Magazine Journal intime

Une journée de “model”

Par Barthelemy85 @Barth_et_lemy

Comme je vous l’ai raconté dans un précédent post ( Une journée “model”), je me suis fais embauché en tant que “model”. Hier avait lieu le shooting comme on dit dans le jargon.

Le rendez-vous est fixé à 9h30 dans le nord de Tokyo. J’arrive devant la bâtisse, plutôt impressionante à vrai dire. 

Une journée de “model”
Dans le hall je ne vois qu’une seule personne, un autre gaijin de mon age. J’entame la conversation, un étudiant russe qui fait ça pour arrondir ses fins de mois. Les études à Tokyo ne sont pas données, une dizaine de milliers d’euros l’année.

Le temps de faire rapidement connaissance, une femme vient nous chercher. L’heure est à la préparation. Je sors mon “costard” improvisé: pantalon noir, chaussures, chemise blanche et une veste noire empruntée à un français. La veste est un peu trop petite, j’espère juste qu’on me demandera pas de faire des folies de mon petit corps… On me passe une cravate d’un bleu électrique, ainsi qu’une magnifique pochette bleue à pois blanc dans la poche.

Une journée de “model”
Il est maintenant l’heure pour moi de perdre un peu de ma virilité et de m’assoir devant le miroir, la maquilleuse rentre en action. A la manière d’une coiffeuse elle essaye d’ouvrir la conversation. Toujours le même problème, je ne comprends rien. La seule chose qu’elle me dit en anglais est plutôt sympa venant d’une personne qui a pour habitude de coller du fond de teint à la pelle: “beautiful skin” (merci papa, merci maman). Mon égo est au top !

Une fois apprêtés,le russe, un canadien (le père de la mariée) et moi, allons rejoindre les autres, sur le chemin nous passons devant le “wedding château” (je vous laisse admirer le style gotique de la bâtisse)

Une journée de “model”
. Nous entrons dans l’une des nombreuses salles de réception, je m’attendais à voir pas mal de monde pour un mariage, nous ne sommes que 10. Les mariés sont des pros, ils ne vivent que du “modeling”. Une brésilienne avec un air de Penélope Cruz et un américain “from Miami, but in fact I’m living in New York” avec la gueule du gendre idéal.
Une journée de “model”

Sachez que s’il y a bien une qualité pour être “model” c’est la patience. On dit souvent que le plaisir est dans l’attente, mais bon poireauter une heure pour se retrouver dehors en plein soleil épinglé dans mon costar entrain de me liquéfier ! Autant vous dire qu’à ce moment précis, cette expression n’avait aucun sens pour moi.

Alors que les mariés continuent à poser, nous retournons dans le jardin d’Eden climatisé. Ici je me sens comme une Barbie girl in the Barbie world, le moindre amuse-bouches, glaçons ou autres mets est en plastiques.

Une journée de “model”
 Les gens me remercient quand je demande un café… Bref, je suis pas à plaindre. Je passe la plupart de mon temps à discuter avec le jeune russe. Je sais pas si vous avez déjà croisé un russe, mais j’ai jamais osé leur demander : ” Et sinon ton président il est sympa ?”. Nous évoquerons juste l’histoire des Pussy Riot, pour conclure que c’est stupide…

Les shootings s’enchaînent, sur la journée je n’aurais posé que sur  4 photos (la sortie de la messe, le cocktail, le découpage du gâteau et une photo de groupe), mon travail effectif s’évalue à une petite heure. Je dirais donc : oui, ce job est plus que bien payé !

PS : Une dernière chose, alors que ma virilité est au plus bas (en pleine séance démaquillage) l’américain me demande :

“Since how long you do that ?

- This morning

- Japan is the most important market in Asia, you’re 26, you can do that until 40. But for a girl 26 is too late for start.” 

Encore une inégalité hommes/femmes…

Pour la route, je vous laisse admirer le menu, le choc des cultures :

Une journée de “model”

Cliquer pour visualiser le diaporama.

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