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Comment la Banque Mondiale pille l’Afrique

Publié le 31 août 2012 par Eldon

La Banque mondiale regroupe deux institutions internationales : la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et l’Association internationale de développement (AID, ou IDA), créées pour lutter contre la pauvreté en apportant des aides, des financements et des conseils aux États en difficulté.

Son siège est à Washington. Le président est élu pour cinq ans par le Conseil des Administrateurs de la Banque. Elle fait partie des institutions spécialisées du système de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Elle publie tous les ans une contribution sur un thème du développement dans son World Development Report.

On ne peut qu’être impressionné par un tel établissement. Mais bon, dès qu’il y a le mot « banque », ça devient désormais suspect, faut bien le dire. Et pour cause….

Un rapport accablant, produit en 2010 par un centre de recherche américain Oakland Institue (basé aux Etats Unis, le Oakland Institute s’est donné comme mission de favoriser « la participation publique et un débat démocratique sur les problèmes cruciaux au plan social , économique et environnemental », à l’échelle nationale ou international) a accusé  la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) de faciliter « l’accaparement des terres » en Afrique par des groupes privés étrangers où comment la Banque Mondiale pille l’Afrique.

« Suite à la crise alimentaire et financière de 2008, la Banque devait jouer un rôle central dans ce qui aurait dû être une offensive en faveur de la sécurité alimentaire dans les pays en développement », affirment les deux rédactrices du rapport de l’Oakland Institute, Anuradha Mittal et Shepard Daniel. Les faits révèlent que le Groupe de la Banque mondiale est justement en train de faire le contraire, par le biais de ses programmes ‘Access to land’ (accès à la terre) et ‘Land market for investment’ (marché foncier pour l’investissement) ».

Près de 50 millions d’hectares de terres cultivables dans les pays en développement sont actuellement aux mains d’investisseurs privés dont le souci n’est pas d’assurer les cultures de subsitance mais celles qui leur procureront des profits sur le marché international. Les cinq pays concernés sont l’Ethiopie, le Ghana, Madagascar, le Mali et le Soudan.

Ces transactions, à l’origine de la dépossession des petits propriétaires africains, sont rendues possibles, selon le rapport de l’Oakland Institute, par les pratiques de la SFI, qui pousse les Etats à modifier leur législation en matière d’investissement dans le but de faciliter l’implantation de groupes privés issus des pays du nord.

Ainsi, au Mali par exemple, plus de « 160.000 hectares  ont été cédés à un groupe privé pour développer la culture du Jatropha, plante utilisée dans la production de biocarburants. En Sierra –Leone, une multinationale helvétique va produire « 100.000 mètres cubes de bioéthanol à partir de la canne à sucre locale .

Dans sa préface au rapport de l’ Oakland Institute, Howard G. Buffet, homme d’affaires,  avertit que si « l’Afrique a besoin d’investissements dans l’agriculture », elle n’a pas besoin, par contre, « de politiques qui permettent aux investisseurs étrangers de cultiver et d’exporter la nourriture vers leurs propres peuples au détriment de la population locale. De telles politiques vont nuire à l’Afrique, en aggravant les conflits liés à l’eau ,à la terre » avant de rappeler que « l’Afrique n’est pas une marchandise avec une étiquette « ouverte à tous »

Ce n’est pas la première fois que la SFI est accusée de collusion avec les intérêts privés, dans des secteurs où elle sert aussi de « conseiller » aux Etats, en Afrique principalement. Avant le foncier et l’agriculture, de pareilles objections étaient apparues dans ses opérations dans le secteur minier africain, où certains experts du continent ont souvent dénoncé une véritable situation de « conflit d’intérêts ».

L’Afrique n’est qu’une terre de pillage. Pillée par ses dirigeants d’abord qui s’accaparent ses richesses avec une indécence incroyable que l’affaire des biens mal acquis  a laissé entrevoir (France 24). Pillée par les grandes entreprises multinationales qui font leur choux gras de la corruption endémique des dirigeants et administrations. Ainsi le Monde dan son édition du 16/06/2009  rapporte que  »les entreprises minières qui travaillent en République démocratique du Congo (RDC) auraient dû verser en 2008 un peu plus de 200 millions de dollars de taxes, d’impôts et de redevances au Trésor public. Et pourtant cet argent n’est jamais arrivé dans les caisses de l’Etat. Les sociétés minières n’ont acquitté que 92 millions de dollars, révèle un rapport d’enquête documenté publié par  le Sénat. »

Dans son livre, L’Or africain : Pillages, trafics & commerce international, le journaliste suisse Gilles Labarthe constate que  les « peuples entreprenants » – incarnés par une poignée de firmes occidentales soutenues par la Banque mondiale – ne se privent guère, d’exploiter l’or africain et de bouleverser le mode de vie des populations locales : cadences infernales, normes de sécurité inexistantes, mouvements syndicaux réprimés, pollution catastrophique, etc.
Ces firmes privées, tentaculaires, exploitent aujourd’hui 80 % des gigantesques gisements africains. Liées à des trafiquants d’armes, à la CIA ou au lobby nucléaire, on les retrouve au Mali, au Ghana, en Tanzanie, en Afrique du Sud et jusque dans les régions en conflit – comme en République démocratique du Congo –, où elles soutiennent parfois des mouvements armés. Elles sont si puissantes que l’ONU renonce à les sanctionner. Leurs bénéfices sont rapatriés dans des paradis fiscaux, tandis que les pays africains riches en or ne cessent de s’appauvrir… » (lire interview de Gilles Labarthe)

Le drame qui s’est déroulé cette semaine en Afrique du Sud avec la mort de 34 mineurs illustre parfaitement ce qu’affirme GillesLabarthe.

Désormais on vole la terre aux africains, et on leur impose nos semences OGN  qu’ils seront obligés d’acheter tous les ans pour pouvoir semer.
L’Afrique est pauvre…. parce qu’on le veut bien…

Nous vous invitons à consulter le site Good Mornig Afrika d’où est tirée la carte de l’Afrique. (14)


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