Le grand style noble, soutenu, précieux, raffiné, recherché si en vogue à l'UMP continue, puisque l'exemple vient de haut. Cette fois c'est Claude Lellouche qui se lâche devant les caméras de France 5 à propos de ses collègues UMP au conseil de Paris : "Moi, je siège pas à côté de Goasguen et cette bande de crevures." Nul doute que la vidéo circulera très vite sur la Toile, cela fera encore un petit buzz sans grand intérêt. Pourtant, il ne s'agit pas d'images volées, mais bien assumées devant la caméra dans le cadre d'un documentaire. Que ne faut-il pas faire pour paraître décomplexé ! Le problème, c'est que si des propos aussi violents ou grossiers pouvaient être prononcés par des hommes politiques - qui s'expriment souvent comme des charretiers en privé -, on n'en avait connaissance que par des confidences et des bruits de couloir, alors que là c'est bien en public, devant des médias officiels, comme lors du salon de l'Agriculture.
On connaissait déjà Lellouche pour ses idées très musclées, mais faute de pouvoir partir en guerre contre l'Iran ou le mollah Omar, il se rabat sur la fédération parisienne qui lui avait joué un mauvais tour du fait de la présence d'un dissident soutenu en sous-main. Cela dit, connaissant le passé de Goasguen (diplômé de barre à mine à la faculté d' Occident), de belles empoignades sont à prévoir. Comme c'est beau le sens de la famille ! Si j'écrivais ici que mes collègues enseignants sont une bande de crevures et en les citant nommément, je me retrouverais sans doute en correctionnelle et devant une commission administrative pour injure... Parce que je dois donner l'exemple, mais si je cherche sur qui prendre exemple également, je n'irais pas me référer à ces éminentes figures politiques parce qu'entre la salope de Devedjian, le pauv'con du sublime président et la bande de crevures de notre va-t-en-guerre, cela serait très mal perçu dit par une autre personne occupant une autre place.
Finalement, je regrette Raffarin.