Les cotes de popularité des Socialistes commencent à chuter. Ce n'est que le début. D'un côté, c'est bien fait pour eux, parce que cela leur apprendra à promettre des choses qu'ils savaient très bien ne pas pouvoir tenir, mais de l'autre, cela m'attriste parce que leurs ennuis sont d'abord liés à la crise économique et ça, les Français vont la payer cash.
Les Socialistes seront contraints d'augmenter CSG et TVA. Ils étudient déjà la piste de la première et la seconde va venir. Comme dit Marianno Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, quand il y a le mur de la réalité, on aimerait pouvoir faire une autre politique, mais on n'a pas le choix. C'est ce qui va arriver aux Socialistes. Ils ne créeront pas leurs 60 000 postes dans l'Éducation Nationale car ils ne pourront pas le faire. Au mieux, 20 000, c'est à dire ce que prévoyait Bayrou, et encore, ce seront surtout des postes d'assistants d'éducation car ce sont les moins coûteux bien que très utiles. Ils feront un tour de passe-passe pour comptabiliser leurs emplois avenir pour les jeunes dans le tas, ce qui permettra de faire d'une pierre deux limitations de dépenses.
L'État n'a plus la puissance de relever une économie à lui seul, les Socialistes doivent le comprendre et agir en conséquence. En revanche, il peut encore espérer établir un environnement propice au développement économique avec des lois, des infrastructures et du lobbying dans les grandes organisations politiques et commerciales (OMC, UE, FMI) et utiliser son soft-power culturel dans les autres pays, ce que la France semble avoir délaissé.
Il faut faciliter les choix des consommateurs, faciliter le développement des entreprises sur notre sol. Cela suppose de ne plus faire reposer sur les seuls salariés et entreprises toute notre protection sociale. Cela suppose aussi d'imaginer un contrat de travail à droits progressifs avec en même temps de vrais filets de sécurité. En somme ce que Bayrou a proposé aussi bien en 2007 qu'en 2012, ce que fait le Danmark et ce qu'a mis en place l'Autriche. Des pays avec des taux de chômage des jeunes deux fois moindres que les nôtres...Est-ce un hasard ?
On sait que les Français sont sensibles à leurs propres productions, c'est le fameux argument du Made in France qu'avait développé Bayrou pendant la campagne présidentielle. C'est une piste totalement abandonnée par la gauche, gauche qui délaisse d'ailleurs toute promotion de la qualité française alors même que le luxe, le made in France avec ses gages de qualité et la culture francophone devraient participer d'un tryptique gagnant que nous devrions avoir vocation à porter partout dans le monde.
Tout commence par la culture écrivait Bayrou en 2007 dans son Projet d'Espoir. Cette pensée forte est plus que jamais d'actualité. La culture ne se limite pas aux savoirs savants, elle s'exprime dans quelque chose de beaucoup plus large qui imprègne également la société et son économie.
Au final, je suis navré de l'impuissance socialiste. En fait de programme, on peut voir que leur principale mesure économique, puisqu'ils admettent tout de même que l'équilibrage du budget et des déficits est nécessaire, cela va être le matraquage fiscal. Je ne nie pas que des hausses d'impôts sont nécessaires, ou, tout du moins, une répartition différente de l'impôt, mais ce ne devrait pas être l'unique horizon d'une politique économique. Or, je crois qu'on en est à peu près là chez les Socialistes en dépit des rotomondades de Monsieur Montebourg...