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des européens

Publié le 29 août 2012 par Hoplite

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« Dans un entretien roboratif accordé à Flash, aujourd’hui disparu, Aymeric Chauprade n’hésite pas à proclamer : « Maintenant, ce qui fait sens, c’est distinguer les États-Unis de l’Europe. L’Europe est une vieille civilisation aujourd’hui asservie par la géopolitique américaine. Les signes de notre libération sont là. Nous avons deux grandes révoltes à mener : contre les États-Unis et contre l’immigration de peuplement qui est en train de submerger nos vieux peuples (2) ». Il y oublie une troisième révolte à fomenter contre les banques et les financiers rapaces de l’hyper-classe. »

«  (...) Aymeric Chauprade ne verse pas dans le pessimisme. Pour lui, « l’affirmation islamique en terre d’islam comme à l’intérieur de l’Europe (immigration massive) pourrait néanmoins conduire de plus en plus d’Européens à considérer que l’enjeu identitaire est l’enjeu vital du XXIe siècle (p. 29) ». Il ne cache pas que « ce combat est essentiel ; pour que l’Europe ne devienne jamais la périphérie soumise d’une Asie hyperpuissance ou que les filles de France n’aient pas à craindre demain la rigueur d’une police “ du vice et de la vertu »  source

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« L’Union européenne est donc entrée, en profondeur, dans un processus qui, à l’issue de ce siècle, aura abouti au remplacement de sa population d’origine par des populations non européennes, africaines et asiatiques. L’Europe ne sera plus européenne à la fin du XXI e siècle. Mais ce que connaît notre civilisation européenne, héritière de Rome et des cathédrales du Moyen-âge, est à différencier de la situation nord-américaine, des Etats-Unis en particulier. Le dernier livre de l’universitaire américaine Samuel Huntington montre en effet que si l’Amérique tend à perdre sa dominante « blanche » et anglo-saxonne, elle reste néanmoins culturellement chrétienne; plus que cela, les guerres dans lesquelles elle est entrée contribuent, au-delà des fractures communautaristes, à refonder la nation américaine autour d’une religiosité commune. Les Etats-Unis continuent donc, à partir de plusieurs races, à fabriquer des Américains. Au contraire, il y a peu d’espoir que l’Union européenne, à partir de populations ethniquement extra-européennes, ne parvienne à fabriquer des Européens de culture. D’abord parce qu’à la différence des Etats-Unis (qui absorbe une majorité de chrétiens et parvient encore à convertir une proportion significative de ceux qui ne l’étaient pas), l’immense majorité des migrants vers l’Europe n’est pas de religion chrétienne; ensuite, parce que la volonté de « convertir » ces migrants, si ce n’est à la religion des Européens, du moins aux valeurs qui en découlent, a disparu. Non seulement la construction européenne telle qu’elle est envisagée aujourd’hui contribue à éradiquer les identités nationales, mais aucune identité européenne de substitution n’est proposée en lieu et place de celles-ci. En conséquence, l’immigré extra-européen est accueilli par un ensemble économique progressivement vidé de ses contenus identitaires et dans lequel il n’a aucune chance de s’assimiler puisqu’il n’a plus rien à assimiler. Plus les années passeront, moins les écoles européennes seront en mesure d’assimiler les petits enfants d’origine extra-européenne. Regardons à ce propos les chiffres en France et notamment celui des effectifs des enfants d’immigrés d’origine extra-européennes (âgés de moins de 15 ans) : ils constituent déjà 13 % des enfants dans les classes. En 2030, ce chiffre sera passé à 25 % mais dans les grands centres urbains (Paris, Marseille, Strasbourg...) cette proportion pourra être de 50 voire 75 %. On voit bien que l’idée même d’assimilation n’a déjà plus de sens.

Ma conclusion est donc radicale ou sombre. Ou bien l’Union européenne lance dans les prochaines années à venir une sorte de « Plan Marshall » de relance de la natalité et de réduction de l’immigration extra-européenne (politique d’immigration sélective, abolition du regroupement familial, encouragement au retour par limitation drastique des prestations sociales...) ou bien la civilisation européenne aura disparu à la sortie de ce siècle. »  source

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Voilà, l’essentiel est dit. Entre les flux migratoires européens et leurs particularités ethnico-culturelles, l’évolution propre de la démographie des peuples européens de souche, la disparition programmée des cultures autochtones avec la complicité (l’enthousiasme même) des nomenklaturas locales, l’avenir est bien sombre et la possibilité d’être de « bons européens » comme disait Nietsche ou de « mauvais bourgeois » comme disait Jünger, de plus en plus réduite.

« « Il y a deux types de communautés, déclarait Bernard-Henri Lévy au Quotidien de Paris (16 janvier 1981). Les communautés de fait, d'abord. C'est-à-dire de « race », de »terre », de « terroir », de « région », de nation, que sais-je encore, toutes ces communautés incarnées (...) dont l'horizon me parait toujours être l'enfermement, la violence et finalement la barbarie. Et puis il y a les autres. Les communautés de verbe, de loi, de papier, d'idée, d'idéal. Des communautés sans ancrage, des rassemblements sans frontières, des identités cosmopolites et toujours transgressives ». Pour nous qui, contrairement à l'Ezéchiel de drugstore, n'avons pas choisi les « communautés de papier », la France constitue l'une de ces communautés « incarnées » dans lesquelles s'enracine notre vue-du-monde et sans lesquelles les idées que nous nous efforçons de promouvoir ne serait plus que des mots vides de sens. » (Alain de Benoist, Eléments printemps 1981)

Le weltgeist s’incarne hélas dans le triste BHL : des « identités cosmopolites transgressives» et des « rassemblements sans frontières »…au moins pour les européens, sommés d’oublier qui ils sont et d’où ils viennent et de s’effacer au profit d’autres, nombreux, peu désireux de s’assimiler sinon de s’intégrer, largement hostiles aux cultures autochtones car encore enracinés dans des cultures traditionnelles/ holistes valorisant la communauté au détriment de l’individu, cette créature moderne. Ou comment la modernité occidentale et son anthropologie individualiste/nominaliste à l’origine du courant philosophique libéral et incapable de réduire le fait communautaire propres aux populations immigrées (au gap civilisationnel infranchissable au plus grand nombre) en vient à s’accommoder d’un modèle multiculturaliste qui se signale partout par sa faillite à établir les conditions de la paix civile. Et bute sur une constante anthropologique établie depuis bien longtemps :

« L'absence de communauté nationale est facteur de guerre civile, tant que les citoyens ne partagent pas les mêmes valeurs de civilisation. Une cité ne se forme pas à partir de gens pris au hasard, et elle a besoin de temps pour se coaguler. C'est pourquoi, parmi ceux qui ont accepté des étrangers pour fonder une cité avec eux, et pour les intégrer à la cité, la plupart ont connu des guerres civiles. Par exemple, les tyrans de Syracuse, en ayant naturalisé les immigrés, ont dû subir des révoltes. Citoyens et étrangers en sont venus à se combattre. » (Aristote, Politique, Livre V)

« Sans doute nous berçons-nous du rêve que l’égalité et la fraternité règneront un jour entre les hommes sans que soit compromise leur diversité. Mais si l’humanité ne se résigne pas à devenir la consommatrice stérile des seules valeurs qu’elle a su créer dans le passé, capable seulement de donner le jour à des ouvrages bâtards, à des inventions grossières et puériles, elle devra réapprendre que toute création véritable implique une certaine surdité à l’appel d’autres valeurs, pouvant aller jusqu’à leur refus sinon même à leur négation. Car on ne peut, à la fois, se fondre dans la jouissance de l’autre, s’identifier à lui, et se maintenir différent. Pleinement réussie, la communication intégrale avec l’autre condamne, à plus ou moins brève échéance, l’originalité de sa et de ma création. » (Claude Lévi-Strauss, Race et culture, 1971)

Ou comment le rêve babélien et rose des idéologues du métissage culturel mais aussi d’une finance globalisée avide de marchés et hostiles à toutes les barrières culturelles/identitaires, obstacles naturels à la propagation de sa logique marchande se fracasse, jour après jour, sur la botte souveraine et anthropologique de la réalité.

Parallèlement à l’effondrement démographique et culturel européen, force est de constater –aussi- celui du sentiment communautaire et avant tout à cause de cette anthropologie individualiste héritée des Lumières et du courant philosophique libéral ; je veux dire par là, et encore une fois, que cela ne signifie pas qu’un libéral ne puisse pas défendre des identités collectives mais qu’il le fait alors en contradiction avec les principes dont il se réclame…Les fils et filles de Constant, Hume ou Tocqueville sont des hommes et des femmes seuls (« désassociés ») livrés à eux-mêmes, certes « émancipés » mais seuls, libérés mais malheureux, dépourvus de toutes ces appartenances, enracinements, liens, filiations, de toutes ces structures d’existences organiques héritées ou construites qui assuraient la permanence d’un lien social communautaire, rendant ainsi nécessaire un interventionnisme étatique toujours plus tentaculaire à la mesure de la dissolution généralisée du lien social (le genre de chose que refusent de voir tous les Marchenoir de la terre : l’interventionnisme étatique est, aussi, directement lié à l’essor du courant philosophique libéral fondé sur cette anthropologie individualiste : plus de liberté amène plus d’Etat, ce Leviathan ! Et oui)

Si nous voulons survivre en tant qu’héritiers (ce mot honni de nos modernes) d’une culture européenne singulière et brillante (ayant sa part d’ombre comme les autres), il faudra commencer par :

-retrouver foi en nous et un sentiment identitaire et communautaire, (lire le livre de D Venner, « Européens, 30 000 ans d’histoire » par exemple), et ne pas se résigner à l’épuisement apparent du sens et du regard de notre culture et de la parenthèse nihiliste que nous vivons,

-nommer nos meilleurs ennemis (ceux que désigne Chauprade en début de post) : l’impérialisme US et son Amérique monde de G men multikulti et de rappeurs multicolores, ce cauchemar climatisé, l’immigration de peuplement, l’épuisement des architectures de sens noyées sous l’hédonisme et le matérialisme libéral ou marxiste,

-décoloniser notre imaginaire de tous ces mythes incapacitants (pseudo-culpabilité ontologique liée au fait colonial, à deux guerres mondiales, à l’extermination des juifs d’Europe, à Vichy,  etc.) propagés par une hyperclasse arrogante et cosmopolite, mieux, comme le dit Soljénitsyne de ses bourreaux de la Kolyma, les ignorer et se reconstruire à côté.


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