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Je suis un doux naïf

Publié le 26 mars 2008 par Denis_castel

Je n’ai pas commenté sur ce blog la campagne et les résultats des élections municipales. D’abord parce qu’à mon sens, les enjeux de ces élections sont avant tout locaux, même si les listes et les candidats, se réclament dans la plupart des villes et villages, de telle ou telle étiquette politique. Du coup, et pour paraphraser Tony Blair, j’ai le sentiment qu’il n’y a pas des maires de droite et des maires de gauche, il n’y a que des bons et des mauvais maires. Ensuite, parce que, dans mes domaines de prédilection que sont l’économie, la finance ou la fiscalité, je ne me sens pas suffisamment compétent pour ce qui est de leur dimension locale (je ne maîtrise pas bien, voire pas du tout, les arcanes des finances municipales ou de la fiscalité locale). Enfin parce que les vrais sujets de conflit voire de polémique (l’intégrisme de Denis Baupin en matière de circulation à Paris par exemple) ne concernent finalement qu’assez peu de gens (les banlieusards qui ont la mauvaise idée de vouloir emmener leurs enfants à Paris en voiture pour visiter un monument ou assister à un spectacle).

La plupart des commentateurs ne manqueront pas d’interpréter les résultats de ce soir pour en faire un test à l’échelon national. Les dirigeants politiques qui feront le tour des plateaux de télévision, déclareront pour les uns que les résultats traduisent un vote-sanction à l’égard de la politique du gouvernement, pour les autres que les électeurs n’ont pas exprimé une opposition aux (maigres) réformes menées depuis dix mois. Et moi, devant mon écran de télévision, je me ferai encore l’effet d’un doux naïf, attendant vainement qu’un dirigeant socialiste batte sa coulpe en direct et dénonce les deux erreurs historiques du Parti Socialiste (la retraite à 60 ans pour alors que l’espérance de vie s’allongeait pour une majorité de la population, les 35 heures alors que la Chine se transformait en atelier du monde), et qu’un membre du gouvernement, au risque de se faire démissionner dès le lendemain, nous avoue que les réformes menées depuis dix mois n’en sont guère et relèvent avant tout de la mayonnaise médiatique et que les milliards d’euros du paquet fiscal auraient été mieux utilisés à baisser la taxe professionnelle. Des discours de vérité et des éthiques de responsabilité en quelque sorte.

Je suis un doux naïf

Je me rassure, nous sommes au moins deux à être ainsi au mieux dix ans en avance (mais avoir raison trop tôt, c’est avoir tort), au pire de doux naïfs sur ce sujet de l’éthique et de la gouvernance politique. Niels Arestrup fait rompre à son "Candidat" les codes du discours politique. La critique a pu être sévère, non sans raison, avec ce film (les personnages secondaires y sont inconsistants ou caricaturaux, la dénonciation des collusions entre politique, business et médias est assez convenue et les clichés – demeures de luxe, limousines etc – jalonnent le film), mais la fin, où l’on voit le personnage du candidat joué par Ivan Attal s’écarter des dogmes du débat télévisé, est plutôt encourageante.

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