Il n’est déjà pas banal de voyage avec 27.000 € en liquide dans une valise mais moins encore de l’y oublier… C’est pourtant la mésaventure survenue mercredi à un Sénégalais qui venant de l’aéroport de Roissy emprunta le RER pour gagner un hôtel proche de la Gare du Nord selon ce que je lis sur Le Figaro il oublie 27.000 euros dans le RER B (Flash-actu 23 août 2012). Ce bagage abandonné inquiéta des voyageurs qui le signalèrent vers 16 h. Les policiers sont intervenus en gare de Massy et l’ayant ouvert y ont trouvé des vêtements et des liasses de billets pour un montant de 26.950 euros.
Le propriétaire s’est manifesté auprès du commissariat dans la soirée, expliquant s’être endormi dans le RER. Se réveillant une station après celle où il devait descendre il était descendu précipi-tamment en oubliant sa valise. Quant à la somme qu’il transportait, elle était destinée à l’achat de pièces détachées automobiles qu’il devait revendre au Sénégal. Elle lui avait été remise en Italie d’où il venait par des amis et des associés.
Il va s’en tirer avec une amende douanière sans doute non négligeable pour avoir omis de déclarer les 27.000 € à la douane.
N’en déplaise aux commentateurs - vous me direz que c’est Le Figaro - il ne faut pas voir le mal partout et suspecter automati-quement un trafic de drogue ou autre. C’est loin d’être une première et précisément pour le négoce de pièces détachées automo-bile en Afrique. Sans doute parce que les Africains n’ont pas du tout le même rapport que les Européens avec l’argent, la législation en général et sur les changes.
D’abord, de toute évidence si un trafiquant de drogue ou quelqu’un transportant de l’argent liquide pour son compte avait perdu une telle somme il ne se serait certainement pas jeté dans la gueule du loup - un commissariat - en cherchant à récupérer son bagage. Quitte à être l’objet d’un règlement de comptes.
Ensuite, les services de douane et les policiers procèdent minutieu-sement à toutes les vérifications nécessaires sur l’activité profes-sionnelle du quidam. Celui qui serait incapable de prouver d’une manière ou d’une autre qu’il achète et vend des pièces détachées ou toute autre chose ne s’en tirerait pas avec une simple amende douanière. Il serait sans nul doute placé en garde à vue le temps qu’une enquête de police détermine s’il s’agit ou non d’un trafiquant.