Hier encore, ce fût la première fois, avec son petit sac, son goûter, elle avait pris le chemin de goudron menant à la maternelle. Un long chemin, presque immense pour ses petites jambes, ma fille, mes enfants, ils ont été là. Une cour gigantesque.
En quelques années, l'école s'est réduite à des rites, des débuts d'année, de fêtes, des fins d'année, des expositions de livre, une brocante, une chorale et quelques bulletins aux messages laconiques sur la capacité à apprendre, à acquérir une connaissance. Directrice, maîtresse d'école, nous les avons connu, un peu plus connu, car nous avons échangé sur ses petits bobos, sur ses moments de fatigue, sur ses bonnes notes. Là les classes sont devenues un peu des nôtres, même si nous n'avons jamais su ce qu'il se passait dans la cour, dans la classe, à la cantine. Les petits sont discrets, distraits, pris par l'intensité de leur journée, par leur propre intimité avec les copains. Ils vivent l'école.
Nous n'avons pas de photos, eux ont des souvenirs.
Aujourd'hui c'est la rentrée.
Et aujourd'hui papa a pris le temps d'accompagner une dernière fois pour la rentrée sa petite dernière. Emu, oui, car une dernière fois, il tenait un peu la main, plus cette petite main, elle est partie. Elle voulait voir ses copines, elle est grande ma petite, de plus en plus mature, prête à cette dernière année en primaire. Les autres sont déjà au collège, assez vite seront au lycée. Alors oui, une dernière fois, j'ai respiré cet air si particulier, cette ambiance devant l'école, les parents si nombreux, avec un peu d'angoisse, un peu de bonheur, beaucoup de douceurs, de réconfort, de sourires. Oui j'aime intensément cette atmosphère soyeuse, où chacun est dans la joie des premiers instants, d'une nouvelle maîtresse.
Aujourd'hui il y aura des déchirures, quelques larmes en maternelle, des papas et des mamans qui manquent derrière le grillage, des souvenirs nouveaux à chaque instant. Mais aussi une nouvelle table, une nouvelle classe, une odeur de cahier neuf, de craie ou de cartes anciennes, d'école tout simplement. Tant de sourires, dans cette journée, cette année à venir.
Oui, moi aujourd'hui, sans stress et sans angoisse, j'ai une larme intérieure, car mon petit monde grandit, je suis si heureux de leur autonomie, de leur vie qui se construit, de leur joie.
Bises à toutes les mamans
Bises à tous les papas
Nylonement