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Revue de web: Bockel débarqué par certains chefs d'Etat africains?

Publié le 20 mars 2008 par Pef

On s'en souvient, Jean-Marie Bockel avait eu des mots très durs contre le "pré-carré" français, en promettant de "signer l'acte de décès de la Françafrique". Cela lui aurait-il coûté sa place?

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Jean Denard sur le blog Un autre monde n'a pas manqué de voir un symbole dans la nomination du maire de Mulhouse aux Anciens combattants:"Si le soldat Bockel est relégué aux Anciens combattants, au lendemain des funérailles nationales du dernier des poilus, Lazare Ponticelli, il ne le doit pas hasard."

L'interessé se défend sur RTL. Il ne considère en aucun cas sa nouvelle mission comme une "rétrogradation". Bockel persiste et signe: "Tout ce que j'ai dit je l'ai pensé, et je ne retire pas un mot". La radio de la rue Bayard a jeté un pavé dans la marre en révélant que Nicolas Sarkozy aurait reçu des appels de chefs d'Etats africains (Gabon, Cameroun, Congo), hostiles aux prises de position du secrétaire d'Etat à la coopération.

Un ministre, qui souhaite rester anonyme livre son analyse à l'AFP: Il “a eu le tort d’appliquer au premier degré les critiques de Sarkozy”. “Je n’exclus pas qu’il y ait eu des pressions, notamment d’Omar Bongo (président du Gabon), pour faire partir Bockel du Quai d’Orsay”, continue la même source.

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Pour le blog Une nouvelle ère s'annonce, Jean-Marie Bockel serait à Nicolas Sarkozy ce que Jean-Pierre Cot fût à François Mitterand: un alibi pour l'opinion publique. L'auteur analyse: "secrétaire d’Etat à la coopération et au développement après la victoire de Mitterrand, il devait entamer la rupture avec la Françafrique de Foccard et Giscard. Les pressions furent trop fortes et Jean-Pierre Cot fut débarqué en 1982, Mitterrand reprenant à son compte la politique françafricaine."

Certaines réactions, gabonaises principalement, permettent d'étayer la thèse d'un changement de complaisance pour des édiles africains. "Pour nous, c'est un signe intéressant", s'est félicité mercredi le porte-parole du gouvernement gabonais. Outre le fait que cette petite phrase viole une règle élémentaire en diplomatie qui veut qu'on ne commente pas la politique intérieure d'un pays tiers, on comprend que Bockel ne devait pas être très apprécié à Libreville. Citée par l'AFP, une source proche du pouvoir gabonais confirme ce que tout le monde pense: "Libreville a bien demandé un changement de tête à la Coopération."

L'attitude et les paroles du successeur de Jean-Marie Bockel seront donc très suivies. Alain Joyandet, un sarkozyste que rien ne prédestinait à ce poste, est prévenu: on l'attend au tournant. 

S'il ne fallait retenir qu'une phrase du passage de de Jean-Marie Bockel à la Coopération, ce pourrait être celle-ci, adressée à Nicolas Sarkozy: Il ne faut pas: "céder à un certain nombre de caprices (...) de certains pays qui ont (...) une rente pétrolière qu'ils ne consacrent pas aux investissements qu'ils nous demandent de financer". Il n'aura pas été entendu.

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A lire également:

- Dans Le Monde, l'analyse de Philippe Bernard 

- Les explications de David Servenay sur Rue89 

- La biographie d'Alain Joyandet, nouveau secrétaire d'Etat à la Coopération, un partenariat entre lefigaro.fr et le Who's Who


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