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Et si les français n’achetaient plus de produits d’Unilever ?

Publié le 28 août 2012 par Kamizole

Et si les français n’achetaient plus de produits d’Unilever ?

Le sieur Paul Polman - il faut nommer ces « sales bêtes » et y ajouter le nom du président d’Unilever France : Bruno Witvoët, de la même engeance gloutocrate - tirerait une sacré tronche si les consommateurs français « boudaient » les - forts nombreux - produits de toutes les sociétés qu’Unilever à trusté. Une de mes petites passions - héritée de mon paternel qui s’y intéressait beaucoup - dans le domaine de l’économie étant de savoir « ce est à qui » - entendre quelles sont les multinationales qui possèdent telle ou telle entreprise et leurs marques, je consulte fort volontiers sur Wikipedia les fiches des multinationales sur ce sujet. J’avais déjà lu celle d’Uni-lever et y suis retournée pour me rafraîchir la mémoire. A cet égard, je ne suis pas la seule à constater (sur la page "discussion") que l'article est à la gloire d'Unilever... Pondu "maison" ?

Ce géant qui « sévit » sur toute la planète dans quatre grands secteurs de la distribution : boissons et glaces, alimentaire, soins de la personne et entretien de la maison, possède un nombre substantiel de marques courantes que les consommateurs trouvent dans les rayons de la grande distribution. A noter sur la liste des courses (à ne pas faire !). J’ai fait le tour de la maison, des placards, du buffet et des étagères. De la cuisine à la salle de bains en passant par le petit coin : nul produit alimentaire, d’entretien et d’hygiène qui provînt d’Unilever. J’ai sans doute la chance de n’avoir jamais aimé le thé Lipton. En revanche, j’ai toujours beaucoup apprécié les infusions « Eléphant » bien meilleures que la plupart. Dommage !

Car si Unilever est en position dominante celle-ci est également fragile : les multinationales concurrentes dans les mêmes secteurs proposant quasi les mêmes produits, sans mêmes parler des « marques de distributeurs » - la bête noire de Paul Polson ! Ils lui font perdre des parts de marché - et ceux des enseignes low-cost.

Je me fiche des marques comme de colin-tampon et ce, depuis bien avant d’avoir pris pension sur la Planète pauvre. Je trouve des produits sans marque à des prix bien inférieurs et parfois meilleurs ou de qualité parfaitement égale. J’essaie une fois. Si le produit ne me convient pas, je laisse tomber. Pas maso quand même !

Evitons d’être stupide : le sort du site de fabrication des Thés Eléphants et Lipton (ainsi que leurs infusions) est réglé depuis fort longtemps, bien avant les premières démarches en vue d’un plan social il y a environ deux ans. Dans la logique ultralibérale de toutes les multinationales qui n’ont d’autre objectif que réduire les emplois et les sites de fabrication, les transférer à l’étranger où la main d’œuvre est au moins dix fois moins coûteuse voire nettement moins.

Et si les français n’achetaient plus de produits d’Unilever ?

D’après ce que je lis sur la longue interview de Polman recueillie par Ivan Letesser pour Le Figaro Fralib : la colère du PDG d'Uni-lever contre la France  (20 août 2012) - comment ne s’est-il pas noyé dans ce tanker de lait d’beu ? - vous trouvez exactement le même type d’arguments que ceux développés par Philippe Varin pour justifier la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois et le transfert de la pro-duction en Roumanie : « Nous avons dû fermer l'usine - (de Gémenos dans les Bouches-du-rhône) car nous souffrons d'importantes surcapacités de production de thés et d'infusions en Europe ». La France, il s’en fiche pas mal puisque de toute façon Unilever est un groupe anglo-néerlandais et qu’il est Hollandais (il devrait pourtant bien s’entendre avec François Hollande !).

Quand on lui reproche « qu’un groupe rentable ferme une usine » - et vous trouverez à cet égard sur un autre article en préparation la preuve comptable (apportée par l’inspecteur du travail) que l’usine de Gémenos était loin d’être déficitaire, bien au contraire ! - il sort l’antienne favorite des chantres de l’ultralibéralisme - l’air et les paroles sont fort connues, seuls les interprètes changent au fil des saisons - « Pour qu'une société reste vivante et crée de l'emploi, elle doit toujours s'adapter à un monde qui change et pouvoir fermer des usines non compétitives (…) Dans beaucoup de grands groupes, la rentabilité en Europe est inférieure à celle enregistrée dans le reste du monde ». Ben oui, Duchhnock, ! Les Européens - et encore pas tous ! - n’acceptent pas de devenir les quasi esclaves qui vous engraissent !

Et cet aveu : « La rentabilité permet de verser des dividendes à des fonds de pension, et donc de payer les retraites, puisque les fonds investissent en Bourse »… Ais-je le droit de rire ? Effecti-vement, ces fonds furent longtemps appelés « de pension »… les retraités qui en bénéficiaient acceptèrent sans barguigner - bien au contraire du moment que leurs pensions ne diminuait pas voire augmentait - qu’on licenciât à tour de bras et massivement - licenciement dits à juste titre « boursiers » - mais à force de scier la branche sur laquelle ils étaient assis, il se sont eux-mêmes cassés la gueule de la plus belle des manières.

D’abord, la crise financière est passée par là et il suffit de consi-dérer le CAC-40 (qui a perdu quasi la moitié de sa valeur depuis le début des années 2000) ainsi que les indicateurs d’autres places financières. Ensuite, il est apparu que les retraites par capitali-sation n’étaient nullement le souverain remède annoncé pour remédier au vieillissement de la population. On se demande bien comment les mêmes causes ne produiraient pas les mêmes effets : le nombre trop faible de cotisants (aggravé qui plus est par le chômage) faisant baisser mathématiquement le niveau global de la capitalisation de ces fonds. Des experts ont calculé que pour servir la retraite des fonds de pensions à leurs cotisants au niveau annoncé, ceux-ci devraient travailler nettement plus longtemps… Certains avançant même l’âge de 80 ans !

Il ne craint nullement le ridicule en prétendant qu’il faut « sortir de l’idéologie » ! Le néolibéralisme est une idéologie. Au moins aussi dévastatrice que fut l’idéologie marxiste mise en application en URSS et dans les pays satellites. Nous nous moquions fort - et à juste titre - des énormes «conglomérats» de l’ère soviétique mais les «groupes» et autres consortiums ultralibéraux n’ont rien à leur envier.

J’ai particulièrement envie de rigoler quand il se fait le chantre du développement durable. Il faut que « la croissance d’Unilever soit compétitive et durable ». Rien à voir avec le respect de l’environne-ment ! Il voudrait que le gouvernement français coopérât avec Unilever « sur les grands enjeux sociétaux et environnementaux auxquels nous serons très bientôt tous confrontés à l'échelon planétaire. Par exemple, dans le domaine de la sécurité alimentaire, dans le cadre du G20, j'ai beaucoup travaillé avec Bruno Le Maire sur les risques de pénurie liés aux problèmes d'agriculture et je me suis engagé contre la spéculation financière sur les matières premières et plus récemment à Rio contre la déforestation illégale ».

Nous ne sommes pas obligés de croire à toutes ses fariboles et fadaises.

Paul Paulson me fait irrésistiblement penser à un réanimateur qui commencerait par quasi tuer son malade avant de le ramener à la vie. Il est donc atteint du « syndrome de Münchhausen par procura-tion » - versus économico- social - qui consiste à mettre quantité de personnes sur la paille au nom de la compétitivité et de la flexibilité, salaires et charges devant être les plus bas possible - et ce d’un bout à l’autre de la planète avant de s’inquiéter de leur sort - larme (l’arme) à l’œil de crocodile rapace. Dirigeants et actionnaires s’octroyant la part du lion.

Ensuite de quoi, l’ogre ultralibéral condescend à se pencher sur le sort des exclus (qu'il a exclus) avec le même altruisme qu’une dame patronnesse distribuant naguère quelque aumône à « ses » pauvres. Méritants, s’entend. En même temps « qu’honteux ». Prière de dire « merci » avec le plus grand respect.

Ceci dit, Unilever s’accommode fort bien de la pauvreté en Europe. Pour preuve un article récent du Monde Unilever se prépare à un "retour de la pauvreté" en Europe (27 août 2012) sur lequel je reviendrais. Unilever n’essaiera pas de remédier à la pauvreté (et puis quoi, encore !) mais de trouver une stratégie commerciale pour que les pauvres continuent- quand même - d'acheter ses produits.

Un pompier pyromane ! Comme tous ses semblables des multina-tionales. La pauvreté en France comme dans maint pays européens, de l’Ouest à l’Est, ayant pour essentielle cause les délocalisations dans les pays où la main d‘œuvre est quasi gratuite avec une protection sociale réduite à l‘extrême sinon inexistante, la recherche du profit maximum qui implique des licenciements massifs et/ou des salaires de misère.

Unilever - Paul Polan, Bruno Witvoët et désormais Jan Zijderveld, responsable (?) pour l’Europe ; parfait « triumvir/us » ! - sont dans mon collimateur. Il reste beaucoup à développer sur de nombreux sujets : la fermeture de l’usine de Gémenos, le poker menteur de la généreuse vente des terrains et du matériel, etc. avec le refus de céder la marque « Eléphant » et/ou de faire travailler les salariés en sous-traitance. On me reproche souvent - avec raison - d’écrire des articles trop longs. Encore que souventes fois je les divise en plusieurs parties.

A bientôt pour les futurs articles…

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