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Billet de rentrée : l’arabe et le diplomate

Publié le 03 septembre 2012 par Gonzo

Billet de rentrée : l’arabe et le diplomateA travers les heurs et malheurs d’une des figures les plus médiatisée de ce que Daniel Reig appelait l’" target="_blank">Homo orientaliste, en l’occurrence Boris Boillon, ancien ambassadeur de France à Tunis, Abu Ilyás, l’auteur du toujours intéressant blog Anis del moro, revient sur cette bien inconfortable position du locuteur français (européen ou occidental) s’exprimant – un peu, beaucoup, passionnément… – en arabe. Trop bruyamment saluée dès lors qu’elle émane d’un homme qui a étudié les sciences politiques avant de devenir ambassadeur, cette compétence est au contraire invisible voire méprisée dans d’autres contextes, celui de cette résidente colombienne au Maroc qu’il cite en exemple mais on pourrait y ajouter – beau thème d’enquête ! – celui de tous les domestiques asiatiques s’exprimant souvent en arabe, parfois excellent, sans que nul ne s’avise vraiment de les en féliciter !

Quel arabisant n’a jamais péché par vanité facile, pris entre des « locuteurs indigènes » trop facilement admiratifs de quelques rudiment d’arabe et des « pays » naïvement éblouis par l’apparente maîtrise d’une langue réputée inaccessible ? Soulignant les difficultés qu’entraîne ce contexte d’asymétrie linguistique dont il montre sans peine combien elle doit au contexte, Abu Ilyás en tire une leçon pédagogique : celle de la vertu de modestie. Si on le suit bien, le charme et la discrétion (el discreto encanto ?) dont fait preuve, à manier la langue arabe, François Gouyette, l’actuel ambassadeur à Tunis, pourrait bien s’avérer à l’usage, du seul point de vue linguistique naturellement, plus efficace que la rhétorique un peu m’as-tu-vu de son prédécesseur.

A l’un et l’autre et à bien de leurs collègues du Quai d’Orsay, on reconnaîtra néanmoins le mérite d’accorder toute son importance au truchement de la langue (de l’arabe turjuman, traducteur, interprète), une qualité qu’on voudrait retrouver chez nombre d’experts proclamés de la région ! Certes, la connaissance de la langue ne suffit pas à elle seule, mais c’est tout de même un bon début !

Bonne rentrée – scolaire, universitaire, académique et même diplomatique – à tous les arabisants !

Billet de rentrée : l’arabe et le diplomate
A signaler, cet appel à contribution de l’AFDA (Association française des arabisants) sur le thème de L’enseignement de l’arabe vu de tous les points de vue


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