Magazine Culture

L’institut Wojtyla ouvre ses portes en septembre à Paris

Publié le 29 août 2012 par Tchekfou @Vivien_hoch

L’Institut Wojtyla, dirigé par le philosophe Aline Lizotte, ouvre ses portes à la rentrée et propose une formation universitaire à Paris en collaboration avec la Faculté de Philosophie de l’Institut Catholique de Toulouse (ICT), dans la lignée du Bienheureux Jean-Paul II. Il dispense des diplômes reconnus canoniquement.

L’institut Wojtyla ouvre ses portes en septembre à Paris

Interview d’Aline Lizotte, fondatrice de l’IKW

L’institut Wojtyla ouvre ses portes en septembre, qu’est-il exactement ?

L’institut Wojtyla est un institut de formation continue d’anthropologie adéquate de la personne humaine : cette expression qui peut paraître érudite recouvre en réalité une notion très réaliste et concrète, elle se définit comme la « compréhension et l’interprétation de l’homme en ce qui détermine essentiellement l’humain », c’est-à- dire l’accueil de la personne humaine considérée, comme sujet d’une liberté qui agit dans tous ses conditionnements tels que nous l’enseigne les diverses approches des sciences de l’homme : philosophiques, éthiques, psychologiques et physiologiques, sociologiques et spirituelles.

Comment est-il né ?

Depuis 1992, date à laquelle nous avons créé l’AFCP (Association pour la Formation Chrétienne de la personne), nous dispensons chaque année des sessions de formation autour des thèmes suivants : Amour et sexualité ; la Personne et le dynamisme de son affectivité, l’influence des divers courants sociaux sur la vie consacrée et la vie conjugale.

Nous nous rendons compte que ces formations rencontrent un grand succès : les quatre sessions annuelles de formation que nous dispensons soit pour le grand public, soit pour la vie consacrée, sacerdotale et religieuse, attirent plus de 300 personnes chaque année.

La création de l’Institut répond à cette soif de mieux connaître l’Homme, à cette volonté de répondre à son désir profond : celui d’atteindre son plein épanouissement en répondant à sa vocation d’homme. Parallèlement, celui qui découvre l’harmonie et la paix intérieure éprouve le besoin de les communiquer, d’aider d’autres hommes et femmes. Mais pour aider, il faut se former ! Se former à l’accompagnement, c’est se former à aider la personne !

Comment expliquez-vous cette soif de connaître l’homme que vous décrivez ?

L’enseignement de la morale, et particulièrement de la morale chrétienne, a souvent été perçu de façon légaliste ou casuistique : on apprenait ce qui était bon, ce qui était mauvais, ce qui était permis, ce qui était défendu et la nécessité d’obéir à la loi. Trop souvent celui qui recevait ces normes n’était pas invité à chercher à les comprendre en profondeur et, encore moins à chercher à comprendre ce qui les gouverne. La conscience ainsi formée était très normative, mais était-elle pour autant dans la vérité éthique ?

On se rend compte, et particulièrement dans notre société actuelle, que les personnes manquent de repères : elles sont souvent partagées entre une forme de culpabilité par rapport à des codes moraux mal compris et une absence totale ou partielle d’exigences éthiques. Ce qui leur fait défaut peut prendre une ampleur insurmontable lorsqu’elles rencontrent des difficultés dans leur vie personnelle, de quelque ordre que soient ces difficultés.

Confrontées à des normes (quand elles en ont gardé un peu de souvenir), déchirées ou révoltées par une mauvaise interprétation de ces « obligations » plaquées dans leur éducation, elles rejettent ces « préceptes », sans pour autant avoir d’autre solution. C’est pourquoi elles vont où elles peuvent, en suivant leur instinct, leur intuition ou leur désir. Mais elles aboutissent souvent à une sorte de vide moral qui les désespère ! C’est une des raisons pour laquelle les personnes reviennent, ou éprouvent le besoin de revenir à des valeurs fondamentales.

On parle aujourd’hui de coach, de psy, de sagesse orientale…en quoi l’enseignement que vous proposez est-il spécifique ?

Par votre question, vous touchez du doigt la différence entre l’anthropologie adéquate de la personne humaine et ce que l’on pourrait appeler le coaching « rustine » ! Aujourd’hui, en effet, fleurissent toutes formes d’apprentissages de « sagesses » qui prônent un retour au bien-être physique, psychologique, affectif ou professionnel, à travers des séances de thérapies individuelles ou collectives, gymnastiques, respiratoires, psychanalytiques ou associées, qui font effet de « rustine » en ce sens où elles n’abordent pas l’intégralité de la personne humaine. Ne porter attention qu’à une seule ou à un seul groupe de conditions (le spirituel seul, l’affectif prédominant ou le corporel envahissant) conduit à rendre l’agir humain inefficace et met la personne dans des situations réductionnistes qui empêchent sa vraie liberté.

L’Institut Wojtyla est véritablement l’Ecole de l’apprentissage de la liberté, celle qui fait que l’homme agit avec sa raison, guidé par l’amour du bien, et comme sujet responsable.

Que recouvrent les programmes de l’Institut ?

Dans la mesure où nous sommes attachés à l’intégralité de la personne humaine, les matières sont assez nombreuses : l’éthique, la psychologie, la psychologie clinique, la philosophie politique, la neurologie, la sociologie, l’épistémologie… Et comme cet apprentissage est proposé à tout type de personne, laïc ou religieux, nous abordons également la spécificité de ces deux états, pour terminer sur l’apprentissage à proprement parler de l’accompagnement.

Quel est le « profil » de vos étudiants ?

Cet enseignement étant très complet, nos étudiants ont en général une bonne maturité leur permettant de suivre les cours, de les assimiler et de faire les travaux et stages requis et une certaine expérience de la vie. Par ailleurs, cette formation étant destinée à avoir la capacité d’accompagner des personnes, nos étudiants ont en général une certaine expérience de la vie.

Quel type d’accompagnement seront-ils en mesure de donner par la suite ?

Les accompagnements sont aussi nombreux que les profils des accompagnés ! Les étudiants laïcs sont psychiatres, psychologues, psychothérapeutes, sexologues, conseillers conjugaux, éducateurs, coachs, médecins…les étudiants religieux sont en général des prêtres qui font de l’accompagnement spirituel dans leur paroisse, ou des religieux formateurs de novices.

Vous étiez attachée à une reconnaissance universitaire de l’Institut ?

Nous avons pris le temps de mûrir cette reconnaissance, puisque nous y travaillons d’une certaine manière depuis 20 ans. Elle est indispensable pour plusieurs raisons. La première a été en partie abordée à travers votre question sur la multiplicité des accompagnements actuels. Certains sont arbitraires, autodidactes, réducteurs, et s’ils connaissent un certain enthousiasme à un moment donné, le phénomène de « mode » passant, ils retombent comme ils sont apparus, parfois dans l’oubli, parfois, et c’est plus difficile, par dénonciation des autorités étatiques ou ecclésiastiques qui les assimilent à des sectes.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Tchekfou 38994 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte