, les Rémus et Romulus de la Sarkozie offrent deux visages à une même idéologie qu'ils ont servi pendant cinq ans. Deux personnalités, mais le même fonds de commerce.

Copé c'est l'arrière cour du Sarkozysme. Le côté glauque, le côté fric et grosses ficelles en duo avec Hortefeux. Comme le décrit si bien les limiers de Mediapart dans sa série de l'été "Ils se croyaient intouchables", c'est un sentiment de totale impunité, un mélange de marchands d'armes,  d'intermédiaires douteux et de beaucoup d'argent avec un personnage central : le sulfureux Ziad Takieddine. L'homme pris en photo le maillot dans la piscine de Takkiedinne, c'est lui, JFC. Incarnation d'une droite décomplexée, arrogante,  ultra-libérale en rupture revendiquée avec le politiquement correcte, ses "amis" de l'UMP l'ont surnommé "le clone". De Sarkozy évidemment.

Fillon ce sont plutôt les cuisines. C'est Matignon et un surnom "Mister Nobody" en référence à son rôle de passe plat et son statut de "collaborateur". Fillon a pour lui ce côté rassurant du notaire de province qui vient s'encanailler à la capitale. La pseudo fibre gaullo-sociale que ses amis décrivent prête à sourire. A aucun moment il n'a tenté et réussi à corriger les multiples excès du Sarkozyme. Si Nicolas Sarkozy fût le président des riches, François Fillon en fût le Premier ministre. " Fillon a vendu quinze ans de gaullisme social pour un plat de lentilles" résume vachard Copé à son égard.

Silencieux mais calculateur, l'ex homme de la Sarthe qui a soigné son parachutage à Paris, a profité de Matignon pour tisser une toile d'araignée dans laquelle il espère attraper l'agaçante mouche de Melun. Les humiliations répétées ont renforcé son ambition. Besogneux, il a soigné dans l'ombre ses réseaux et établi son plan. Dans son scénario oedipien, le vizir sera un jour calife. Il a déjà après tué le père par son absence de combativité dans la présidentielle. Ne reste plus que le frère jumeau.

Entre l'archaïsme de Fillon et la modernité de Copé les militants de l'UMP sont pris en tenaille. La multiplication des candidatures Lemaire, NKM et peut être Bertrand contribue à donner un sentiment de confusion. "Après-moi le chaos" avait mis en garde Nicolas Sarkozy lors de la campagne présidentielle en allusion à une victoire possible de la gauche. L'effondrement promis est tout de suite limité à son propre camp. Une façon peut être pour Sarkozy de garder un fer au feu et de laisser planer le doute sur un possible retour.


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