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Les diplômes, ça sert encore ?

Publié le 05 septembre 2012 par Claire Romanet

A l’heure où 77,7% d’une génération est bachelière (chiffres 2012 du ministère de l’Education Nationale), la valeur visible du baccalauréat sur le marché de l’emploi baisse. C’est mécanique. Si l’on considère que par la suite, la démocratisation des études produit elle aussi un nombre toujours plus élevé de diplômés, cette même valeur dévisse encore, tant il est vrai que « ce qui est rare est cher ». En schématisant, l’on peut dire qu’il est de plus en plus difficile de trouver un emploi, dans la mesure où, à diplôme équivalent, chaque poste à pourvoir donne lieu à une concurrence accrue.

Bien sûr, nos clients exigent tel ou tel diplôme : c’est une réalité du marché, légitime ou pas. Pour présenter des candidats sans le diplôme attendu, il faut se battre (nous en parlons en connaissance de cause, car chez Elaee, nous nous battons tous les jours). Ce « joker » n’est pas dans le brief ? Qu’à cela ne tienne : s’il sait montrer une personnalité, des expériences, des compétences sociales, linguistiques, des valeurs humaines, une faculté d’adaptation, une dose d’innovation ou encore une bonne autonomie… ces éléments comptent pour nous autant, sinon plus que le seul parchemin.

Faut-il en déduire que le diplôme serait tombé dans une certaine banalité, qu’il ne serait donc plus indispensable ? C’est en réalité tout le contraire. Le diplôme, qu’il soit obtenu à l’issue d’une formation initiale ou encore d’un processus de VAE (Validation des Acquis de l’Expérience), EST l’indispensable sésame pour entrer dans la vie active, puis y rester. C’est aussi le socle qui permet d’être mobile d’un secteur à l’autre, d’une entreprise à l’autre, d’un poste à l’autre. Il est donc très clair que si sa « valeur visible » décroît, sa « valeur intrinsèque » ne baisse pas. En effet, cette valeur est nourrie par tout ce que l’obtention de ce diplôme sous-tend à propos de la volonté, de l’identité, de la culture d’un candidat. Et cela sera de plus en plus vrai dans la mesure où les métiers de demain seront ceux qui demandent déjà et demanderont  toujours plus de se former tout au long de sa vie professionnelle. Je ne vous quitterai pas sans vous citer Edika, grand penseur du XXe siècle, créateur de l’ubuesque « Concombre masqué ». Son personnage se retrouve face à un recruteur de l’armée qui lui demande : « - Diplôme ? », ce à quoi il lui répond : « - Plôm ! ».


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