Alors que le championnat de Serie A recommence ce week end, l’AC Milan est toujours un vaste chantier. Jamais un mercato n’avait été aussi désolant, voire hallucinant pour les tifosi de Milan. L’équipe a perdu tous ses champions, tous ses joueurs de renommée internationale et les a remplacé par des joueurs de bas profil. C’est probablement la première fois qu’un club non relégué change autant de joueur de son effectif. Il devient difficile de reconnaitre Milan, que ce soit le club lui-même, sa philosophie (les champions, la qualité technique et le beau jeu) ses dirigeants et surtout l’équipe.
D’une part il y a la crise économique, d’autre part, la crise d’identité. Il y a quelques mois encore, l’AC Milan était en quelque sorte un descendant de l’équipe de 1986 (le début de l’ère Berlusconi). Mais le nouveau Milan 2012 – 2013 a perdu tout contact avec sa « dynastie ». Durant 26 ans, Milan a collectionné des générations de champions et chaque départ d’un d’entre eux était comblé par l’arrivée d’un nouveau. Le noyau de l’équipe évoluait très lentement, les jeunes prenaient exemple, apprenaient et reprenaient le flambeau des plus anciens lorsqu’ils en étaient dignes et prêts. Milan était une longue dynastie glorieuse avec comme derniers protagonistes Gattuso, Inzaghi, Seedorf et Nesta qui étaient à Milan depuis une dizaine d’année. Aujourd’hui il ne reste plus qu’Ambrosini (Abbiati est un cas à part car il n’est pas toujours resté à Milan). Que cela signifie-t-il? Il y a un sérieux risque que les valeurs, les qualités et la détermination qui caractérisaient et étaient la marque de fabrique de Milan depuis 26 ans disparaissent : celle d’être une famille avant d’être une équipe.
L’AC Milan vit sa plus grande révolution de l’ère Berlusconi. Pas moins de 14 joueurs ont quitté le navire : Nesta, Thiago Silva, Zambrotta, Seedorf, Gattuso, Van Bommel, Inzaghi, Ibrahimovic, Cassano, Aquilani, Maxi Lopez, Merkel, Taiwo et Roma. La liste pourrait encore s’allonger en cas de départ de Mesbah et / ou Mexès. Jamais Milan n’avait autant changé son équipe d’une saison à l’autre, le noyau en lui-même, l’âme, l’identité de Milan s’en est allée. Question d’âge et de bilan financier? Le club devait y penser avant pour éviter autant de changements d’un coup, ce qui n’est jamais bon. La gestion de la transition a été catastrophique et Milan repart à zéro. L’esprit d’appartenance à un club se construit avec le temps et se transmet de génération à génération, avec les jeunes qui prennent exemple sur les (vieux) champions qui s’entrainent quotidiennement avec une volonté et une intensité qui va bien au delà de ce que demande l’entraineur. L’esprit familial se construit aussi avec le temps et avec le respect réciproque entre ceux qui ont écrit l’histoire du club et ceux qui sont prêt à prendre la relève. Cet été il y a eu une cassure très nette. Les joueurs actuels sont-ils da Milan? Et pas seulement pour le talent mais pour leur caractère, leur manière de se comporter, sur le terrain, en dehors, dans le vestiaire, dans la vie quotidienne à Milanello… La comparaison avec les joueurs qui ont porté le maillot de Milan par le passé est impitoyable. Inutile de citer le nom des nombreux champions qui ont porté le maillot de Milan ces 26 dernières années : le désespoir augmenterait.
Bref, les maillots glorieux autrefois portés par d’immense champions seront maintenant portés par Pazzini, Montolivo, Traoré, Acerbi, Zapata, Didac Vilà, Constant et Gabriel : de nombreux joueurs moyens voire médiocre, sans aucune expérience du plus haut niveau et provenant pour la plupart de clubs de seconde zone. Déjà loin du top européen la saison passée, Milan s’est fortement affaibli : comment espérer une saison positive? Il y a trop de changements pour pouvoir espérer reconstruire un noyau solide rapidement, une base d’équipe avec l’esprit Rossonero. Nous les tifosi, on a peur de devoir attendre longtemps pour revoir un vrai Milan. Et la crise économique n’aide pas. On espère de tout coeur être démentis mais à ce jour, il n’y a aucune certitude et uniquement des doutes sur l’avenir du club. Il reste quelques jours de mercato pour rectifier le tir, il y aura très certainement quelques opérations, qui pourraient, certes compléter et peut-être même renforcer l’équipe mais en aucun cas guérir tous les coeurs Rossoneri qui souffrent et saignent. On ne peut qu’assister impuissants au renforcement des concurrents combiné à l’immobilisme et la chute de Milan, entrainé par le déclin de ses dirigeants. On a compris dès le début qu’il n’y avait pas d’argent que les idées et la créativité pouvaient atténuer, mais plus qu’un problème économique, Milan souffre d’un sérieux problème de compétence, sans parler de la communication.
Les tifosi sont désespérés. A chaque fois qu’il y a une nouvelle info sur Milan, c’est un autre coup au moral. Où est Milan? Il est inacceptable de voir des clubs de seconde zone effectuer un meilleur mercato et dépenser beaucoup plus que Milan. Quand un club comme Milan encaisse 250M par an (top 8 européen), il est vrai qu’on ne peut pas se permettre 11 Ibrahimovic mais 2-3 champions oui. Les excuses de crise financière, de FPF et de pétrodollars ne tiennent plus quand Marseille, Tottenham et Fiorentina (trois au hasard) réalisent un meilleur mercato avec moins de moyens ou quand on voit des dirigeants milanais privés de toute idée, de toute logique et de tout bon sens en essayant d’engager un Ze Eduardo sans réfléchir. Et là, notre humiliation et notre désespoir se transforme en colère…
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Article rédigé par admin
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