Une journée grise comme un mois de Septembre, au diapason des réjouissances plus ou moins annoncées.
Juillet m’a donné une liberté vagabonde : des charmes humides de la région nantaise aux rayons méditerranéens de l’Hérault non premier ministrable en passant par l’Ariège et les pierres cathares de Foix. Apothéose affective fin juillet vers Rambouillet pour célébrer une belle union couronnée par ma rupture… d’un ligament croisé antérieur. L’enthousiasme pour cette réception d’exception m’a fait louper la mienne : peu après la pièce montée j’opère un semblant d’envol vers un ballon festif et clac ! le genou droit démonté.Juillet fut virevoltant, Août marque un arrêt pour reposer puis rééduquer le membre traumatisé comme une Grèce en crise. A défaut de bouger ma carcasse, j’ai pu mélanger sans précaution les éclats et fracas du monde. Alors que les aoûtiens s’interdisaient cette déprimante actualité, ne goûtant aux médias que pour les mouvements olympiques, je compensais mes boiteries par une nage phelpsienne au cœur des événements. Eh oui ! en août on ne fait pas qu’écarter les orteils.
J’avoue ne pas avoir toujours conservé l’esprit très clair. La faute au cumul du sac de petits pois congelés sur le genou et de l’ambiance caniculaire pour le reste du corps. J’ai espéré une mise en orbite martienne de l’ensanglanteur syrien après le coup d’éclat d’Annan, mais rien à faire il parade toujours. Décevante prestation de l’ouragan Isaac qui, sans doute après avoir perdu son triple A, n’a pu catapulter les Bachar el-Assad et Anders Breivik loin de notre sphère bleutée. Alors on se garde le tout et en prime on libère l’épouse Dutroux. Le monde détourne décidément très bien l’humanisme pour le bal des salauds.
J’ai alors tenté d’alléger l’atmosphère grâce aux pérégrinations d’Assange qui croit encore être au centre des persécutions alors qu’il n’est qu’à l’ambassade équatorienne. Il faudrait lui rappeler le principe de la paille et de la poutre : avant de réclamer la transparence des systèmes, jaugez l’opacité de votre propre personne. Le chantre de la glasnost étatique se défile face à la justice suédoise : révélateur d’une bien factice crédibilité.
Nadezhda Tolokonnikova
Dommage que l’Équateur n’ait pas pu ouvrir son ambassade russe aux sympathiques Pussy Riot qui ont eu le mérite de souligner le jusqu’au Poutisme criminel du théoricien de l’exécution « jusqu’au fond des chiottes ». Face à cette arriération étatique, rêvons d’une avalanche de punkettes qui le pilonnent sans retenue jusqu’à exploser sa virilité sacrée.


