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Les socialistes et le syndrome de la feuille blanche

Publié le 24 août 2012 par Hmoreigne

Les socialistes et le syndrome de la feuille blancheRentrée sous pression pour le chef de l'Etat. Le sentiment de ronronnement du côté de l'exécutif hérisse le poil des français qui attendent de leurs dirigeants a minima l'esquisse d'une feuille de route et des décisions. Selon un sondage CSA pour les Echos, 72 % des Français jugent le gouvernement "pas suffisamment actif" face à la crise économique et à la hausse du chômage. Ce manque de souffle est sanctionné par une chute de 5 points de la cote de confiance de François Hollande qui passe sous la barre symbolique des 50%.

François réveille-toi ! L'impatience des Français est manifeste alors que le Chef de l'Etat dans les pas de François Mitterrand donne l'impression d'avoir choisi de laisser du temps au temps.

Les socialistes auraient-ils le blues de la victoire, une sorte de baby blues à l'issue de la gestation réussie de la présidentielle, étourdis de se retrouver avec quasiment tous les leviers entre les mains, de l'Élysée à Matignon en passant par l'Assemblée nationale, le Sénat et les collectivités territoriales ? Sont-ils frappés d'une incapacité à prendre des décisions, à faire des choix courageux ? Ou, tout simplement, serait-ce l'angoisse de la feuille blanche, l'incapacité de coucher sur le papier une feuille de route faute de savoir par quel bout commencer tant le chantier est immense ??

Les Français n'attendent pas pourtant que l'exécutif ait réponse à tout. En votant Hollande, ils ont certes manifesté leur rejet de la brutalité et de la vulgarité du mode de gouvernance de Nicolas Sarkozy. Ce faisant, ils n'ont pas pour autant plébiscité un immobilisme dévastateur dans un monde en pleine mutation, à l'image des années Chirac. Ils attendent un souffle dans les voiles du bateau France, une vision de la place de notre pays dans le monde, un capitaine qui donne le cap mais qui associe l'équipage au choix des manœuvres pour l'atteindre.

C'est somme toute ce qui différencie l'homme politique ordinaire du grand dirigeant, celui qui et capable de partager une vision qui donne du sens aux politiques, d'élaborer un scénario pour l’avenir dans lequel chacun trouve sa place. Ce que les américains résument dans l'appellation “the vision thing” et qui réside dans la capacité pédagogique à raconter le monde tel qu’il est ou tel qu’il va et à ancrer l’action politique intérieure dans un contexte plus large.

Ne pas savoir où l'on va constitue un facteur particulièrement anxiogène. Les propos de Jean-Christophe Cambadélis, candidat déclaré au poste de Premier secrétaire du PS sont à ce titre inquiétants : "Nous sommes encore dans cette espèce d'entre-deux, entre le sucre de la victoire et l'inquiétude de gouverner".

Entre la résignation d'être au pouvoir et l'envie de conduire les affaires dans la tempête, le cœur des socialistes balancerait-il ?


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