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Lazare, lève-toi, aux grands hommes la patrie est reconnaissante

Publié le 13 mars 2008 par Chroneric

Le dernier poilu Lazare Ponticelli est parti rejoindre ses anciens camarades d'infortune. Dernier témoin français de la première guerre mondiale de 1914-1918, la "grande guerre", Lazare aura été l'objet de toutes les attentions : voisins aux petits soins, journalistes, élus et gouvernement. Mais au-delà de la personne, de ce soldat de 17 ans, c'est tout un pan entier de notre histoire qui s'écroule, ais-je envie de dire. C'est l'impression que cela donne. De nombreux Français n'avaient déjà plus de témoins personnels pour relater encore la réalité et les faits d'une guerre "boucherie", c'est maintenant la Nation qui devra se débrouiller pour expliquer aux générations les tenants et les aboutissants d'un conflit meurtrier.

A l'instar de tous les combats, si vous n'avez pas connu directement ces évènements, vous ne pouvez pas vous rendre compte de leur dureté. Evidemment, les livres et les témoignages enregistrés sont là pour nous rafraîchir la mémoire mais cela semble loin pour nous : cette année, cela fera quand même 90 ans que l'armistice aura été signé. Mobilisation dans la joie car les recrues étaient contentes de partir pour une guerre de quelques jours : eux-mêmes n'avaient pas conscience qu'ils risquaient de ne pas revenir vivants. La vie dans les tranchées avec la boue, le froid, les rats, nourriture impropre à la consommation, la faim, les obus et les odeurs. Le champ de bataille et tous les cadavres qui tapissent le sol, tombés sous les tirs nourris de l'ennemi. Un ennemi qui vivait la même situation. L'éloignement et le mal du pays, et des familles inquiètes peu informées et sans aucune garantie de revoir un mari, un père ou un frère enrôlé pour défendre un pays et ses libertés. Et finalement, des jeunes garçons, obéissant sans réfléchir, qui ne devaient pas comprendre pourquoi ils devaient tirer sur d'autres jeunes qu'ils ne connaissaient pas. C'est d'ailleurs le principe de toute guerre.

Bref, maintenant que nous n'avons plus de poilus, les derniers guerriers vivants sont à compter parmi ceux de la seconde guerre. C'est le destin frustrant et incontournable de la vie : il y aura toujours un jour où l'on perdra le dernier témoin d'un évènement. D'où l'importance de notre mémoire collective qui doit être infaillible.


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