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Des roses et des épines

Publié le 26 mars 2008 par Véronique Bessard

Je n’ai rien appris à l’école, quand je dis rien ce n’est pas vrai. J’ai appris à lire et vaguement à écrire, mais c’est tout, sur le plan académique. Par contre, j’y ai appris beaucoup de choses sur la nature humaine. Tout ce qu’il y avait à savoir en fait. Enfant je parlais peu mais j’observais beaucoup, je n’ai pas trop changé d’ailleurs. Un jour, un type peu recommandable (sur le plan humain) a dit de moi : « de toute façon cette fille elle n’a pas été à l’école… » Oh mais si !  J’y ai été et j’y ai rencontré beaucoup de personnes comme lui… mais à quoi bon argumenter, c’est de l’énergie gaspillée. On ne peut rien faire contre les préjugés. Ce sont des pièges dans lesquels nous tombons facilement, trop facilement… (cliquez sur le lien ci-dessous pour lire la suite)

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Grasse me manque même si j’ai du y faire face à de nombreux préjugés, les miens et ceux des autres. Parfois depuis une  fenêtre de la grande maison on regardait le coucher de soleil et on se disait, « Tu as remarqué comme les gens aiment faire des histoires ici ?  Et puis le ciel a toujours des couleurs bizarres… quelle ville étrange». Ma colocataire était une poétesse, un être extraordinairement doué, une musicienne capable de jouer une mélodie en l’entendant une seule fois et ce malgré le fait qu’elle ignorait tout du solfège. C’était la même chose avec les odeurs, elle semblait les comprendre beaucoup plus facilement que le reste d’entre nous. Pourtant ses tests olfactifs étaient souvent médiocres.
Je me souviens du moment où nous avons commencé à travailler sur les accords, c’est là qu’elle nous a laissé loin derrière.  Pendant que je peinais sur un accord jasmin et que J. en était à son cinquantième accords muguet, elle travaillait, depuis peu,  sur un accord rose. Un après-midi de mai, je m’en souviens bien, nous étions seuls au laboratoire. Il faisait chaud et je rêvassais pendant que J. pesait un énième muguet, soudain I. s’est approchée avec une mouillette : « sens ça… » dit-elle avec un air de triomphe - Oh … fût ma seule réponse…Nous n’avions le droit de n’utiliser que six matières premières pour créer nos accords, mais elle, elle n’en faisait jamais qu’à sa tête et son accord rose qui sentait comme une fleur fraîche toute mouillée de rosée, contenait plus de quinze matières premières ! - Plus tard elle fit sentir cet accord à un parfumeur expérimenté sans rien lui dire et ce dernier le confondit avec une rose naturelle, de mauvaise qualité avait-il, tout de même,  précisé… parfumeur médiocre ou excellent accord ? - J et moi étions un peu dégoûtés pour tout vous dire, presque humiliés par cette rose incroyable, obtenue en moins de dix essais. Oui, nous étions, avouons-le, jaloux. Après bien des déboires, nous sommes parvenus à réaliser des accords tout à fait honorables mais jamais à la hauteur de cette rose.


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