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Qui aime bien châtie bien.

Publié le 05 septembre 2012 par Chapitre5.com

 » Il faut leur parler poliment, avec un gros bâton à la main » , disait Th. Roosevelt pour décrire sa diplomatie envers les classes politiques arriérées  d’Amérique centrale et du sud. C’est manifestement la politique de l’ Allemagne et de l’ Europe du Nord envers les pays du club med. En langage économique : le déficit de leurs finances publiques est devenu insupportable et leurs emprunts ne seront couverts à taux raisonnable que s’ils y remettent de l’ordre. En langage diplomatique  (mais pas celui de « la tasse de thé et du p’tit gâteau » comme disait M. Pompidou), tant pis pour les chômeurs espagnols ou autres et leurs gouvernements: il faut revenir dans les clous. La cure n’a pas encore produit tous ses effets, mais ils sont dans le bon chemin. Trop tôt pour arrêter l’effort, il faut payer les folies de dettes publiques des 10 dernières années.

La BCE n’aura donc pas, même si elle en avait envie, la permission de l’ Allemagne de soutenir les emprunts de l’ Europe du sud: ce serait relâcher une pression sans laquelle les gouvernement locaux capituleront devant les manifs de leurs peuples. L’effort de remise en ordre n’est pas suffisant. 

En va-t-il autrement aux USA? La conférence de Jacson Hole a accouché d’une souris. M. Bernanke a fait part de ses bonnes intentions; personne n’en doutait. La Chine avait déjà fait savoir en avril dernier (voyez en archives, le blog de Mai dernier) qu’elle est opposée à un nouveau QE qui dévaluerait le $ aux frais des porteurs de T Bonds( donc elle en premier); elle en  a visiblement les moyens. D’ailleurs, il y a encore un peu de croissance aux USA: pourquoi intervenir massivement? Et comment convaincre les « special interests » de Wall Street et autres lobbys de laisser le gouvernement revenir à l’équilibre budgétaire, sinon par la menace d’une catastrophe pour tous ? Comme en Europe du sud et pour les mêmes raisons. Mais l’ élection n’a lieu que dans 3 mois. Il faut tenir jusque là, avec expédients variés et discours rassurants.

Goldman Sachs annonce ce jour qu’une forte baisse est possible le 14/09 . Car il analyse, comme ici, que les traders ont fabriqué une bulle haussière pendant l’été en spéculant sur une intervention forte des banques centrales. Et qu’ils vont être déçus. Les vrais investisseurs n’ont pas mordu au piège; ils n’ont pas suivi. La faiblesse des volumes le confirme partout.

Enfin, les statistiques officielles chinoises ressemblent à celles de l’ ex-URSS : le taux de croissance aurait été de 7% au 3ème trimestre, avec une consommation d’électricité inchangée… Il n’y a que les militants pour y croire. Pas mieux en Inde qui abaisse son taux pour éviter une récession peut-être déjà en cours. La reprise ne viendra pas d’Asie tout de suite.

Notre diagnostic est donc  inchangé: une nouvelle baisse en bourse  est à venir. les banques centrales ont épuisé leurs cartouches. Le consommateur ne consomme toujours pas, les entreprises n’investissent pas (sauf en Asie). Davantage de dettes ne ferait qu’aggraver la situation. Le cycle économique du « deleveraging » est en cours depuis 2007. Il pèse sur la consommation et donc sur l’emploi. Mais il a encore des progrès à faire pour que l’ épargne privée et le déficit public soient revenus aux niveaux normaux. Ceux auxquels on ne finance pas, comme en France, la paye des serviteurs publics au 4ème trimestre, par des emprunts à long terme.

La croissance, mot magique en France, et que les théoriciens socialistes ( tous issus de la Fonction Publique) croient maîtriser, ne reviendra qu’après. Jusque là, il faut durer.


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