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Rentrée : quoi de neuf ?

Publié le 04 septembre 2012 par Copeau @Contrepoints

La classe politique s’est tellement discréditée dans son ensemble que les Français n'attendaient pas grand-chose de l'alternance. Mais il y a pourtant quelque chose de nouveau : le libéralisme est de retour.

Par Jacques Garello.
Publié en collaboration avec l'aleps.

Rentrée : quoi de neuf ?
Les sondages le confirment : les Français s’inquiètent. Ceux qui avaient quelque espoir de changement en sont pour leur frais. Ceux qui craignaient le changement voient leurs inquiétudes se concrétiser.

Il y a pourtant quelque chose de nouveau : le libéralisme est de retour.

Je vois d’abord la déception de ceux qui ont voté pour François Hollande. Je ne parle pas des élus. Eux sont apparemment satisfaits : ils se sont emparés d’un pouvoir sans limite apparente. Mais les électeurs ? Les naïfs qui ont voté au hasard s’aperçoivent qu’ils n’ont pas tiré le bon numéro. Mais il y a la vraie gauche, celle de Mélenchon, des Verts, de la CGT, de FO et de la FSU  : ils sont déjà dans l’opposition, et bientôt dans la rue. L’électorat des socialistes a fondu comme neige au soleil. « L’immobilisme » des 100 jours aura été fatal au gouvernement. Pour beaucoup de Français, Hollande met ses pas dans les traces de Sarkozy. Bien vu.

Je vois ensuite les craintes de ceux qui n’ont pas voté pour François Hollande. Ceux-ci ne sont pas surpris, les socialistes confirment qu’ils n’ont rien compris, rien appris, et appliquent avec méthode les principes qui conduisent la France aux bords du précipice. Principes simples, et simplistes : faire payer les riches, domestiquer la finance et le patronat, construire des logements « sociaux ». Parallèlement, il faut laisser libre cours aux réformes sociétales qui ont l’avantage de ne pas coûter un sou : destruction de la famille par reconnaissance du mariage homosexuel et de l’adoption par des couples homosexuels, euthanasie, changement des programmes et des rythmes scolaires. Fallait-il s’attendre à autre chose ? Certainement pas. Il existe des pays heureux où la gauche a fait une politique de droite une fois au pouvoir. Cette épreuve nous a été épargnée : les socialistes français sont bien à gauche.

Ainsi pro et anti Hollande en concluent-ils que rien n’a changé. Ils ont raison. Mais est-ce grave ? D’une part, la classe politique s’est tellement discréditée par ses erreurs, ses mensonges et ses utopies que l’on n'attend plus grand-chose d’une alternance politique, si spectaculaire soit-elle. D’autre part, le sort de notre pays se joue aussi ailleurs qu’à l’Élysée, à Matignon ou au Palais Bourbon. Les perspectives européennes, les élections américaines, les guerres civiles et religieuses du Moyen Orient vont peser lourd dans les mois à venir.

Cette rentrée serait donc triste à pleurer si quelques signes précurseurs d’un renouveau ne se percevaient pas dès maintenant. Je suis encore sous le choc du succès de notre Université d’Été, qui s’est terminée en apothéose, et nous permet de retrouver un espoir réaliste dans le renouveau du libéralisme français.

Je craignais beaucoup pour cette Université. La pauvreté de nos moyens nous avait conduits à réduire la toile, et en supprimant les traductions simultanées nous nous étions volontairement privés de la présence de nombreux participants étrangers – des jeunes en particulier – qui depuis des années avaient l’habitude de nous rejoindre et fournissaient des panels et des auditoires fournis, enthousiastes et stimulants. C’est donc une chambrée de cent cinquante participants que nous nous sommes préparés à recevoir. Mais quelle qualité, quelle ferveur, et quelle détermination ! J’ai retrouvé la chaleur de nos toutes premières universités d’été, dans les années 1970 où une petite poignée de professeurs et étudiants osaient s’affirmer contre la pensée unique déjà en place.

Sans doute la classe politique ne s’est-elle pas précipitée à Aix – ce sera pour une autre fois. La grande réunion de Châteaurenard autour de Jean François Copé annonçant sa candidature nous a privés de la présence de nombreux amis élus libéraux. Mais nous avons eu au moins la visite de deux députés, Hervé Mariton et Christian Kert, et seize autres ont adressé des messages de sympathie et de soutien, regrettant de ne pouvoir se rendre à notre invitation. L’intention de nombre d’élus d’affirmer un courant libéral se confirme donc, même si le libéralisme d’un politicien n’est pas exactement celui de Friedman ou Hayek. Par exemple, beaucoup de nos élus sont tombés dans le panneau de l’Europe dirigiste et technocratique, explicitée dans le fameux traité européen en cours de ratification.

La vraie source de mon enthousiasme, et la vraie nouveauté de cette rentrée, c’est l’intention affirmée en ce 29 août à Aix en Provence d’organiser la reconquête libérale suivant des procédés et des approches renouvelés : libéralisme de proximité avec des cercles et clubs locaux, pédagogie à base de sites et de documentations très accessibles, coordination souple entre la vingtaine d’initiatives existantes à ce jour. L’ALEPS, pour sa part, sera une centrale de services, offrant à tous les arguments, les documents et les intervenants de nature à convaincre l’opinion publique. C’est une sorte de résurrection de Idées Actions, la centralisation politique en moins, la diversité des approches en plus.

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