[Guest: Goupix et Piafabec]
Un peu plus subtil qu'un pays de FARCS et de producteurs de Coco, la patrie d'Escobar a tout pour plaire: Côte Caraïbe, Andes, Côte Pacifique, déserts, bassin amazonien... C'est donc sur la Colombie que notre dévolu s'est jeté pour aller passer un mois de rêve à siroter de la Aguila (bière locale) et bouffer des Empanadas. Sans rien planifier nous prenons l'avion, persuadés de partir pour le Jardin d'Eden. Plages blanches, mer turquoise à 10230°C, indigènes sympathiques, montagnes verdoyantes, chatoyantes, bucoliques... Que bonito!
Mais la folie du départ avait chassé loin de nos yeux un point des plus importants: l'utilisation obligatoire, pour les fauchés que nous sommes, des transports locaux. C'est donc très rapidement que nous avons fait connaissance avec le sujet de cet article: la fameuse buseta (petit bus pour les non bilingues, en même temps c'est pas tant compliqué à deviner). Vous nous direz "trop mignons, trop sympas ces petites busetas colorées et blindées de monde". C'est ça, c'est ça, autant vous dire que mettre un pied là dedans, c'est avancer un tout petit peu vers l'enfer. (Notez l'opposition ultra poétique Eden-Enfer). Et bien non, nous sommes arrivés bien loin de nos chers CFF (chemins de fer fédéraux, bonjour la Suisse): les Busetas sont des sortes de frigos-discos-motorisés. Penchons-nous donc sur l'anatomie de ces bêtes du Diables:
- Face à la chaleur permanente de son environnement, environ 40°C sur la côte, le petit bus colombien a parfaitement su s'adapter. Malgré l'épaisseur de son exosquelette en tôle, son métabolisme est parfaitement réfrigéré par un système de climatisation. Mais attention, le chofer (chauffeur ou conducteur) n'est pas assez inconscient pour régler la clim' sur une température agréable pour tout backpacker averti. Non, l'objectif est visiblement de tuer tout organisme pathogène (et tous les voyageurs par la même occasion) en abaissant la température au minimum. En plus d'être super écologique, la climatisation a l'avantage de nous faire utiliser sac de couchage, grosses socquettes et pulls polaires pour ne avoir à remplacer une semaine de visites par un séjour au lit.
- Un autre organe intéressant de la buseta est le déjà mentionné chofer (traduction ci-dessus). Véritable pièce maîtresse du véhicule, le chofer n'a que faire de son environnement. La route lui appartient et s'il faut écraser deux-trois connards de touristes qui ne comprennent pas le système c'est avec plaisir. Il a toutefois l'avantage de ne demander que très peu pour fonctionner. Moyennant quelque centimes, le chofer vous prend et s'arrête où vous le désirez, tant que c'est sur sa ligne, bien entendu.
Petite anecdote : nos yeux aiguisés à la dissection biologique nous ont laissé remarquer un détail des plus troublants : chaque chofer en action entreprend un discret mais néanmoins visible signe de croix à chaque fois qu'il s'installe au volant de son véhicule. Autant dire que la confiance et la sérénité règnent à l'intérieur.
- La dernière partie sur laquelle nous allons nous pencher est sans nul doute la plus intéressante, celle qui fait l'entier du charme de la buseta. Son système émetteur de sons pas divers et pas du tout variés, autrement dit l'autoradio colombien. En plus d'être poussé à son maximum, soit environ 140Db, la chaîne stéréo ne diffuse que de la daube, de la merde, du caca, du son pourri, horrible, de la diarrhée auditive... Mille excuses pour ce jugement personnel qui nous vaudra les foudres de tous les Colombiens ainsi que des journalistes consciencieux.
Plus correctement, le véritable hic de ce voyage fut la playlist routière. Tout droit sorti de la station d'épuration de Carthagena, le Vallenato fut notre pire ennemi durant les longs trajets de bus. Association d'un chanteur mielleux aux testicules ratiboisée, d'un trompettiste survolté de percussionnistes qui ne connaissent pas le mot "variation", des guitaristes (pas grand chose à dire sur eux) et le pire de tous, d'un accordéoniste dont le seul pouvoir est de liquéfier les cerveaux. Mieux que des explications, cet exemple sera plus à propos:
Un autre grand mouvement musical colombien se trouvant particulièrement sur la côte se nomme "Reggaeton". Là encore les variations sont inexistantes. Extrêmement répandu sur l'île de Tolu (Cf: Google Earth) le Reggaeton se diffuse dans tout les transports possibles et imaginables: taxis, bus, avions, bateaux mais aussi vélos, tricycles, scooters... Idéal pour saigner des oreilles, ce style de musique est le préféré des colombiens. Avouons-le, les premières chansons n'étaient pas désagréables, puis, petit-à-petit, le reggeaton s'insinue dans le corps jusqu'à vous rendre malade. Symptomes: vomissements, rougeurs, perte de la vue, glaucome... Encore une fois, voici quelques exemples qui illustrerons parfaitement nos propos. Afin de vous faire une véritable idée de ce que nous avons enduré, veuillez écouter ces quelques titres en boucles une bonne centaine de fois.
(nous déclinons toute responsabilité en cas de démence sur internaute lambda).
Au final, mis à part la musique, qui, vous l'aurez compris était un brin "pénible", la Colombie c'est fort chouette. Les gens sont sympas, la bouffe est presque tout le temps bonne et on ne s'emmerde pas une seconde. Allez, c'était marrant de vous raconter tout ça mais on est hyper à la bourre pour filer ça à TEA alors on va pas s'attarder.
Con mucho gusto, a la orden!
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Goupix et Piafabec se sont rencontrés dans les hautes herbes un jour ou Sacha et sa bande s'en étaient allés utiliser la Méga Canne. Après les salutations et formalités d'usage ils se sont dit qu'il serait 'achment plus marrant d'aller dessiner des phallus sur le sable colombien plutôt que sur les bancs de l'Uni de Fribourg (sud-ouest de Jadielle). Les deux Monstres de Poche ont troqué leur Pokédex pour un sac-à-dos et sont allés jouer les "Real Backpackers" de l'autre côté de la Grosse Gouille où ils purent laisser libre cours à leur Amour sans borne. Plus tard Goupix voudrait bien apprendre l'Espagnol a des Tabourets de Bar et Piafabec veut construire un chanil (un chenil pour chat), mais pas tout de suite, c'est l'été et puis il fait trop chaud.