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Appelez-le Il Pazzo !

Publié le 02 septembre 2012 par Passionacmilan

Boateng - PazziniL’AC Milan commence donc cette nouvelle saison de manière paradoxale, en championnat : défaits sur leur pelouse face à la Sampdoria, les Rossoneri sont allés chercher les trois points de la victoire à l’extérieur, en venant à bout d’une équipe de Bologne réputée comme étant difficile à manoeuvrer. Auteur d’un coup du chapeau, Giampaolo Pazzini est bien évidemment l’homme de cette rencontre, celui qui fera la Une de tous les quotidiens sportifs transalpins au terme de cette seconde journée de championnat.

Le début de match se déroule à sens unique. Soucieux de se racheter après la défaite enregistrée contre la Sampdoria, les visiteurs multiplient d’entrée les occasions. La délivrance viendra au quart d’heure de jeu : un accrochage mutuel entre Cherubin et Pazzini conduit monsieur Tagliavento à siffler pénalty. Une décision éminemment discutable, mais qui, dans l’esprit, n’en demeure pas moins « juste » tant les joueurs de Massimiliano Allegri dominaient ce début de partie, occupant sans commune mesure la moitié de terrain adverse. L’ancien attaquant de l’Inter, sur qui la faute a été commise, se fait justice lui-même et inscrit par la même occasion son premier but sous les couleurs rossonere. Malgré le nouveau dispositif mis en place avec l’arbitre de surface, difficile de savoir s’il y avait réellement faute. Si l’accrochage est évident et que l’avantage doit aller à l’attaquant, notons que Pazzini tire le maillot de son vis-à-vis avant que celui-ci ne l’imite. Quoi qu’il en soit, ce qui est fait est fait ; on ne pourra pas revenir en arrière. Le but milanais, vécu comme une injustice par tout le stade, aura au moins le mérite de réveiller les joueurs bolognais, lesquels avaient jusqu’alors la tête ailleurs. Emmenés par un Diamanti placé dans un rôle d’électron libre, les locaux se montrent de plus en plus menaçants. La plus belle occasion viendra du français Taider (31′), qui profite d’un moment d’inattention de la défense pour se déjouer d’Acerbi et placer une frappe qui passe à côté des cages d’Abbiati. Premières sueurs froides pour Allegri et ses hommes. Dix minutes plus tard, Montolivo est contraint de laisser ses coéquipiers en infériorité numérique, suite à une douleur ressentie à la cuisse. Ni une ni deux, pas le temps de s’échauffer, De Jong remplace l’international italien. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la dernière recrue du Milan, arrivée en provenance de Manchester City, se souviendra longtemps de ses premières foulées sous le maillot rossonero puisque sans lien direct, son entrée coïncide avec le second fait de jeu de cette première période : dans les secondes qui suivent les premiers pas du Batave, le jeu se poursuit dans le camp des Rossoneri, et, contre toute attente, Nocerino s’en va crocheter Diamanti dans la surface de réparation. C’est tout logiquement que l’arbitre désigne pour la deuxième fois de la rencontre le point de pénalty. A l’instar de Pazzini, Diamanti ne laisse à personne le soin de lui faire justice. L’égalisation vient récompenser les efforts fournis par les hommes de Stefano Pioli qui, bien qu’approximatifs dans leurs combinaisons, en veulent beaucoup plus que leurs adversaires depuis l’ouverture du score.

Au retour des vestiaires, les deux entraîneurs ne procèdent à aucun changement. Néanmoins, on imagine aisément le discours qui a été tenu durant la pause, surtout par Massimiliano Allegri, tant les joueurs se seront contentés du minimum syndical sur le terrain. Sur le plan technique, on constate une légère amélioration mais rien de transcendant non plus. Pic de forme pas encore atteint, automatismes qui demanderont du temps pour se créer… les explications sont diverses. A l’heure de jeu, Gilardino effectue son entrée en jeu. A 30 ans tout rond, l’ancien de la maison rossonera – qui a toujours à coeur de bien faire contre son ancien club, depuis son départ – a la lourde tâche de remplacer l’illustre Di Vaio, parti à Montréal – suivi par Nesta, notamment. Quelques instants plus tard (67′), c’est au tour de Bojan de faire ses grands débuts : l’attaquant espagnol entre en lieu et place d’un El Shaarawy une nouvelle fois décevant, qui a perdu ballon sur ballon. Loin de tout jugement hâtif, on se dit qu’un prêt d’une saison dans une équipe moins huppée aurait pu faire du bien au Pharaon. Les minutes défilent et toujours rien à se mettre sous la dent. Rien… jusqu’à ce que le portier bolognais, Agliardi, ne décide de relancer bien malgré lui l’intérêt de cette partie en relâchant inexplicablement un ballon (aérien) paraissant tout à fait anodin. Devant le redoutable renard des surfaces qu’est Pazzini, forcément, ça ne pardonne pas ! Celui dont l’échange avec Cassano a fait couler tant d’encre , eu égard à la contrepartie financière que Milan dût verser à l’Inter en sus, serait-il en train d’envoyer un signal fort aux mauvaises langues ? La réponse est oui ! Décidément, cette soirée devait être la sienne, celle d’Il Pazzo ! Huit minutes après son but plein d’opportunisme, en effet, le numéro onze milanais remet ça en reprenant – au milieu de deux défenseurs centraux – d’une talonnade merveilleuse un tir à ras de terre de Nocerino. 1-3, à tout juste cinq minutes du temps réglementaire. Toutes proportions gardées, certains ne s’y trompent en affirmant qu’il y a du Inzaghi chez ce Pazzini. Le chrono peut défiler à l’envie ; ce but du break a définitivement brisé les espoirs de remontée chez les joueurs de Bologne. Dans le temps additionnel (91′), Massimiliano Allegri offre de manière symbolique une ovation au héros du match, celui qui par son sens du placement hors du commun a permis de donner un intérêt à cette rencontre bien morne, au niveau du jeu. Le tout jeune Niang a l’honneur et le privilège de le remplacer et de grapiller quelques secondes de jeu.

Notes et appréciations :

- Abbiati (5,5) : Pas grand chose à signaler, hormis un jeu au pied proche du zéro… pour ne pas changer. Est pris à contre-pied et ne peut rien faire sur le pénalty inscrit par Diamanti.

- De Sciglio : (6,5) : De loin celui qui a fait la meilleure impression, derrière. Très généreux dans l’effort, n’hésite pas à revenir presser quand il perd le ballon, à tacler, à déborder puis à centrer. Est à l’origine du troisième but puisque Nocerino reçoit le ballon suite à un mauvais dégagement d’un défenseur, lequel a mal négocié un centre du jeune arrière latéral droit. Sera certainement repositionné à gauche lorsqu’Abate reviendra.

- Bonera (5) : Pas dans la continuité de la saison dernière. La pression serait-elle trop dure à gérer ?

- Acerbi (5,5) : Son gabarit, imposant s’il en est, lui est très utile dans le domaine aérien. Éprouve davantage de difficultés dès lors qu’il s’agit de défendre face à des joueurs vifs et techniques.

- Antonini (5,5) : Comme à l’accoutumée, une performance mi-figue, mi raisin. Dépanne car la concurrence est HS : Mesbah n’a pas le niveau, tandis que D.Vilà se remet de sa pubalgie.

- Ambrosini (5) : Le capitaine n’était pas dans son meilleur joueur. A sa décharge, il revient tout juste de blessure. Son pic de forme sera atteint peu avant la trêve hivernale, soit après tous les autres.

- Montolivo (non noté) : Sort sur blessure peu avant la pause. Nouvelle tuile pour Allegri, après les blessures de Pato et Robinho.

- Nocerino (5,5) : Un Nocerino dans un jour sans est un Nocerino qui se bat tout de même comme un beau diable, raison pour laquelle il est difficile de lui en vouloir pour son croche-pied sur Diamanti qui entraîne l’égalisation de Bologne. Est par ailleurs impliqué sur le troisième but.

- Boateng (6) : Le Ghanéen gagnerait à simplifier son jeu. Veut tellement bien faire qu’il en oublie parfois ses coéquipiers. Malgré tout, il est l’un des rares à tenter sa chance de loin, à vouloir perforer les défenses adverses.

- El Shaarawy (5) : De beaux enchaînements qui laissent entrevoir un talent certain, mais on a justement l’impression qu’il se repose trop sur ses dispositions techniques. Au plus haut niveau, il faut jouer avec ses tripes, être plus concentré. A perdu un nombre de ballons non négligeable.

- Pazzini (7,5) : Match parfait ! Première titularisation et premier triplé ! Que demande le peuple ? Continue sur cette lancée, et c’est tout un stade qui chantera tes louanges.

- De Jong (6,5) : Remplace Montolivo en urgence et écope déjà d’un premier carton jaune. A l’instar de Van Bommel à son arrivée, il semble que le Batave paye sa réputation car la sanction était très sévère ! Dans le jeu, fait montre d’une présence de tous les instants, en plus de s’appliquer dans les relances. De bonne augure pour la suite.

- Bojan (non noté) : Aura tout le loisir de prouver sa valeur si El Shaarawy, que l’ancien catalan a remplacé en seconde période, continue de décevoir.

- Niang (non noté) : A l’honneur de faire ses grands débuts sous le maillot de l’AC Milan, à même pas 18 ans. Quel veinard !

- Allegri (6) : Son discours n’a pas vraiment eu l’effet escompté au retour des vestiaires (au niveau du jeu), mais a tellement de circonstances atténuantes que lui en tenir rigueur serait fort de café. Bel hommage rendu à Pazzini en lui offrant cette ovation symbolique, dont on imagine l’intensité si le match s’était disputé à San Siro.

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Article rédigé par marok'1
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