Magazine Côté Femmes

Dimanche on vote. Vous reprendrez bien un peu de grenouilles?

Par Lilicastille

Force est de constater que depuis quelques années un épais nuage noir n’a cessé de grossir lentement mais sûrement au-dessus de notre tête, dans le ciel de notre beau pays : stigmatisation des étrangers, désignation de bouc-émissaires, diabolisation de l’islam, repli identitaire, violence du verbe et du symbole, lois liberticides, entraves à la création artistique, autoritarisme larvé, populisme putassier, masturbation nationaliste, remise en cause des acquis républicains, zèle de l’administration en rapport avec les Français d’origine étrangère, xénophobie et homophobie affichées des politiques, forces de l’ordre dans les écoles, interdictions d’ordre personnel, intimidation de la liberté d’expression dans les médias sociaux, flicage généralisé, stigmatisation de la différence dès les plus petites classes, espionnage et intimidation de la presse, remise en cause du rôle des syndicats et des corps intermédiaires, exhortation de la peur et de la haine de l’autre, banalisation du FN, de ses idées et de ses représentants dans les médias, flirt de la République avec le fascisme pour ne point le nommer…

Alors, avant que le ciel ne nous tombe sur la tête et pour nous détendre un peu, je m’en vais vous conter une histoire que j’aime lire à mes enfants, une jolie parabole issue de la tradition populaire, tirée des Philo-fables de Michel Piquemal :

« Un jour, deux tyrans se rencontrèrent. Après les salutations d’usage, ils se posèrent la question qui leur brûlait les lèvres :
- Comment as-tu réussi, demanda le premier, pour obtenir le pouvoir absolu ?
- C’est très facile, répondit l’autre. J’ai utilisé la manière forte. J’ai mis tous les opposants en prison. J’ai supprimé toute presse libre et j’élimine régulièrement ceux qui cherchent à me résister. Ce n’est pas de tout repos, mais on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs. Et toi ? Éclaire ma lanterne. Tu as les pouvoirs absolus et ton peuple semble aussi tranquille que l’eau qui dort.
- C’est fort simple ! Je me suis souvenu de la parabole des grenouilles ébouillantées.
- Quel est donc ce charabia ? Des grenouilles ébouillantées ?
- Oui ! Si tu veux faire cuire des grenouilles, tu as deux solutions. Soit tu les plonges dans une casserole d’eau bouillante… mais, comme tu le dis toi-même « ce n’est pas de tout repos », car les grenouilles sautent hors de l’eau qui les brûle. Soit tu les mets dans une casserole d’eau tiède, et doucement, tu augmentes le feu jusqu’à ébullition. Avec cette méthode sans faille, les grenouilles restent calmes et dociles jusqu’à devenir tout à fait inertes et comestibles. C’est cette voie que j’ai choisie. »

Voilà. C’est fini. Mais en vrai, c’est ici que tout commence : dimanche, sortez-nous de l’eau : faites le bon choix !


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