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Une seule langue : le break dance

Publié le 30 août 2012 par Seifenblase @Pointe_d_Actu

Pendant une semaine, dix jeunes Valentinois vont côtoyer dix jeunes Allemands et dix jeunes Anglais, enfermés dans un centre de la Drôme. Le but : partager autour du hip-hop, qu’ils pratiquent tous et apprendre à communiquer par d’autres moyens que la langue. Rencontre avec les jeunes Français à l’un de leurs entraînements.

Ils ont décidé de relever le défi. Depuis lundi, 30 jeunes de Fontbarlettes, de Biberach en Allemagne et de Clacton en Angleterre, deux villes jumelles de Valence, vivent ensemble au centre Musiflore, à Crupies pour préparer un spectacle de hip-hop. Si l’objectif est de les faire sortir des quartiers, il s’agit aussi de partager des valeurs. « On avait hâte de le faire parce que c’est un moyen d’échanger et d’apprendre d’autres choses. Et de voyager aussi ! » assurait Mohamed Zattal pendant un entraînement. Ateliers de danses, activités culturelles et de loisirs sont au programme et trois Valentinois réaliseront interviews et reportages photographiques.

« Rien à prouver »

Seul bémol à l’enthousiasme des jeunes danseurs : la langue. Alors pour y faire face, ils ont suivi des cours d’anglais spécifique avec une assistante à la Maison pour Tous (MPT) de Fontbarlettes, porteuse du projet. « Ça leur a permis d’apprendre du vocabulaire technique en anglais » explique Abdel-Hakim Zelfa, leur intervenant hip-hop. Des échanges avaient déjà eu lieu il y a quelques années mais avaient été arrêtés en 2007 alors malgré ses craintes « que les jeunes n’ont même pas, des fois ! » ce projet lui tient particulièrement à cœur. « On ne doit rien prouver, c’est juste un échange, une rencontre et c’est ça, le hip-hop. » Le 6 juin dernier, les quatre intervenants anglais et allemands étaient venus apprécier le niveau de danse des jeunes danseurs valentinois. Emportés par la musique, ils s’étaient même prêté au jeu du battle avec les Valentinois…

Sous toutes les coutures

Une seule langue : le break dance

Du 27 août au 2 septembre 2012, la MPT organise un échange européen de jeunes :le groupe Funky kids du centre social JugendAktiv et l’école de danse The Company Performing Arts, rencontreront des danseurs de Valence, impliqués dans un atelier Hip Hop avec la MPT. Une semaine pour un échange de pratique artistique autour de la danse et de la culture Hip Hop en général. En pull blanc, Mohamed Zattal, en démonstration devant l’intervenant anglais, en tee-shirt bleu, contre le mur.

Afin de pouvoir réaliser ce projet, une subvention a été obtenue auprès du Programme Européen Jeunesse en Action. Le chargé de mission des affaires européennes de la Mairie de Valence, Romain Galati, qui anime le comité de jumelage (page Facebook) de la Ville, a apporté une aide technique et financière pour la mise en place du projet. Un appel a également été lancé à l’association des « Petits débrouillards » pour accompagner les trois jeunes reporters. Pendant le séjour, les jeunes recevront des intervenants tels que Lionel Fredoc pour une conférence sur la culture Hip-hop et un atelier de danse Hip Hop, ainsi que l’association Romans International pour une intervention sur les échanges interculturels.

« On est dans un quartier sensible, c’est plus le foot ici »

À 24 ans, il est le plus âgé de la troupe. Originaire de Fontbarlettes, Mohamed Zattal danse le hip-hop depuis deux ans au sein de la troupe qu’ils ont créée, lui et ses camarades : Forstep. Il n’a commencé qu’il y a deux ans et pourtant ce n’était pas l’envie qui manquait. « Au départ on est enfant, on regarde les gens danser, dans des clips ou les films, et on a envie d’en faire. J’aimais bien la danse depuis petit mais j’avais jamais osé en faire, on est dans un quartier sensible, c’est plus le foot ici. » Mais petit à petit, les choses changent et quand Abdel-Hakim Zelfa, un de ses amis, lui parle de l’idée de la MPT de monter un atelier, il accroche. « Quand un organisme de proximité nous propose de faire du hip-hop pour cinq euros l’année, on ne peut pas dire non, d’habitude les licences ne sont pas données. » Danseur encore peu expérimenté, ce qui l’inquiète dans cette semaine, ce n’est pourtant pas tant l’éventuelle pression que la barrière de la langue. « J ’appréhende beaucoup la langue, l’anglais et l’allemand, c’est trop dur pour moi, je n’ai même pas les bases. Je vais avoir besoin de traducteur donc autant commencer à apprendre. Mais je sais que mes collègues m’aideront. »Des collègues comme Achraf Lassal, de six ans son cadet mais pour qui cette semaine est l’occasion de pouvoir « passer de vrais messages, ce qu’on ressent, en dansant. Si on a plus de facilité, on peut aussi avoir des discussion, voire des débats !»  En plus des cours d’anglais, Mohamed Zattal s’est donc entraîné jusqu’au dernier moment. Avec un but en tête : « Que les Allemands et les Anglais nous montrent comment ils s’entraînent et voient le monde de la danse hip-hop. Et si on peut leur apprendre la langue et la culture françaises… »


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