Alors que nous sommes, comme toujours, à l’orée d’un nouveau monde, de retour à Paris, triant et classant de vertigineux souvenirs, m’apprêtant à me débarrasser d’encombrantes scories, m’amusant et me décourageant (à moitié) à mesure que le temps passe et que l’horizon s’obscurcit, je tombe sans le vouloir vraiment – mais qui sait ? - sur ce billet de Kazahiko Yatabe, billet que j’avais – pour qui, pour quoi ? - soigneusement conservé (Courrier International. 2011. n°1071) :
Le mot mimei, traduit ici par « point du jour » désigne ce moment particulier de la nuit où l’on pressent confusément l’arrivée de l’aube, sans que le noir du ciel ne soit pour autant éclairci. C’est dans un tel moment que, selon le grand poète et ethnologue du folklore Shinobu Orikuchi (1887-1953), les jeunes prêtresses, dans les temps anciens, faisaient appel à leur asame, leurs « yeux du matin », pour lire le sort, faste ou néfaste, réservé au nouveau jour qui s’annonce. Qui donc aujourd’hui posséderait des yeux aussi fabuleux ?Exactement, mes ami-e-s, ce que je m’apprêtais à vouloir dire. Enfin… De manière un peu moins subtile, je dois l’avouer !